Par un incroyable hasard de l'Histoire, le XVIIe Sommet de la francophonie s'est ouvert hier à Erevan, en Arménie, l'autre pays de Charles Aznavour, tout juste dix jours après le décès de l'immense artiste franco-arménien. Un symbole que le prince Albert II n'a pas manqué de souligner dans son discours prononcé, hier matin, à l'ouverture de ces deux jours d'échanges et de débats.
Le souverain a rendu un « hommage appuyé » à cet « admirable ambassadeur de la langue française à travers le monde. Un poète surtout, qui cultivait une sincère passion pour la langue [et qui] disait : "Mon pays, c'est la langue française" ».
« Une communauté de valeurs »
Depuis hier et jusqu'à ce soir, une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement sont réunis dans la capitale arménienne pour plancher sur le thème « Vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect de la diversité : source de paix et de prospérité pour l'espace francophone ». Ils devront notamment adopter l'« Appel francophone pour le vivre ensemble » et élire un nouveau secrétaire général. La Rwandaise Louise Mushikiwabo est pressentie pour succéder à la Canadienne Michaëlle Jean.
Quelques minutes après la longue intervention du président français Emmanuel Macron, le prince Albert II a pris la parole pour rappeler son attachement à la langue française : « Elle traduit notre appartenance à une communauté de valeurs qui embrassent tout ce qui nous unit. »
Le souverain a également salué le thème retenu pour ce sommet des chefs d'État et de gouvernement, « particulièrement d'actualité face aux enjeux contemporains que sont la lutte contre le terrorisme, la prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent ou encore les déplacements massifs de population ».
« Des enjeux vitaux »
Le « vivre ensemble », pour le souverain, couvre également un domaine qui lui est cher, « l'impérieuse nécessité de préserver la planète pour les générations futures ». Le prince Albert II a ainsi fait de la protection de l'environnement le cœur de son intervention.
« Par tradition séculaire et en raison de sa situation géographique, la Principauté est consciente que des océans sains sont indispensables pour la régulation du climat, la sécurité alimentaire, le développement des transports, du tourisme et de l'énergie, et pour la vie sur notre planète. Ce sont là des enjeux vitaux qu'il convient de défendre et qui ne concernent pas seulement les pays côtiers mais bien la communauté internationale tout entière. »
Et de marteler « l'urgence à agir face au changement climatique ».
À cet égard, le souverain a salué « la tenue d'ateliers organisés par l'OIF pour assurer la mise en œuvre de l'Accord de Paris ». Et rappelé les actions entreprises par la Principauté dans ce domaine, à l'image des Explorations de Monaco, qui visent à « soutenir les recherches scientifiques pour mesurer au mieux l'impact des activités humaines sur l'environnement marin ».
Rendez-vous à Monaco en 2019
Le prince Albert II a, pour finir, donné rendez-vous à ses collègues à Monaco, qui accueillera la 36e Conférence ministérielle de la Francophonie en octobre 2019. « Ce sera l'occasion d'engager ensemble une profonde réflexion, au seuil du 50e anniversaire de l'OIF que nous célébrerons en Tunisie. »
Les 84 pays membres de l'OIF seront représentés en Principauté par leur ministre. On y parlera forcément aussi de protection de l'environnement.
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