Pour la 7e édition des Apprentis collectionneurs, les lycéens monégasques ont choisi une œuvre d'art en Suisse qui rejoindra le NMNM

L’édition 2023 des Apprentis collectionneurs a permis à des élèves de Terminale de se rendre à une foire d’art à Genève pour choisir une œuvre amenée à rejoindre les collections du NMNM.

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Cédric Vérany Publié le 14/03/2023 à 15:00, mis à jour le 14/03/2023 à 10:55
Cette année, les lycéens devaient motiver leur choix d’acquisition d’œuvres devant un jury présidé par la princesse de Hanovre. Photo Michael Alesi/Palais princier

Initiée en 2017, la démarche des Apprentis collectionneurs se poursuit avec une philosophie intacte: celle de proposer à des lycéens de la Principauté, au regard façonné et averti, d’acquérir une œuvre d’art qui rejoindra les collections du Nouveau Musée National de Monaco. Le programme pédagogique, soutenu par la SOGEDA Monaco (Société pour la Gestion des Droits d’Auteur) entend familiariser ces adolescents à l’art contemporain et à la mission d’un musée de constituer une collection.

"Pour la première fois cette année, les élèves ont fait le voyage jusqu’en Suisse pour prendre part à la foire artgenève, rencontrer les galeristes, voir les œuvres et faire leurs choix" s’enthousiasme Benjamin Laugier, responsable des publics au NMNM, qui encadre le projet.

Ce choix des Terminales option art des lycées Albert-Ier et FANB, les équipes pédagogiques et celles du NMNM le teinte au regard du programme éducatif inculqué aux élèves et des expositions qu’ils peuvent visiter au cours de l’année, "mais ils repèrent aussi des choses qui ne sont pas dans nos radars".

Un jury présidé par la princesse Caroline

L’édition 2023 a bénéficié du mécénat de Safia El Malqui qui a permis d’assurer le voyage des 54 élèves vers Genève. Vingt-quatre heures pour fureter et trouver une œuvre ou un ensemble d’œuvres à acquérir pour un budget d’acquisition de 20.000 euros.

Après l’escapade suisse, une vingtaine d’élèves ont été présélectionnés de manière à formuler une proposition d’acquisition d’œuvre et ont dû motiver leur choix - en cinq minutes chacun - devant un jury présidé par la princesse de Hanovre.

Autour d’elle, Safia El Malqui, collectionneuse et marraine 2023 du programme; Émilie Girard, directrice scientifique et des collections du MUCEM ; Éric Mangion, directeur artistique de la Villa Arson; Célia Bernasconi, conservatrice en chef du NMNM et Björn Dahlström, Directeur du NMNM composaient le jury qui a écouté les propositions des élèves.

Au terme des délibérations, ils se sont positionnés autour de la proposition d’une apprentie collectionneuse d’acquérir une série de pièces de David Medalla, artiste philippin décédé en 2020, sculpteur, performeur et poète. L’œuvre a rejoint les collections du NMNM.

Les éditions précédentes des Apprentis collectionneurs avaient déjà permis d’acquérir des œuvres d’Andreas Angelidakis, Mark Dion, Rita Ferreira, Carsten Höller, Pierre Joseph, Anton Kannemeyer, Mika Rottenberg et Xavier Theunis. Des pièces donnant un relief contemporain au patrimoine du NMNM.

Les drapeaux sont installés sur le toit de la Villa Paloma et visibles de l’extérieur car le musée est actuellement fermé, en préparation d’une nouvelle exposition. Photo Eleonora Strano/NMNM.

MoMo, un pont artistique pensé entre Monaco et Molenbeeck

C’est une fidèle des expositions du NMNM, où elle a déjà présenté ses installations et créations ces dernières années. En début d’année, Laure Prouvost qui vit et travaille en Belgique a accepté la proposition des équipes du musée pour développer le projet baptisé "MoMo" qui se formalise par l’établissement d’une correspondance informelle entre Monaco et Molenbeek, commune de la région de Bruxelles connue comme un point chaud de la capitale belge.

Deux territoires qui, sur le papier, n’ont pas grand-chose en commun.

C’est ce qui a nourri la démarche publique, imaginée pour s’inscrire dans la vie de la Principauté. Les premiers signes sont visibles encore pour quelques jours sur le toit de la Villa Paloma où flottent une série de huit drapeaux. "Une manière de s’emparer de l’espace public, pour créer du lien et rapprocher les gens entre eux", note Benjamin Laugier.

Sur les étendards laissés aux mouvements du vent, Laure Prouvost a décliné des seins, motifs récurrents dans son travail qui font écho aux sens et la maternité. Couplés à de courtes interventions poétiques en jeux de mots bien tournés comme I sea you ou Your the breast. Les drapeaux quitteront la Principauté dans quelques jours pour flotter lors d’une parade en Belgique, dans les rues de Molenbeeck. Comme pour commencer à tisser le lien.

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