Edito

Par Denis Carreaux

Un ministre peut en cacher un autre, c'est cadeau, une certaine idée du service...la Semaine vagabonde de Denis Carreaux

Chaque dimanche, Denis Carreaux, directeur des rédactions du Groupe Nice-Matin, revisite l'actualité de la semaine.

Publié le 10/09/2023 à 09:45, mis à jour le 09/09/2023 à 19:26
Emmanuel Macron et Gabriel Attal: un ministre peut en cacher un autre. MaxPPP

Lundi

Un ministre peut en cacher un autre. Sous l’ère éphémère de Pap Ndiaye, la France donnait l’impression de ne pas avoir de ministre de l’Éducation. Depuis son départ, elle en a deux. Titulaire officiel du poste, Gabriel Attal a réussi son entrée en matière. Ligne claire, capacité à trancher, notamment sur le port de l’abaya : le jeune ministre ne perd pas son temps rue de Grenelle. Il faut dire qu’il n’est pas tout seul. Omniprésent sur tous les sujets liés à l’école et aux jeunes, le chef de l’État, qu’on imagine coaché de près par Brigitte, son ex-prof de français, a fait de l’Éducation son domaine réservé. Macron en bras de chemise face au youtubeur HugoDécrypte, Macron supporter des lycées professionnels à Orange, Macron ambassadeur du sport au collège à Orthez : à chaque jour ses projets nouveaux, de la formation des futurs enseignants dès le bac à la rénovation des bâtiments. Si ceux-ci aboutissent et permettent à l’école de retrouver des couleurs, tant mieux. Deux ministres ne seront pas de trop pour y parvenir.
Mardi

C’est cadeau. Aujourd’hui, c’est Bernard Arnault qu’on étrille sur les réseaux sociaux. Qu’a encore bien pu faire la tête de Turc des Insoumis ? A-t-il utilisé son yacht ou déplacé le jet privé qu’il n’a pas ? Non, il a simplement décidé de signer un chèque de dix millions d’euros pour renflouer les caisses des Restos du cœur, en situation de grande précarité. Bernard Arnault sur les pas de Coluche ? Vous n’y pensez pas ! Si ces dix millions n’ouvrent droit à aucune défiscalisation, contrairement aux affirmations hâtives des élus LFI, le geste du patron de LVMH et de sa famille est forcément déplacé, cette générosité suspecte. Quoi qu’il entreprenne, Bernard Arnault est coupable. De donner « seulement 0,004 % de sa fortune » (Alexis Corbière), d’offrir « de l’argent volé sur le dos des salariés » ou d’être « responsable de la misère » (propos relevés sur X, ex-Twitter). À la tête d’un empire du luxe, l’homme le plus riche du monde emploie 200 000 personnes et fait rayonner la France à travers la planète. Impardonnable.
Mercredi

Une certaine idée du service. Dans un rapport accablant, le Conseil d’État pointe la dérive vertigineuse des services publics. À la campagne, ceux-ci ont quasiment disparu du paysage. En ville, leur complexité les rend peu à peu inaccessibles, « inopérants » même, au point que les usagers ne savent plus « qui fait quoi ». Conséquence relevée par le Conseil d’État : les Français sont de plus en plus nombreux à renoncer à leurs droits, découragés par des services qui n’en sont plus et perdus dans la jungle bureaucratique. « Certaines procédures sont ainsi devenues de véritables casse-tête », dénonce le rapport, qui pointe la « perte de contact avec la réalité » du terrain et l’inflation délirante de normes qui tiennent à peine en 13 millions de mots au Journal officiel. Un nombre multiplié par trois en vingt ans !
Jeudi

Fin prêts pour les JO. Un entraînement minutieux, une régularité admirable et une détermination à toute épreuve. La France des grèves et des manifestations est fin prête pour les JO. À la veille du coup d’envoi d’une Coupe du monde de rugby aux allures de répétition générale pour les Jeux de Paris, des préavis de grève ont été déjà déposés dans les villes qui accueillent la compétition. RATP, transports urbains, contrôleurs aériens : chaque discipline est représentée. « On repart en guerre ! » s’enthousiasme d’ailleurs la CGT, bien placée pour décrocher la médaille d’or du bazar généralisé. Championne toutes catégories, la centrale syndicale doit se méfier d’une concurrence de plus en plus aiguisée, à l’image de celle des taxis marseillais. Très en forme eux aussi, ils ont d’ores et déjà prévu de bloquer la ville à l’occasion de la visite du pape le 23 septembre. Autant de raisons d’être totalement sereins à moins d’un an de JO censés redorer l’image de la France.
Vendredi

Merci les Bleus ! Il y eut d’abord les fausses notes. L’enthousiasme douché d’Emmanuel Macron, copieusement sifflé avant l’entame. Puis le coup de massue du premier essai néo-zélandais moins de deux minutes après le coup d’envoi, paralysant des Bleus suivis par 80 000 spectateurs au Stade de France et plus de 15 millions de Français rivés devant leur télé. Durant les 78 minutes suivantes, les hommes de Fabien Galthié ont livré le meilleur. Concentrés, lucides, réalistes, ils ne se sont pas laissé impressionner par ces colosses tout de noir vêtus. En venant à bout des Blacks, les Français ont accompli un exploit exceptionnel. Ils ont surtout suscité un formidable espoir qui peut tenir en haleine le pays tout entier pendant un mois et demi. Si la France va au bout de son rêve, Emmanuel Macron ne sera pas plus applaudi, mais le pays retrouvera le sourire. Il en a tellement besoin.
Samedi

Au chevet du Maroc. Neuf mois après les séismes dévastateurs qui ont coûté la vie à plus de 50 000 personnes en Turquie et en Syrie, le Maroc est frappé par le tremblement de terre le plus violent de son histoire. Après la sidération provoquée par la nouvelle et l’effroi à la vue des premières images, les bilans provisoires tombent. On comprend dès lors que les victimes se compteront par milliers. Car si les scènes de panique et les dégâts au cœur de la très touristique Marrakech marquent naturellement les esprits, les conséquences seront particulièrement terribles dans les zones montagneuses et reculées où la terre a tremblé le plus fort. Au moment où s’engage une course contre la montre pour dégager les survivants des décombres des maisons en briques et en pierres sèches, on sait que la rapidité et la puissance de l’aide internationale seront déterminantes. Pour soutenir le Maroc, chaque euro et chaque minute comptent.

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