"Les nouveaux usages de l’électricité accélèrent": à Nice, la patronne d’Enedis évoque le défi de la transition énergétique

Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis, a participé ce jeudi au Nice Climate Summit. Elle l’assure : le gestionnaire du réseau électrique suit le rythme d’une demande qui explose.

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Propos recueillis par Christophe CIRONE Publié le 29/09/2023 à 07:20, mis à jour le 28/09/2023 à 22:40
Marianne Laigneau devant une borne de recharge "Prise de Nice", hier. (Photo Dylan Meiffret)

Elle est venue à Nice débattre de "la bataille du climat", lors d’une table ronde au Nice Climate Summit. Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis (ex-ErDF), évoque la transition énergétique pour cette entreprise de 39.000 salariés qui gère le réseau électrique.

Quel rôle joue Enedis dans "la bataille du climat"?

Enedis est la colonne vertébrale de cette transition écologique. La bonne nouvelle, c’est qu’on constate une accélération des nouveaux usages de l’électricité. Cette dernière représente 25% de la consommation des Français, et devra passer à 35% en 2030, 45% en 2035 et 60% en 2050. Cela suppose plus de capacité solaire, éolienne et de raccordements. Nous les avons multipliés par deux entre 2020 et 2022.

Et dans notre région?

Sur la Côte d’Azur [division d’Enedis qui couvre Alpes-Maritimes et Var, Ndlr], vous avez augmenté de 40% les raccordements en un an. La caractéristique de votre région, c’est le solaire mais aussi l’auto-consommation: je produis, et je consomme une partie de ce que je produis. C’est le cas de Nice-Méridia, sans doute la plus grande opération d’auto-consommation collective.

Comment faire face à l’explosion de la demande d’énergies renouvelables?

En investissant. Nous allons investir 5 milliards en 2023, contre 4,4 en 2022 et 3,8 en 2022: c’est énorme! En planifiant l’augmentation du réseau, aussi. La France compte 750.000 sites de production renouvelable; nous devrons en ajouter un million d’ici à 2030.

Monte-t-on en puissance suffisamment vite sur la mobilité électrique?

Sur les autoroutes, on est très bien. D’ici fin 2023, nous aurons raccordé les 340 aires d’autoroutes en bornes de recharge ultra-rapide, en un temps record. Il y a la voirie, aussi. Nice est un bon exemple. Nous avions prévu de raccorder 600 bornes d’ici à 2025 dans la métropole; nous en sommes déjà à 500. Sur 96 milliards investis d’ici 2040, 10 milliards sont dédiés au raccordement des énergies renouvelables, et 7,5 à la mobilité électrique: véhicules, tramway (lignes 4 et 5), bus, quais du port...

Ceux de Nice vont-ils être électrifiés comme l’ont été ceux de Toulon?

On discute avec Nice pour le faire comme à Marseille, Sète, Toulon. Cela permettra d’accueillir tout type de bateau. à Toulon, on peut brancher le bateau en vingt minutes comme une voiture électrique et alimenter l’équivalent d’une ville de 10.000 habitants! Cela a un impact très concret sur la vie des habitants.

Les appels à la sobriété de l’hiver dernier ont-ils modifié nos usages?

Sur la Côte d’Azur, nous mesurons une baisse de 9% de la consommation chez les ménages. C’est bien au-dessus de la moyenne nationale. Et la facture d’éclairage public a baissé de 20% cet hiver pour les collectivités: c’est énorme!

A la veille des 3 ans de la tempête Alex, avez-vous achevé la reconstruction des réseaux en mieux?

Nous avions dit qu’on le ferait en deux ans. C’est terminé. Nous avons investi 15 millions d’euros en plus de ce qui était prévu. Nous avons reconstruit en tenant encore plus compte des aléas climatiques à venir. Le réseau est plus dense et davantage enfoui. Nous avons concentré des forces techniques et humaines pour être au rendez-vous. C’est un vrai exemple d’agilité et de solidarité.

Répondre à l’explosion de la demande de mobilité électrique: tel est l’un des grands défis de l’entreprise pilotée par Marianne Laigneau. Dylan Meiffret / Nice Matin.

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