Sensibiliser à la préservation et protection des milieux marins, créer des collaborations sur le long terme, construire des initiatives... L’événement monégasque est devenu incontournable.
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YANN DOUYÈREPublié le 17/03/2021 à 21:06, mis à jour le 17/03/2021 à 21:07
Philippe Mondielli, directeur scientifique de la Fondation Prince Albert II de Monaco.(Photo Fondation Prince Albert II de Monaco)
Le temps d’une semaine, du lundi 22 au dimanche 28 mars, Monaco devient la capitale mondiale de la protection et préservation des milieux marins.
L’opportunité pour nombre de scientifiques, experts, femmes et hommes politiques, dirigeants de grandes entreprises d’échanger, mais surtout, de collaborer sur le long terme.
Une prise de conscience accrue
L’Ocean Week, c’est avant tout « l’occasion de rassembler des scientifiques spécialisés dans de nombreux domaines, affirme Philippe Mondielli, directeur scientifique de la Fondation Prince Albert II de Monaco. Et ceci pour faciliter la création de ponts entre les différentes disciplines. De ces collaborations naissent des idées et cela diffuse les connaissances."
Une édition particulière en raison de la situation sanitaire, mais important de relever qu’elle intervient également alors "qu’une prise de conscience accrue se manifeste, fait remarquer le directeur. Longtemps, nous avons pu mesurer les effets, impacts et coûts sur l’environnement terrestre, mais peu sur l’espace maritime. Mais la tendance s’inverse. Monaco, sous l’impulsion du prince et des grandes conférences organisées, permet une répercussion mondiale. Plus il y a d’intérêt, plus les moyens d’agir sont considérables. Même s’il reste encore tout à faire."
De l’Ocean Week naissent de nombreux projets ou les propulsent. C’était le cas, entre autres, du projet BeMed, destiné à "sensibiliser les gouvernements et la société civile à la véritable catastrophe écologique que constitue la pollution des océans par les déchets plastiques". Ce projet se traduit aujourd’hui par des actions de terrain très concrètes, à travers le monde.
Et les fléaux à combattre ne s’arrêtent pas à la pollution plastique : "L’activité humaine, les émissions de gaz à effet de serre, l’acidification des océans, la fonte des glaces, les changements de niveau de la mer, liste Philippe Mondielli. Notre rôle est de chercher des solutions. On aimerait que ça aille plus vite certes, mais la connaissance progresse."
L’actualité scientifique au premier plan
Pendant l’Ocean Week, une multitude de sujets sont abordés, parmi lesquels ce qui font l’objet d’une actualité scientifique permanente. "Une session sur la santé des océans en période de crise sanitaire sera ouverte, informe Philippe Mondielli. Mais aussi une conférence de presse sur l’écoute des cétacés durant le confinement. La situation sanitaire a changé beaucoup de choses. On a pu observer des mammifères s’aventurer près des côtes, dans les lieux où ils n’avaient pas l’habitude d’aller. Ils se sont exprimés de manière différente également. On doit se poser des questions, et envisager un rapport différent avec la nature."
Cet événement doit être un véritable "catalyseur".
« Cela permet de créer des collaborations sur le long terme, de construire des initiatives, de créer des opportunités. C’est une communication globalisée dans laquelle il faut à la fois être très technique, mais rendre aussi abordable les sujets pour sensibiliser le public. »
Outre les conférences en visio, certaines conférences ou autres ateliers seront par ailleurs ouverts au public que la Fondation espère nombreux.
Un événement en Principauté, des répercussions dans le monde entier
La pandémie de Covid-19 a supprimé certaines de nos mauvaises habitudes, mais n’a pas effacé les menaces qui fragilisent les milieux marins, en grande partie causées par l’être humain.
Née d’une volonté de mobiliser, protéger et innover, la Fondation Prince Albert II de Monaco organise la quatrième édition de l’Ocean Week, annulée l’an passé. Elle se tiendra du lundi 22 au dimanche 28 mars.
Des ateliers au service des océans
L’objectif : réunir des scientifiques, experts, ONG (Organisation non gouvernementale) et représentants de la société civile "pour échanger sur des sujets majeurs comme la pollution plastique, l’acidification des océans, les récifs coralliens ou la recherche scientifique", détaille la Fondation.
Et si aujourd’hui les problématiques de la conservation du milieu marin sont largement identifiées, créativité et innovation ne cessent d’apporter de nouvelles solutions.
"Dans le cadre de cette édition, poursuit la Fondation, seront présentés, par exemple, des récifs artificiels réalisés avec une imprimante 3D. Des start-ups (entreprises innovantes) mettent aussi en œuvre des solutions pour contrer la pollution plastique." Mais encore, Monaco étant particulièrement concerné, sera expliqué comment mesurer "les impacts des nouveaux modes de motorisation dans le secteur du yachting".
Les thématiques seront aussi multiples que variées, abordées par des personnalités internationales, telles que "le Commissaire européen à l’environnement ; des ministres du Portugal et de la Colombie, et des hauts responsables de grandes sociétés, entre autres", note la Fondation.
Comme à chaque édition, l’accent est mis sur la nécessité "d’engager des réflexions et des actions communes, nationales et internationales de sensibilisation et de protection des écosystèmes marins".
Annulée l’an passé, la quatrième édition débute ce lundi.(Photo DR).
Renforcer la biodiversité grâce à la technologie
C’était un 2 novembre, en 2017. Une première mondiale à Monaco. Utiliser la technologie pour restaurer et renforcer la biodiversité dans les milieux marins. Six récifs artificiels, au large du Larvotto, ont été réalisés grâce... à une imprimante 3D.
"Il y a trente ans, confie Philippe Mondielli, directeur scientifique de la Fondation Prince Albert II de Monaco, nous utilisions des pneus, puis des blocs de béton pour reformer un habitat pour certaines espèces. Aujourd’hui, grâce à l’imprimante 3D et du matériel neutre, on peut faciliter la restauration des écosystèmes marins."
Six récifs artificiels de 2.500 kg chacun
L’aboutissement de plus de 3 ans de coopération de multiples acteurs, multidisciplinaire, regroupant des gestionnaires, des experts en écologie marine, des instituts de recherche, des experts en conception de récifs et en impression 3D.
"Le plus important est de prendre en compte et de respecter au maximum l’habitat, témoigne Philippe Mondielli. C’est pour cela que les scientifiques ont longuement discuté, certains experts concevant presque un format idéal pour tel ou tel poisson, avec plus ou moins de zones d’ombre, avec des formes plus ou moins creuses." C’est à l’Université de Nice qu’ont été dessinés ces récifs identiques à l’environnement dans lequel évoluent des espèces méditerranéennes comme les mérous, les poulpes et les langoustes. "L’avantage à Monaco, conclut Philippe Mondielli, c’est que toutes les conditions sont optimales, avec un traitement des eaux performant."
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