À Cap-d’Ail, la campagne "Inf’eau mer" sensibilise les plagistes à la préservation de la Posidonie

Cette année, la campagne met particulièrement en lumière les thématiques de l’ancrage et la protection de la Posidonie qu’elle soit en mer ou sur la plage.

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Juliette Bisiaux Publié le 08/08/2022 à 10:45, mis à jour le 08/08/2022 à 11:53
Depuis deux ans, le focus des campagnes est fait sur les herbiers de Posidonie, méconnus du grand public. Photo Juliette Bisiaux

Il n’est pas encore 10 heures du matin que Françoise Loquès a déjà les pieds dans le sable. Sur la plage Marquet de Cap-d'Ail, à côté du club nautique, elle installe son stand Inf’eau mer. Le programme s’inscrit dans la campagne "Zéro Plastique en Méditerranée" de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Depuis une quinzaine d’années, Françoise, directrice du Conseil Scientifique des îles de Lérins (CSIL), s’installe sur la plage de Cap-d’Ail pour tenir son discours en face-à-face avec les plagistes et éveiller leur sensibilité.

"On donne un questionnaire à chaque personne qui vient sur la plage. À la fin de la saison je dresse un bilan que j’envoie à la commune pour qu’à son tour, elle puisse lancer les actions nécessaires." Sont abordés les sujets des méduses, de la crème solaire et plus globalement le réchauffement climatique. Françoise est venue proposer des solutions douces pour ralentir l’érosion du littoral. "Il faut laisser en place les banquettes de Posidonie et faire comprendre aux touristes qu’ils ont une fausse image de ce qu’est la Méditerranée. Ce ne sont pas de vraies plages de sable blanc, tout est artificiel." La biologiste espère effacer cette carte postale et revenir à une plage plus naturelle et authentique.

"C’est un cercle vicieux"

Luc Aribaud, président du CSIL, alerte sur les conséquences de l’œuvre humaine. "Si on ne laisse pas la Posidonie s’accumuler sur la plage, le sable ne sera pas maintenu et va glisser pour envahir petit à petit les fonds marins et détruire la Posidonie sous l’eau et affecter les espèces marines qu’elle protège." Un manque qu’il faudra combler par un nouvel ensablement, "c’est un cercle vicieux contre-productif."

"Il faut prendre le relais"

Même si elle a l’impression de n’effectuer qu’un travail de fourmi, Françoise Loquès observe une volonté de changer de mentalité. "Les gens sont attentifs. Cela reste plus compliqué avec les collectivités qui disent nous entendre mais on ne les voit pas agir ensuite. Ce n’est pas vain car c’est à la jeune génération d’agir maintenant et prendre le relais."

Un discours clair et convaincu qui, elle l’espère, va permettre d’enclencher des réflexes en amont et conduire à des actions concrètes afin d’encourager l’éducation à l’environnement.

La Posidonie ne grandit que de 3 centimètres par an. Photo Patrice Lapoirie.

Qu’est-ce que la Posidonie?

Posidonia Oceania est une plante qui vit de la surface à 40 mètres de profondeur sur le littoral méditerranéen. L’herbier formé par cette plante est un refuge pour un quart des espèces animales et végétales sous-marines.

Il produit de grandes quantités d’oxygène, fixe les sédiments, stabilise les fonds marins et stocke du carbone. Les feuilles mortes de Posidonie s’accumulent sur le littoral et forment des banquettes qui protègent les plages et atténuent leur érosion.

Les plaisanciers posent un véritable problème en amarrant, ils arrachent la Posidonie et créent des brèches énormes.

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