La semaine a débuté par des réjouissances. Lundi, c’était la journée internationale du bonheur. À l’heure où l’actualité anxiogène squatte plus que jamais la Une des médias, la promotion de la béatitude méritait bien qu’on lui réserve une date dans nos agendas surchargés. D’autant que, comme le rappellent benoîtement les Nations Unies, "la recherche du bonheur est un objectif fondamental" dans la vie.
Puis, embouteillages ce mardi, avec une nouvelle journée consacrée cette fois-ci à la forêt, mais aussi à la poésie, à la trisomie 21, sans oublier l’élimination de la discrimination raciale, ni le Novruz, "la fête ancestrale du renouveau de la nature au printemps".
Dur, dur, de s’y retrouver avec toutes ces journées internationales. Derrière chaque date se cache un sujet, une cause, un combat. Or, le calendrier n’est pas extensible à souhait. Bientôt faudra-t-il peut-être consacrer des matinées ou après-midi à ces thématiques dont on ne parle qu’une fois par an?
Les Nations Unies célèbrent déjà plus de 200 journées et semaines internationales. Et autant dire qu’ils ont pensé à tout. Ou presque. De l’élimination de la fistule obstétricale à la sensibilisation à l’albinisme, en passant par La Poste, les statistiques, la tolérance, les toilettes, les fonctionnaires détenus et portés disparus ou encore les légumineuses...
Des sujets graves, parfois douloureux, qui justifient bel et bien ces croix rouges qui figureront sur le calendrier du réfrigérateur. Mais est-ce réellement une bonne idée de vouloir parler de tout pour régaler tout le monde? Méfions-nous plutôt de ce dangereux excès de bienveillance universelle. Car à ce rythme-là, nous aurons un jour droit à la journée internationale des placomusophiles unijambistes végans encartés au PS. Que nous saluons au passage.
Chaque cause mérite donc qu’on s’y penche quotidiennement. Sans avoir à sacraliser une journée pour cela. Un peu comme Noël ou la Saint-Valentin, qui dans un monde merveilleux, devraient être célébrés toute l’année.
À noter quand même sur vos tablettes: après la journée mondiale de l’eau ce mercredi, le 12 avril prochain fera la part belle au vol spatial habité. Une cause de plus à soutenir. Mais n’essayez pas chez vous. Cela peut être risqué.
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