Le cortège a quelque peu étonné les riverains, ce samedi matin, dans les ruelles du Rocher. Dès 10 heures, par petits groupes, des bénévoles ont pris d’assaut le quartier, traquant le moindre déchet laissé sur la voie publique.
En tête, le prince Albert II, qui, comme l’an dernier, a mis la main à la pâte pour cette deuxième édition du World CleanUp Day en Principauté. Il avait même enrôlé ses enfants, le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella, qui avec leurs mains gantées, ont pris part à cette contribution citoyenne.
La cause importe au souverain. Elle est aussi le combat de Sébastien Uscher, fondateur de l’association Stand Up for the Planet, qui a donné le « la » de la mobilisation en Principauté.
"De plus en plus de gens se sensibilisent sur ce sujet, se félicite-t-il. Ce genre d’action plante une graine dans la tête de ceux qui y participent. Il y a cinq ou six ans, les gens nous regardaient avec de grands yeux lorsqu’on faisait ce genre d’opérations, maintenant ils nous rejoignent."
Ce samedi, une centaine de personnes ont joué le jeu à Monaco-Ville, sur le port Hercule, le long du sentier littoral de Cap-d’Ail et sur les contreforts de la Tête de Chien. Objectif à chaque fois : traquer tous les déchets.
4.800 mégots en deux heures
"Nous luttons contre ces incivilités, mais ces actions font aussi réfléchir sur nos manières de consommer, continue Sébastien Uscher. Des études montrent par exemple que l’on trouve des résidus de plastique dans 100 % des moules et 75% des anchois ramassés dans les mers. Aujourd’hui, il est nécessaire d’agir, pas seulement pour protéger la planète qui est résiliente, sait se transformer et sera là après nous. Ce qu’il faut protéger, c’est nous, la race humaine."
Mais la route est encore longue. Au cours de deux heures de traque sur la voie publique, la centaine de participants a collecté 210 kg de déchets, dont une quantité importante de bouteilles en plastique et en verre, quelques masques aussi.
Mais surtout, 4.800 mégots de cigarettes, fléau numéro un de ce CleanUp Day. Ces résidus contiennent des substances toxiques et mettent au moins dix ans à se décomposer.
"On observe tout de même, depuis que des plaques indiquent “la mer commence ici” à proximité des bouches d'égout, on ramasse un peu moins de mégots", souligne Marjorie Crovetto, adjointe au maire, en charge du cadre de vie, de l’environnement et du développement durable, qui y voit un peu d’optimisme.
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