Dans les laboratoires de l'Institut National de Recherche Agronomique, ils préparent demain. Un avenir qui offrira des alternatives aux pesticides grâce à des solutions de bio-contrôle. Nouveau nom pour « lutte biologique ».
Le principe : utiliser des micro-organismes (bactéries, virus, champignons), macro-organismes (insectes, acariens, nématodes), phéromones ou substance naturelles (d'origine animale, végétale ou minérale) pour protéger les cultures. « L'enjeu c'est que ces produits soient le moins impactant possible sur la bio-diversité, l'environnement (l'eau et le sol) et la santé humaine », explique Thibault Malausa, chercheur à l'Inra, à Sophia Antipolis, il anime le consortium national public-privé « Bio-contrôle » qui a éclos au dernier Salon de l'Agriculture, pour booster ces produits.
Car si on trouve en jardinerie coccinelles ou diffuseurs à phéromones, le choix n'est pas encore très étoffé. « Pour l'instant, les produits de bio-contrôle représentent 3 à 5 % du marché phytosanitaire, l'objectif est de passer à 15-20 %.»
Dans les laboratoires, biologistes, chimistes travaillent pour relever ce défi.
A Sophia Antipolis par exemple, ils ont ainsi trouvé sur une molécule extraite d'un escargot aquatique tropical des propriétés pour lutter contre le mildiou. Tandis qu'à Avignon, une autre équipe pilotée par Jean-Claude Martin a identifié des phéromones sexuelles pour piéger les mâles et ainsi lutter contre la prolifération des chenilles processionnaires.
« Il y a un gros foisonnement et le consortium Bio-contrôle va permettre de créer des collaborations efficaces entre le monde de la recherche et celui de l'industrie. »
A l'horizon 2020, une cinquantaine de nouveaux produits devraient être disponibles. Et ainsi offrir une alternative aux pesticides.
commentaires