À 40 mètres de profondeur, Monaco tente de comprendre les mécanismes de croissance du corail rouge
À 40 mètres de profondeur, le Centre scientifique de Monaco a installé six grottes en béton peuplées de coraux. Une expérience pour mieux comprendre les mécanismes de croissance.
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Joelle DevirasPublié le 03/08/2021 à 11:07, mis à jour le 03/08/2021 à 12:03
Un chercheur installe les colonies de corail rouge dans une des grottes artificielles.Photo M. Boussion - Centre Scientifique de Monaco
Il a le soutien financier de Chanel et veut comprendre les mécanismes de croissance et de développement du corail rouge pour peut-être repeupler à terme les fonds sous-marins dépeuplés.
Le Centre Scientifique de Monaco a installé le 14 juillet dernier, au pied du solarium du Port Hercule, six grottes - sorte de caisson en béton habituellement utilisé dans le secteur du bâtiment et des travaux publics - dans lesquelles sont implantés des coraux mâles et femelles.
"Un projet ambitieux"
Il y a trente ans, une expérience similaire avait été tentée au niveau du tombant de l’hôtel Fairmont, mais elle fut abandonnée faute de moyens, mais aussi en raison du réchauffement de l’eau de mer et des sédiments qui s’étaient accumulés avec les travaux alentour.
Aujourd’hui, Denis Allemand, directeur scientifique, et son équipe veulent mener leurs recherches jusqu’au bout. « C’est une expérience qui rentre dans le cadre d’un projet ambitieux. Le but est de mettre en place des cultures de coraux et participer peut-être un jour au repeuplement de tombants dégradés. »
Denis Allemand, directeur scientifique du Centre Scientifique de Monaco, et Éric Béraud, chargé de recherche dans l’équipe d’éco-physiologie, analysent l’évolution des coraux.Dylan Meiffret.
Mais avant cette dernière phase qui s’inscrit dans un projet environnemental, il s’agit de mener à bien la culture du corail pour comprendre comment l’organisme développe son squelette et quelle relation l’animal a avec le microbiote.
À 40 mètres de profondeur
Plongeur et chargé de recherche dans l’équipe d’éco-physiologie, Eric Béraud fait partie de l’équipe qui a installé les coraux et leur grotte à quarante mètres de profondeur.
« Les coraux ont été prélevés dans la rade de Villefranche par des corailleurs professionnels. Cinquante-quatre coraux ont été implantés le mois dernier car c’est la période de la ponte. »
Dans chaque grotte, les scientifiques ont installé un nombre différent de mâles et de femelles pour ainsi mesurer le meilleur ratio.
Tous les quinze jours, des scientifiques du Centre scientifique de Monaco vont plonger durant une quarantaine de minutes pour parachever l’installation sous-marine et faire leurs premières observations.
« Le 30 juillet, nous avons constaté qu’une colonie était recouverte de sédiments, explique Eric Béraud. Nous nous sommes demandé si elle n’était pas morte… »
Après le stress de cette implantation de Villefranche à Monaco, via le Centre scientifique, les coraux, animaux si particuliers qu’ils ne connaissent pas de processus de vieillissement (les plus vieux connus ont plusieurs milliers d’années !), doivent trouver un milieu de vie paisible et prospère.
Un chercheur implante le corail rouge à 40 mètres de profondeur au pied du solarium du Port Hercule.Photo M. Boussion - Centre Scientifique de Monaco.
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