vous attend aujourd’hui Comment la Société des Bains de Mer, plus gros employeur privé de Monaco, a anticipé Shirley, salariée : Pour être sûre, j’ai pris ma voiture
À Monaco, l’asphyxie routière pressentie, du fait de la pénurie de trains (1), n’a pas eu lieu.
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Thibaut Parat
F.L.Publié le 06/12/2019 à 10:41, mis à jour le 06/12/2019 à 10:42
La SBM, dont fait partie l’Hôtel de Paris, compte près de 4500 salariés dont plus de 1000 emplois administratifs. Jean-François Ottonello
À Monaco, l’asphyxie routière pressentie, du fait de la pénurie de trains (1), n’a pas eu lieu. Sur l’asphalte, en ce jeudi matin de grève nationale, le Centre intégré de la gestion de la mobilité comptabilisait peu ou prou le même nombre de véhicules entrants sur le territoire de 2,02 km² que le jeudi précédent : 4 300. « Peu de trains, pas de surplus de trafic, les gens ont dû renoncer à venir », analyse-t-on dans cette unité chargée de réguler le trafic intra-muros.
Plus de flexibilité dans les horaires
La grève, annoncée de longue date, a permis aux employeurs et salariés de la Principauté d’anticiper et de prendre leurs précautions. D’ailleurs, mercredi, le gouvernement adressait une note de recommandation à l’Administration et aux fédérations patronales. Incitant les pendulaires à privilégier le covoiturage, le télétravail ou encore la prise d’un jour de congé. « Le télétravail n’est pas encore possible dans l’Administration mais nous avons lancé un groupe test il y a quelques mois. Ce dispositif une fois encadré sur le plan législatif et opérationnel, constituera une alternative pertinente et efficace pour faire face à ce genre de mouvement de grève », confie-t-on du côté du gouvernement princier.
Dans le secteur privé, bon nombre d’employés auront opté pour le travail à domicile. A la SBM Offshore, par exemple, possibilité a été donnée aux salariés d’intervertir leur jour dédié au télétravail pour ce jeudi de grève. De plus, une flexibilité a été accordée sur les horaires d’arrivée sur le lieu de travail. « Ils pouvaient arriver jusqu’à 10 heures le matin et partir également plus tôt le soir », confie Didier Beynet, patron du site monégasque de SBM Offshore. Des mesures contribuant à éviter une surcharge des axes routiers.
À la Société des Bains de Mer (2), plus gros employeur privé de la Principauté avec près de 4 500 salariés dont plus de 1 000 emplois administratifs, l’anticipation semble avoir été le maître-mot.
Remboursement des frais à la SBM
« Lundi, on a opéré une communication à tous les salariés. On leur a rappelé la tenue de cette grève, on leur a fait un point global des secteurs en grève : les transports, les écoles. On les a dirigés sur le site Yakarouler, une solution développée en interne pour faciliter la mise en relation des salariés pour covoiturer », détaille Jean-François Mariotte, DRH de la SBM. Pour les nombreux salariés du groupe ralliant d’ordinaire leur lieu de travail par la voie du rail, un service exceptionnel de remboursement des frais a été mis en place : kilomètres parcourus, péages et parking. Un coût pour la SBM qui se chiffrerait, grosso modo, entre 20 et 30 000 €. « Ceci dit, environ 70 salariés ont anticipé et posé une journée (CP ou récupération). Les services ont tous tourné tout à fait normalement. Quant à ceux qui arriveraient en retard, on fait preuve de tolérance et de discernement. Il n’y aura aucune conséquence disciplinaire de quelque nature que ce soit », jure le DRH.
Hier, Shirley Lucaccio a fait du covoiturage. Très tôt, longuement. La jeune femme de vingt-sept ans travaille au Grimaldi Forum, à Monaco. Elle prend habituellement le train : départ de Saint-Laurent-du-Var à 7 h 50, pour une arrivée « vers » 8 h 30… quand tout se passe bien. Retards et grève perturbent régulièrement son emploi du temps, mais hier, pas question de prendre le moindre risque. « Pour être sûre, j’ai pris ma voiture. »
Shirley a quitté Saint-Laurent à 6 heures le temps de prendre une amie à Nice, qu’il fallait dépanner.
Les deux jeunes femmes étaient à bon port à 8 h 15. Pas de panique, donc, une route assez tranquille, via la Grande Corniche. Pas de panique et même une moyenne très acceptable : « En voiture, il faut souvent 1 h 45 à l’heure de pointe. » Hier soir, impossible d’y couper : « Je quitte mon travail à 18 h 30 lorsqu’il n’y a pas d’événement particulier. La mauvaise heure, sur la route… »
La reconduction du mouvement, pour elle, n’est sûrement pas une bonne nouvelle. C’est ce qu’elle craint par-dessus tout. « Et dans les jours qui suivent la reprise du travail, il reste toujours des perturbations sur le trafic », s’inquiète Shirley. Qui, ce matin, a dû prendre les devants.
Ce qu’elle craint le plus, ce sont les grèves reconductibles… (DR)
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