Dans le brouhaha ambiant du Grimaldi Forum, entre les stands des différentes entreprises, les demandeurs d’emploi, munis de leur CV, tentent tant bien que mal de se frayer un chemin. BTP, banques, assurances, santé, nouvelles technologies… Tous les secteurs sont réunis pour faire de ce salon "Monaco pour l’Emploi" une belle première.
Et le pari semble réussi, au vu de l’engouement qui en a surpris plus d’un. Au point qu’une grande file d’attente s’est constituée sur plusieurs dizaines de mètres à l’extérieur du Grimaldi Forum.Il faut dire que ce grand rendez-vous pour l’emploi, initié par l’État, était attendu, voire même très demandé.
"Le constat a été fait qu'il n'existait pas à Monaco un événement qui permettait de rassembler en même temps et en un même lieu, l'ensemble des acteurs du travail", relève Christophe Robino, conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et de la Santé.
Le forum des enjeux
Et du travail à Monaco, il y en a : "Tous les secteurs sont concernés", précise le conseiller, "certains plus que d’autres". C’est le cas de la restauration et de l’hôtellerie par exemple. Rebecca Sturn, responsable recrutement et formation pour le restaurant Gaia, pile de CV à portée de main, raconte : "Nous avons une grosse demande sur le secteur, et pour le moment, beaucoup de personnes sont venues nous voir. Je pense que ce genre d’événement peut aider à résoudre les problèmes de recrutement que l’on peut rencontrer".
Même constat pour Eric Blair, président de la chambre monégasque de l’Assurance : "Nous sommes tous très surpris par le nombre de visiteurs. On sait que notre métier est mal perçu. Ici c’est l’occasion d’expliquer ce que l’on fait et de changer les a priori qu’ont les gens sur notre profession".
À Monaco, 90 % des salariés sont transfrontaliers. Pour continuer d’attirer les travailleurs des communes environnantes, le ministre Christophe Robino joue la carte des avantages sociaux. Allocations sociales dès le premier enfant, conditions de couverture de l’assurance-maladie, et surtout, des conditions de retraite avantageuses qui pourraient bien attirer bon nombre de travailleurs français au vu des récentes réformes du gouvernement d’Emmanuel Macron. D’autant plus que l’enjeu est double pour la Principauté. La bonne santé du régime des retraites monégasque passe en partie par le développement de l’emploi. Un cercle vertueux en somme.
Faciliter les échanges
Ils l’avaient demandé, c’est chose faite. Maintenant, dans la pratique, qu’en pensent les recruteurs sur place ? "Nous sommes agréablement surpris par le fait qu’il y ait énormément de candidats avec des profils très variés", témoigne Camille Ceresa, chargée de communication pour le groupe Telis. Et pour cause, entre les reconvertis aux formations récentes et les travailleurs expérimentés, il y a du choix.
À la recherche d’administrateurs en sécurité informatique et dans les domaines du réseau, câblage et sécurité, la jeune femme admet qu’il est "plus facile de communiquer de cette façon, et côté candidat, ça permet de découvrir de nouveaux secteurs auxquels on ne pense pas forcément". Plus que ça, c’est une première approche de l’entreprise que les demandeurs d’emploi peuvent venir observer comme l’explique Philippe Regis, président de la société IM Projet : "Dans notre domaine, on cherche des ingénieurs, donc c’est un peu compliqué. Malgré tout, on a reçu des CV intéressants et ça nous permet aussi de mettre en avant l’entreprise, d’expliquer ce que l’on fait, nos futurs projets… C’est bien pour l’image de la société".
Une organisation à parfaire
Côté demandeurs, l’avis est plus mitigé. Bien que l’initiative soit saluée, certains relèvent des axes d’amélioration : "C’est un peu décourageant parce qu’il y a beaucoup de monde. J’ai attendu 20 minutes pour rentrer. Je reviens de 15 ans d’expatriation au Canada, là-bas tout va vite", plaisante Jean David Diaz. Un avis partagé par Amauryne Jamet, en quête d’une alternance : "Au niveau de l’organisation, c’est pas terrible. J’ai déjà fait un salon à Nice où l’on avait un plan de fourni, c’était plus clair. Là, il y a des files d’attente de partout, on s’y perd un peu…".
Consciente de ces problèmes, l’organisation rappelle que ce forum n’en est qu’à sa phase expérimentale et a déjà pris note de ces retours. De quoi s’attendre à une version plus aboutie pour l’édition officielle, attendue au mois de février ou mars prochain.
3.650
C’est le nombre de visiteurs pour cette première édition expérimentale du salon "Monaco pour l’Emploi", ouvert ce vendredi de 9 heures à 18 heures.
commentaires