Frederik Paulsen: "Il n’est pas trop tard pour agir aux Pôles"
L’anecdote est amusante, à la fin de l’interview, il dégaine son téléphone portable pour en extraire une photo prise il y a quelques jours. Au Pôle sud, dans un désert de glace, il pose aux côtés d’un petit engin immatriculé… à Monaco!
Le véhicule Antarctica développé par la firme Venturi pour ces espaces de grand froid est, pour Frederik Paulsen, un signe de l’importance de l’engagement pour la planète de la Principauté.
Président du conseil d’administration de l’UArtic, l’homme d’affaires suédois (il est président honoraire du conseil d’administration de Ferring Pharmaceuticals) est aussi un explorateur dans l’âme qui a visité les huit pôles de la planète.
"Il y a dans ces endroits, une sorte de liberté que l’on ne voit pas ailleurs", explique-t-il, appréciant les recherches et les expéditions conduites à ces endroits du monde. Mais la réunion d’UArtic en Principauté était surtout pour lui, l’occasion d’appeler à agir pour la protection environnementale des pôles.
Des responsables d’établissements d’enseignement supérieur concernés par l’Arctique se réunissent à Monaco, quel est l’intérêt?
Aujourd’hui, tout le monde est conscient qu’il y a d’énormes défis en matière d’environnement à relever. On a passé vingt ans à utiliser 90 % des ressources de recherches pour établir et mesurer ces changements environnementaux. La prochaine étape, il me semble, doit être de travailler sur des solutions qui viendront des institutions universitaires. En ce sens, l’engagement du prince Albert II est pour nous essentiel. Il est un catalyseur pour avoir davantage de visibilité et d’engagements d’autres personnes qui peuvent œuvrer à trouver des solutions.
Trouver des solutions mais pouvoir les financer…
Tout à fait. Ce que UArtic peut faire, c’est de coordonner les chercheurs dans les universités et les développer avec les quelques ressources économiques que nous avons. Plus nous aurons de ressources, plus on fera. Je suis convaincu que les solutions existent. Maintenant, il faut s’engager à trouver des projets pour avancer à grands pas.
Les scientifiques ont coutume de dire que les variations climatiques sont ressenties plus fortement aux pôles qu’ailleurs dans le monde. N’est-il pas trop tard?
C’est une bonne question… Vous savez, je vis en Suisse et pour les glaciers sur place, c’est déjà trop tard, on ne peut plus rien faire. Dans cent ans, il n’y aura plus de glaciers suisses. Mais dans les régions polaires, il est encore possible d’agir, il n’est pas trop tard. Mais il faut vraiment commencer à le faire et mettre en place des solutions.
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