Sous le signe du dynamisme et de l’attractivité, voilà comment son directeur général, Jean-Philippe Muller qualifie la rentrée de l’University of Monaco (IUM). La quatrième dans les locaux domaniaux neufs du quartier de la Condamine, où la business school monégasque a gagné en expansion.
Il y a dix ans, l’établissement comptait 250 élèves. Cette année, au global, les effectifs dépassent les 900 personnes. Dont un total de 500 nouveaux étudiants en bachelor et master. "Un record absolu, note le directeur général. Nous en avions 390 l’an dernier".
Pour autant, les équipes de l’IUM veulent conserver une progression mesurée, "et garder face à cette croissance, [leur] ADN qui est le multiculturel, une école à taille humaine, connaître les élèves, une pédagogie pratique par projet". "On ne veut pas en démordre. La croissance ne doit être qu’un bénéfice et pas détériorer notre qualité".
Les Américains en force
À l’image du multiculturalisme monégasque, l’University of Monaco rassemble des jeunes gens de 70 nationalités différentes où les Français et les Italiens dominent.
"Ce qui est intéressant cette année, c’est de voir que la troisième nationalité parmi les nouveaux entrants, ce sont les États-Unis", note Jean-Philippe Muller. Le résultat à la fois, "d’un bouche-à-oreille qui fonctionne bien" et "de l’obtention de l’accréditation AACSB en 2021". "Pour nous, c’est très intéressant, car ce sont des étudiants qui ont une exigence en termes d’éducation au business, puisqu’il existe une offre aux États-Unis. Le fait de les avoir ici, c’est un challenge, une dynamique pour le futur".
Autre tendance géographique, des étudiants d’Europe du Nord sont aussi largement inscrits cette année en masters.
Démarches écologique et citoyenne
Prenant soin de former un impact positif en Principauté, l’IUM - signataire l’an dernier du pacte pour la transition énergétique - est passée au zéro plastique dans ces locaux. À la cafétéria, une organisation nouvelle a été demandée au prestataire, qui fournit des plats préparés pour qu’ils soient présentés dans les récipients en verre du programme Ma Consigne. Une fois utilisés, les plats en verre sont centralisés sur un chariot dans les locaux. Et des étudiants se chargent de déposer ce chariot dans un point de collecte Ma Consigne le soir, où ils sont lavés et remis en service. Pour le reste, l’école s’est équipée en lave-vaisselle pour les couverts du quotidien.
En parallèle, comme l’an passé, les étudiants de première année de bachelor doivent s’investir auprès d’associations ou partenaires de l’IUM pour être utiles à la communauté au travers de projets qu’ils peuvent choisir. "Le message est de se dire avant qu’ils construisent leur succès, de réfléchir à comment avoir un impact positif".
Un nouveau master en développement durable
C’est la nouveauté de cette rentrée 2023. Outre ses domaines de prédilection que sont la finance, le luxe et le management du sport, l’IUM propose désormais un nouvel axe de formation, via un master en sunstainbality et innovation management.
"Notre projet est de former des gens capables de comprendre les enjeux du développement durable, les enjeux du change management, de savoir transformer une entreprise pour qu’elle accepte de faire autrement. Et des gens au fait des technologies qui permettent d’accompagner ces changements", détaille Jean-Philippe Muller. Sept étudiants composent cette première promotion.
"Nous voulons les mettre en contact avec tout ce qui se fait en développement durable en Principauté et, petit à petit, développer ce programme pour bâtir des expériences concrètes et permettre à ces jeunes de trouver les meilleurs stages possibles, à Monaco, pour montrer que nous sommes sur un territoire où on peut apprendre".
En parallèle, l’université ouvre cette année une spécialisation en troisième année de bachelor sur le domaine de l’hospitalité qui n’existait pas. Pour les masters en finance, un nouveau programme de 24 mois permettra désormais aux étudiants d’apprendre un an à Monaco puis six mois à Londres avant six mois de stage.
Déploiement international
Nouveauté également, tous les étudiants de deuxième année feront un semestre à l’étranger. Ce sont donc 160 élèves qui iront voir du pays dans des campus, partenaires de l’IUM dans le groupe Omnes Education, auquel elle appartient. Parmi les destinations possibles: Londres, Barcelone, Genève ou Munich.
"Notre internationalisation est entrée en rythme de croisière et à l’avenir les élèves pourront même faire deux semestres à l’étranger dans leur cursus".
L’enjeu de l’espace
Installée il y a quatre ans dans des locaux domaniaux neufs au Stella, dans le quartier de la Condamine, l’IUM en pleine expansion est déjà à l’étroit. "Heureusement les étudiants ne sont pas toujours là en même temps, sinon on ne rentrerait pas", souffle Jean-Philippe Muller.
Cette année, des cours sont dispensés jusqu’à 20 heures pour donner un peu de latitude dans la gestion des salles disponibles. "On utilise aussi la pédagogie asynchrone en usant de la salle de classe que pour la valeur ajoutée. Chaque professeur fait 20 % du contenu de ses cours en ligne. C’est une pratique que nous avons déployée progressivement depuis un an et demi. Mais la question des locaux devient un sujet. Avec les volumes d’étudiants sur lesquels nous sommes arrivés, nous avons besoin d’espaces pédagogiques nouveaux et d’un petit amphithéâtre pour rassembler les élèves ensemble quand c’est nécessaire".
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