Si vous gagnez cette somme, c'est que vous faites partie des 7% les plus riches

Les inégalités "demeurent béantes" en France entre classes populaires et aisées, en termes de revenus mais aussi de patrimoine, de réussite scolaire et même de santé, affirme dans un rapport publié jeudi l'Observatoire des inégalités qui s'alarme d'une "fracture sociale" dangereuse pour la démocratie.

La rédaction avec AFP Publié le 10/06/2023 à 09:00, mis à jour le 09/06/2023 à 17:36
Le seuil de richesse, lui, est fixé au double du niveau de revenu médian, à savoir 3.782 euros après impôts pour une personne seule. Photo Istock

"Ce qui choque, c'est le décalage entre le discours public sur l'égalité des chances et la réalité", a affirmé lors d'une conférence de presse l'un des deux auteurs de ce rapport, Louis Maurin, directeur de cet organisme indépendant qui dresse tous les deux ans un état des lieux des inégalités en France.

Depuis quelques années, le débat public s'est surtout focalisé sur les inégalités liées à la couleur de peau, à l'âge ou au genre, au point que l'analyse "en termes de positions sociales" a pu paraître "disqualifiée", a déploré M. Maurin, qui dénonce sur ce point une "hypocrisie très répandue dans différents camps politiques".

Pourtant, non seulement les cadres sont bien mieux payés que les ouvriers et employés - les 10% les plus riches gagnent près de trois fois plus que les 10% les plus pauvres -, mais ils sont également beaucoup moins touchés par la précarité du travail et par le mal-logement. Ils souffrent également moins de certains problèmes de santé, au point qu'un cadre "peut compter sur six années de vie supplémentaires" par rapport à un ouvrier, détaille le rapport.

"Pourquoi les enfants de cadres représentent-ils moins d’un quart des élèves mais 63 % des effectifs des prestigieuses écoles normales supérieures? Pourquoi le taux de chômage des ouvriers non qualifiés est-il de 17% contre 4% chez les cadres?", questionne l'Observatoire des inégalités.

En outre, la "fracture sociale" se fait nettement sentir à l'école, qui certes "n'augmente pas les inégalités", mais "ne les réduit pas assez".

7% de la population au-dessus du seuil de richesse

Dans les 157 pages du rapport, on trouve également un état des lieux du niveau de vie. L'Observatoire indique que 4,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec 940 euros par mois. 7,6% de la population est concernée.

Le seuil de pauvreté est fixé à 50% du niveau de revenu médian, à savoir 1.880 euros par mois pour une personne seule après impôts et prestations sociales (données 2020).  

Le seuil de richesse, lui, est fixé au double du niveau de revenu médian, à savoir 3.782 euros après impôts pour une personne seule (données 2020). Cela représente 4,7 millions de personnes, soit 7% de la population. "Elles gagnent plus que 93% des Français", résume le rapport.

Une redistribution plus équitable des richesses

Considérée dans son ensemble, la population française est de plus en plus diplômée, mais dans ce domaine les écarts entre classes sociales ne baissent pas, a souligné l'autre autrice du rapport, Anne Brunner.

Ainsi, entre 2010 et 2020, la part d'enfants d'ouvriers ou d'employés ayant obtenu un diplôme de niveau bac+5 a doublé, de 6 à 13%, mais celle des enfants de cadres et de professions intermédiaires aussi, de 22 à 40%.

Malgré le déclin du monde ouvrier constaté depuis au moins 30 ans, les différences entre classes sociales "restent un puissant moteur de fracturation" et donc de tensions dans la société, insistent les auteurs du rapport.

Ils appellent en conséquence à un débat sur une redistribution plus équitable des richesses, mais sans se focaliser sur une "poignée d'hyper riches", car dans ce cas "on n'aura rien réglé du tout", selon eux.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.