"Il est essentiel aujourd’hui de créer des zones protégées": Monaco au chevet des coraux

L’Institut océanographique de Monaco publie un ouvrage pour attirer l’attention sur l’importance du corail et son besoin de le préserver. Un projet porté aussi par de la médiation au Musée.

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Cédric Vérany Publié le 25/02/2020 à 10:20, mis à jour le 25/02/2020 à 08:53
Dans les sous-sols du musée, des dizaines d’espèces de corail du monde entier sont préservées et cultivées pour les aquariums, ainsi que le travail scientifique des équipes. Photo Manuel Vitali / Dir. Com.

Ils sont un des trésors des océans, dont les premières traces remontent à 550 millions d’années. Et se déclinent en quelque 10 000 espèces. Mais en 2020, les coraux sont un chef-d’œuvre naturel en péril.

À l’échelle mondiale, les coraux ne représentent que 0,1% des océans, mais renferment un tiers de la biodiversité marine. Leur altération, voire leur disparition due aux changements climatiques, à la surpêche, à la prolifération de plastiques dans les océans provoquerait des réactions en chaînes.

"Un écosystème en danger"

L’exposition proposera une plongée sous le plus vaste site corallien au monde : la Grande barrière située au nord de l’Australie. Photo Brandon Cole/Biosphoto.

C’est tout l’argument de l’ouvrage, Corail, un trésor à préserver présenté hier au Musée océanographique par ses trois auteurs : Denis Allemand, directeur du Centre scientifique, Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique, et Bernard Fautrier, conseiller du souverain sur les questions d’environnement.

En 143 pages et de nombreuses photos, le livre vise à la vulgarisation scientifique pour mieux connaître ces animaux (car les coraux ne sont pas des plantes mais des animaux de la famille des cnidaires) et savoir comment les sauvegarder face aux risques qui les compromettent depuis près de vingt ans.

"C’est un écosystème en danger et il faut être attentif à son évolution, d’où l’idée de travaux menés par le Centre scientifique et de la médiation de l’Institut océanographique", souligne Bernard Fautrier.

"Les récifs rendent beaucoup de services à l’homme, détaille le professeur Allemand. Ils protègent les côtes, par exemple, de l’érosion des terres. Lors de tsunamis, il a été observé que les impacts ont été plus forts à des endroits où les barrières de corail étaient altérées. Ils peuvent aussi servir dans la recherche médicale. Autre exemple: en Australie, 1% du PIB du pays est abondé par le tourisme récifal. Plus généralement, personne ne cherche à donner un coût à La Joconde; avec les récifs coralliens, ce doit être pareil, rien que pour leur beauté."

Créer des zones protégées

Selon des estimations, 500 millions de femmes et d’hommes seraient impactés si les récifs coralliens venaient à disparaître.

"Ce n’est pas anodin, le danger est réel, on ne parle de la disparition des poissons clowns mais de vraies questions", confirme Robert Calcagno, même s’il garde un espoir moins pessimiste. "Il est essentiel aujourd’hui de créer des zones protégées pour la sauvegarde des coraux. Ils sont résilients et nous donnent des raisons d’espérer."

Ces questions devraient être relayées par la Principauté à l’occasion de grands rendez-vous internationaux en 2020 liés à la question des océans dans les prochains mois. D’ici là, le livre Corail, un trésor à préserver, sera disponible en librairie, ce mercredi.

Une grande expo virtuelle cet été

Les trois auteurs: Bernard Fautrier, Robert Calcagno et Denis Allemand. Photo Manuel Vitali / Dir. Com..

Après la littérature, place à la médiation sur les coraux. Le Musée océanographique a choisi de teinter son programme d’activités d’une sensibilisation à la protection des coraux. Qui se traduira à partir du printemps par un parcours thématique, ainsi que des rendez-vous pour les scolaires et les familles.

En parallèle, les équipes préparent une grande exposition virtuelle et interactive qui sera visible dès le 20 juin dans la salle de la Baleine, au premier étage du musée.

Baptisé "Immersion", le projet proposera au visiteur de plonger virtuellement sous la Grande barrière de corail, pour y découvrir sa faune et son atmosphère. Le récif et son environnement devraient être reproduits sur une installation d’écrans au sol et sur une structure haute de dix mètres pour retranscrire ce site singulier au large de l’Australie.

Plus grand récif corallien au monde, la Grande barrière de corail s’étend sur plus de 2.000 kilomètres. Et, comme les glaciers et les banquises, est victime des dérégulations climatiques et de la main de l’homme. Environ 30% des récifs de la zone Nord, ont déjà disparu.

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