Ioan Alexandru Adomnitei, 34 ans
Patron de l’entreprise de maçonnerie “Ioan”
Quel est votre parcours?
J’ai quitté la Roumanie à 18 ans pour aller travailler en Italie. J’ai été embauché comme maçon et je suis resté 9 ans. Puis, en 2014, il y a eu la crise, moins de chantiers, etc. On m’a proposé de travailler sur l’aménagement de combles en France. J’ai accepté. Un an après, la boîte fermait. Je me suis mis à mon compte. C’est là que j’ai rencontré Stéphanie Canarelli, décoratrice d’intérieur à Nice. On a commencé à collaborer… les demandes ont été de plus en plus fréquentes, donc en 2018, j’ai pu créer ma société et embaucher deux personnes..
Pourquoi avoir choisi ce métier?
Quand j’étais gamin, j’allais sur les chantiers. Je donnais un coup de main. J’observais. Ça n'avait pas l’air facile mais c’était intéressant. Plus tard, je me suis formé comme mécanicien auto, j’ai eu mon diplôme… mais sans jamais avoir touché un boulon! J’ai un peu travaillé dans le vin… filtrage, mise en bouteille, étiquetage. J’étais à l’ombre, au frais, mais ça ne me plaisait pas. Le chantier, ça, c’était mon truc. J’aimais ça. Alors j’ai appris.
Quelles sont les qualités requises pour y arriver?
Il faut s’informer, étudier, analyser ce que font les autres. Il faut être sérieux et rigoureux. Ne pas penser à l’argent que l’on va gagner mais à la qualité du travail que l’on va rendre. Il faut être sincère aussi: échanger, dire quand il y a un problème. Il faut associer le client à ce que nous faisons. C’est toujours plus intéressant et il prend lui aussi conscience de ce que l’on fait. Il respecte le travail, il le comprend. Enfin, il faut être polyvalent, avoir une vraie connaissance de tous les postes, pour pouvoir se coordonner, respecter le travail de l’autre et être dans le bon tempo.
Les difficultés rencontrées
La variété des choses à faire, des matériaux à connaître, du matériel à utiliser. Il n’y a pas un chantier qui ressemble à un autre et deux demandes identiques. Il faut maîtriser pas mal de techniques, et notamment en maçonnerie. Il y a de plus en plus de demandes de sur-mesure. Il faut être prêt à relever des défis en permanence. Et être patient. Ce n’est pas donné à tout le monde.
Les bonnes surprises
La découverte permanente! Et puis se rendre compte que travailler de ses mains et créer de belles choses, c’est formidable. C’est valorisant. Quand on termine un chantier, même quand ça a été compliqué, on regarde… et on est fiers. Et puis, autre bonne surprise: en faisant ce qu’il faut, en privilégiant la qualité, on peut bien gagner sa vie. Les clients nous sont fidèles, nous rappellent, nous confient d’autres missions…
Dans 10 ans, vous vous voyez où?
J’aimerais développer ma société mais à un rythme modéré. Je veux pouvoir suivre chacun de mes chantiers. Et je veux travailler avec des gens bien formés. Je veux encore collaborer avec Stéphanie Canarelli. Les décorateurs et les architectes nous aident beaucoup. Nous devons avoir une écoute mutuelle. Si on y arrive, on fait vraiment de très belles choses. On ne s’ennuie jamais et je souhaite que ça continue!
Jardinier, coiffeuse ou encore mécanicien, retrouvez aussi les portraits d’Amélie et Noémie, de Louis, de Lucie et Alexandra, de Sirine, de Luka, de Maxime, de Paul, de Thibault et de Nada, qui, eux aussi, ont choisi des métiers qui embauchent.
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