C’est une inquiétude que l’élue d’Horizon Monaco, Béatrice Fresko-Rolfo, a soulevée au cours de la séance publique du Conseil national, lundi soir. L’étude de la langue monégasque pâtirait de la réforme en cours du baccalauréat. En pratique, la matière, si elle est choisie par un élève, devient obligatoire dans les épreuves du bac.
"Le monégasque a été classé dans un système où l’enseignement de trois heures par semaine est rendu obligatoire pour le choisir comme matière au baccalauréat. La matière n’est plus optionnelle, c’est-à-dire qu’une note négative pourra faire échouer l’élève au baccalauréat. Nos jeunes ont donc bien souvent fait le choix d’abandonner cet enseignement au profit d’autres matières. Comment leur en vouloir?
Moins d’élèves et donc moins d’enseignements. Une perte pour la transmission de la langue qui touchera, n’en doutons pas, l’enseignement optionnel de 4e, 3e et 2nde. Alors que l’enseignement du monégasque, même en matière optionnelle, favorisait cette transmission des traditions. Je regrette donc cette réforme du baccalauréat qui a un impact sur l’enseignement de notre langue."
Seulement
trois élèves
Le conseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur, Patrice Cellario, a confirmé les inquiétudes de l’élue. Seulement trois élèves préparent en classes de Première et Terminale l’option monégasque au bac, contre une quinzaine les années précédentes.
"Nous travaillons sur cette problématique", souligne Patrice Cellario. Problématique qui fait que les langues patrimoniales, étudiées dans un certain esprit de respect des traditions, se retrouvent au même plan que les langues vivantes. D’où leur manque d’attractivité pour un élève quand il s’agit de choisir ses enseignements pour miser sur son avenir.
Et si Monaco ouvrait des classes préparatoires?
C’est l’idée proposée par Stéphane Valeri lundi soir au chapitre de l’éducation pendant l’examen du budget primitif : développer un cycle de classes préparatoires aux grandes écoles.
"Avec nos équipements et l’excellence de nos enseignements, pourquoi se priver de la possibilité d’offrir des classes préparatoires après le bac dans le domaine de l’enseignement commercial et l’école d’ingénieur ? Il suffirait de trouver des salles de classe et recruter quelques professeurs", plaide le président du Conseil national, pour qui, outre les excellents résultats des lycées monégasques au baccalauréat, la possibilité de proposer des enseignements préparatoires serait "plus prestigieuse, ça aurait un autre retentissement".
La proposition est soutenue, du côté de la majorité, par Marc Mourou, pour qui "les étudiants sont demandeurs et la formation pourrait être très bénéfique". Pour Balthazar Seydoux, il s’agit d’être "ambitieux" avec cette idée.
Pour autant, du côté du gouvernement, le conseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur, Patrice Cellario, en charge également de l’éducation nationale, met en avant "un problème de place et de professeurs" qui contredit l’entrain général de la majorité pour cette proposition.
Et Patrice Cellario d’ajouter que pour les élèves de la Principauté, il est peut-être plus judicieux de créer une émulation, en se confrontant à d’autres. Notamment dans les classes préparatoires parisiennes de Louis Le Grand et Henri IV.
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