Il a été le huitième secrétaire général des Nations Unies, de 2007 à 2016. Durant son mandat, il a fait de la protection de l’environnement l’une de ses priorités.
Portant cette question au cœur des échanges et des actions des décideurs du monde entier. Aujourd’hui, libéré de ce rôle officiel, Ban Ki-moon n’en tient pas moins un rôle d’influenceur international sur ces questions, à la tête d’une fondation qui agit pour promouvoir les gestes citoyens.
Et sa parole, maturée de sagesse, le diplomate sud-coréen de 75 ans la diffuse dans le monde entier. C’est pour cette voix qui porte et ses actions lors de son mandat aux Nations Unies que l’Institut océanographique a choisi cette année de distinguer Ban Ki-moon de la Grande médaille Albert Ier pour la médiation.
Après Sandra Bessudo, Leonardo DiCaprio, Ellen Mac Arthur ou Erik Orsenna, la section médiation, créée en 2014, compte depuis ce jeudi un nouveau récipiendaire qui assure bien continuer son action pour la planète.
D’où vient votre engagement pour la planète?
Tout a commencé en 2007, quand j’ai entamé mon mandat de secrétaire général de l’ONU. À ce moment, les décideurs internationaux n’étaient pas vraiment sensibles aux changements climatiques. C’est devenu la priorité principale sur mon agenda. J’ai d’ailleurs discuté de cette question d’emblée avec le président Bush (président des États-Unis de 2001 à 2009 NDLR), puis lorsque j’ai rencontré Hu Jintao (président de la république populaire de Chine de 2003 à 2013 NDLR). C’était essentiel de mobiliser ces leaders mondiaux dont les pays produisent le plus de gaz à effet de serres.
Et quand avez-vous vu les premiers résultats?
Ça a pris du temps avant que nous arrivions à cet accord signé en 2015 lors de la Conférence de Paris sur les changements climatiques. Mais cet accord a montré un vrai effort et un élan politique important. C’est pourquoi je suis préoccupé aujourd’hui du fait que les États-Unis se retirent officiellement de cet accord. Je demande au président Trump de réintégrer au plus vite l’Accord de Paris et de revenir sur sa décision. Le monde entier attend que les États-Unis prennent le leadership sur cette question. Et les populations n’ont pas à souffrir des catastrophes induites par les changements climatiques. Nous l’avons vu ces dernières années, la nature nous envoie des messages forts avec des cyclones, des typhons, des feux sauvages importants, de longues périodes de sécheresse. Nous n’avons pas le temps, il faut agir maintenant !
"Le futur dépendra de la force que les leaders politiques montreront"
Impossible d’agir sans les États-Unis?
Les phénomènes de changement climatique sont un challenge global qui nécessite des solutions globales, une solidarité globale. Quand un pays aussi puissant – voire le plus puissant – se tient à l’écart de ce combat, cela renvoie un message politique qui n’est pas bon.
La Grand médaille Albert Ier salue notamment le projet que vous avez porté pour l’agenda 2030 des Nations Unies en matière de développement durable comprenant les 17 objectifs de développement durable. Un geste fort?
Sur cet engagement, les leaders du monde entier ont montré une solidarité et une unité. C’est un moment important où j’ai vu que le monde pouvait s’unir. Même si quatre ans plus tard, les actions ne sont pas à leur niveau le plus élevé. Il me semble essentiel aujourd’hui que les pays membres de l’OCDE apportent solutions de développement technique et assistance à des pays émergents pour les inclure dans cette action.
Vous êtes optimiste pour le futur?
Cela dépendra de la force que les leaders politiques montreront. À vrai dire, je suis soucieux de voir que le principe de multilatéralisme et de coopération entre les États est souvent attaqué. C’est pourtant ce principe qui a guidé le monde libre, notamment après la Seconde Guerre mondiale. Sans ce multilatéralisme, il n’y a plus de solidarité, plus d’unité, et on peut l’observer quand des pays se referment sur eux-mêmes et ne défendent que leurs propres intérêts. Il faut garder à l’esprit que nous vivons sur une petite planète. C’est important d’être des citoyens du monde.
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