Et si les algues représentaient un espoir pour sauver la planète bleue

Dans le cadre de la Monaco Ocean Week, le Musée océanographique a dédié une après-midi aux algues. De quoi redonner un peu d’espoir pour l’avenir de la planète.

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Joelle Deviras Publié le 27/03/2022 à 12:00, mis à jour le 27/03/2022 à 10:51
Après les constats alarmistes sur l’état de la planète, le Musée océanographique de Monaco a donné de l’espoir avec les recherches et les premières applications sur la culture et l’exploitation des algues. Photo Joelle Deviras

Les algues pour sauver la planète ? Ils en sont convaincus, l’avenir pour retrouver des fonds marins propres et sains passera par ses herbes folles qui tapissent nos mers et océans.

Dans le cadre de la Monaco Ocean Week, Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique de Monaco, a lancé une après-midi de rencontres et de conférences sur les algues, très prometteuses pour fournir aliments, engrais, cosmétiques ou encore packaging, tout cela sans nuire à l’environnement.

Leur potentiel serait d’autant plus important qu’il y a plus de dix mille espèces, dont de nombreuses encore méconnues.

"Une étude révolutionnaire"

Une ressource qui génère l’enthousiasme d’Alexandra Cousteau, qui a créé sa Fondation Oceans 2050, et de Carlos Duarte, son directeur scientifique. La petite-fille du commandant Jacques-Yves Cousteau, lui-même à la tête du Musée océanographique durant vingt ans, entretient des relations privilégiées avec le musée. "Nous avons lancé une étude mondiale révolutionnaire qui aidera à restaurer l’abondance de l’océan mondial tout en faisant progresser la restauration du climat grâce à l’aquaculture d’algues."

"Nous avons une fenêtre d’opportunité étroite pour offrir un océan sain à la génération de nos petits-enfants et créer des entreprises durables en cours de route. Cette étude contribuera à accélérer les progrès en créant des voies fondées sur des preuves pour restaurer les océans et le climat grâce à des solutions de durabilité innovantes et basées sur le marché", souligne le docteur Carlos Duarte.

Mais ce sont également de nombreux jeunes chefs d’entreprise qui créent des start-up et développent des technologies ou des produits innovants. Quatre-vingt d’entre eux sont rassemblés autour de Seaweed for Europe, une coalition pour faire progresser et développer une industrie des algues durable et innovante et qui rassemble également des centres de recherche et des investisseurs.

Robert Calcagno, "ambassadeur des algues"

"Les écosystèmes sont en train de se détériorer inéluctablement, explique Robert Calcagno. Les rapports du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, N.D.L.R.] sont absolument alarmants. Mais nous avons vu que le monde du business est prêt à jouer un rôle fondamental pour une économie plus bleue. Si les investisseurs avaient de l’argent disponible, ils disaient jusqu’à présent qu’ils ne trouvaient pas de projets suffisamment attirants."

Mais aujourd’hui le monde de l’entreprise s’est emparé des algues parce qu’une vraie économie se dessine, permettant également de générer de nombreux emplois. "Les algues sont essentielles, lance Robert Calcagno. Elles réduisent également l’érosion côtière et servent de refuge et de nurserie aux poissons. Elles peuvent même éviter la pollution. Je suis l’ambassadeur des algues."

Avec l’Institut océanographique, Robert Calcagno veut "créer du lien": "Nous allons intéresser de plus en plus de gens. Je pense que nous pouvons déclencher des solutions."

Le rêve devient réalité

Maria Damanaki, directeur général des Océans à The Nature Conservancy, ancien commissaire de l’Union Européenne chargé des Affaires maritimes et de la Pêche, fait ce triste constat: "Notre environnement est vraiment déprimant."

Mais celle qui est également membre du conseil d’administration de la Fondation Prince Albert II de Monaco veut avoir un discours optimiste: "L’algue est pleine d’espoir. Nous sommes ici pour parler de solutions. Il faut persuader tout le monde de faire les bons choix. Nous sommes des pionniers d’une certaine manière. Il y a un proverbe grec qui dit : “Toutes les belles choses commencent par les minorités”. La tâche n’est pas facile. Présent pour le lancement de la Monaco Ocean Week, l’ancien secrétaire d’État de Barack Obama, John Kerry, a expliqué que le statu quo est notre ennemi. Il est toujours fait de mauvais choix. Nous avons des solutions."

Alors que l’intérêt de l’Institut océanographique pour les algues n’a que six ou sept ans, Robert Calcagno, avec les acteurs locaux, et notamment la Fondation Prince Albert II, passe du rêve à la réalité. "Nous transformons la recherche en vraies solutions industrielles. On travaille avec plusieurs entreprises dont une en Tunisie. Pendant treize ans, avec la Monaco blue Initiative, nous avons labouré le terrain. Et depuis deux ou trois ans, ce sont les entreprises qui viennent. C’est avec les entreprises que l’on va transformer le monde."

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