La Fondation Prince Albert II lance un fonds d'investissement pour la protection des océans

La Fondation Prince Albert II a annoncé ce mardi le lancement d’une alliance avec Monaco Asset Management pour la constitution d’un fonds d’investissement tourné vers la protection marine.

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Cédric Vérany Publié le 22/03/2023 à 09:30, mis à jour le 22/03/2023 à 10:47
Le prince Albert II a souhaité et soutenu ce projet, baptisé Re.Ocean Fund, présenté dans le cadre de la Monaco Ocean Week. Photo Jean-François Ottonello

Dans la marée d’événements qui composent la Monaco Ocean Week, celui de ce mardi midi tenait particulièrement aux équipes de la Fondation Prince Albert II. Qui ont choisi ce congrès international dédié à la protection des mers et des océans pour baptiser Re.Ocean Fund. Nom de code d’un fonds d’investissement privé initié en Principauté et visant à injecter du capital dans des entreprises innovantes à fort impact qui réduisent les principales sources de pollution des océans, transforment les modes de production et de déplacement, protègent les écosystèmes marins.

"L’océan a besoin de vous"

En résumé: convaincre des investisseurs privés de placer leurs billes dans des projets qui soutiennent la transition vers une économie durable. Et ainsi réunir des ressources financières pour accompagner des projets visant à la protection des océans, qui représentent 70% de la planète. Tout en étant favorable aux investisseurs qui prennent le pari de ce placement coloré d’écoresponsabilité.

À la tribune, le prince Albert II a salué l’initiative développée par les équipes de sa fondation en rappelant que l’océan est en danger du fait des activités humaines et "qu’il a besoin de nous et besoin de vous", a nuancé le souverain à destination de potentiels investisseurs réunis ce mardi midi au Yacht-club, les appelant "à se mettre au travail".

De cette démarche, le Prince estime qu’elle pourra "apporter de nouvelles ressources pour le futur des mers, être une opportunité de régénérer les océans et réduire les effets du changement climatique".

La notion de protection des océans est dans l’ADN de la Fondation Prince Albert II (FPA2), qui depuis sa constitution en 2006 a été "précurseur mondial en matière de compréhension et de préservation de l’océan", a rappelé Olivier Wenden, son vice-président et directeur général. Avançant deux chiffres forts: 752 projets représentant 101 millions de dollars investis sur ces questions en 17 ans. "Et nous avons accumulé des réalisations concrètes, en mettant la science au service de la politique, finançant la recherche, le développement des aires marines protégées, la protection du thon rouge ou du phoque moine".

La vitesse supérieure de l’investissement?

Misant désormais sur le potentiel de l’économie bleue pour séduire des investisseurs privés à la surface financière d’action importante, la FPA2 a choisi de s’adosser pour développer Re.Ocean Fund, à Monaco Asset Management. Un fonds de la place financière monégasque qui gère 125 clients et plusieurs milliards de dollars d’actifs de capital investissement. L’objectif visé est d’injecter 100 millions d’euros sur dix ans dans les projets sélectionnés dans ces thématiques environnementales. En collaborant notamment avec des fonds d’investissements déjà marqués sur ces questions en Amérique du Nord et en Europe Occidentale. Mais pas seulement.

L’heure est aujourd’hui à la mise en place de ce nouvel outil pour une finalisation au terme du deuxième trimestre 2023. Re.Ocean Fund est amené à avoir une gouvernance tripartite composée d’un comité d’experts, d’un comité d’investissement et d’un comité de conseillers formé par des personnalités de haut niveau dans les domaines concernés. "Et le comité d’experts aura un droit de veto, souligne Olivier Wenden, s’il estime qu’il y a un doute sur un impact négatif d’investissement, il ne sera pas réalisé".

"La philanthropie ne suffit pas pour révéler les défis immenses des océans"

Le choix peut surprendre dans un microcosme habitué aux dons, aux levées de fonds caritatives et aux généreux mécènes d’aller chercher des investisseurs privés pour soutenir des projets environnementaux. Mais la démarche n’est pas si antinomique à écouter les concepteurs de ce Re. Ocean Fund, qui y voient une manière active de faire avancer des besoins écologiques en souffrance.

"La philanthropie joue un rôle clé pour combler des lacunes mais ne suffit pas à relever les défis immenses des océans", plaide Olivier Wenden, directeur général de la FPA2. Estimant qu’en moyenne, 175 milliards de dollars devraient être investis chaque année sur des solutions actives dans la protection des mers et des océans. "En 2019 seulement dix milliards de dollars ont été consacrés à ces besoins. C’est pourquoi il faut intensifier et accélérer les solutions existantes et pour cela, nous avons besoin du secteur privé."

Des investissements identifiés

Un point de vue partagé par Anthony Torriani, administrateur délégué de Monaco Asset Management pour qui ce changement systémique passera par ces investissements privés. "Cela donnera un effet démultiplicateur, l’économie bleue étant celle qui se développe le plus." En 2021 par exemple, 2 000 start-up sur des enjeux liés à l’océan se sont montées, soit deux fois plus qu’en 2019. Une donnée pour convaincre des portefeuilles de miser sur ces réseaux.

L’idée de ce fonds est de se développer autour d’une verticale d’investissements identifiés sur ces questions : comment protéger les écosystèmes marins, comment lutter contre la propagation des déchets plastiques, comment transformer les façons de se déplacer sur les océans, comment informer les acteurs du monde océanique, comment produire de la nourriture dans les océans de manière raisonnée.

À chacun de ces questionnements, des cibles (entreprises innovantes, projets concrets) vont être identifiées pour étudier les bénéfices d’y investir. Et les équipes espèrent trouver un écho dans la communauté locale monégasque pour soutenir le mouvement.

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