En annonçant les résultats consolidés de l’entreprise pour l’exercice 2018-2019 mercredi soir (Monaco-Matin d’hier), le président délégué de la Société des Bains de Mer, Jean-Luc Biamonti, a expliqué les ambitions de l’entreprise pour se développer hors de la Principauté. Après une ébauche de projet - baptisé Jawhar - à Marrakech, abandonné à la fin des années 2000, et un Monte-Carlo Beach Club exploité quelques années à Abu Dhabi, c’est vers l’Asie que la Société des Bains de Mer pourrait miser sur une extension de cette activité.
Et l’entreprise compte sur la solidité de son partenariat avec le groupe chinois Galaxy, entamé il y a quatre ans quand la société basée à Macao a acquis 5 % des actions de la SBM. Depuis, les liens se sont tissés. Un Café de Paris a ouvert dans un hôtel de Macao. Là même où, en ce moment, le Grimaldi Forum a installé son exposition dédiée à la princesse Grace.
« Assez régulièrement, nous envoyons quatre ou cinq de nos collaborateurs pour une semaine de découverte à Macao. Ils reviennent enchantés, voient un monde différent. Monaco ce n’est pas Macao, c’est une autre façon de faire ce métier, proche de celle de Las Vegas. C’est très formateur. Et nous apprécions cet échange », confirme Jean-Luc Biamonti.
Ce dernier a d’ailleurs donné son accord pour un partenariat entre ce groupe et Galaxy, en regardant conjointement vers le Japon. Les casinos y étant jusqu’alors interdits, la loi japonaise permet aujourd’hui d’en ouvrir. Mais les processus administratifs prennent du retard pour désigner les villes qui pourront accueillir des casinos. Et déterminer les opérateurs qui seront choisis par les autorités japonaises pour s’installer dans leur pays. À ce jour, les premiers établissements pourraient ouvrir en 2024 ou 2025.
Une concurrence féroce
« Nous avons signé un accord avec Galaxy pour former une société chargée de créer un resort au Japon dans lequel ils seront largement majoritaires. Le processus de désignation de villes ne fait que prendre du retard. On sait qu’Osaka est une possibilité, j’ai rencontré le maire et le gouverneur de cette province. Et nous avons une petite structure sur place pour faire du lobbying et se positionner car la concurrence va être féroce. Il y a des rumeurs, des favoris. Tous les Américains sont là, les Asiatiques aussi. On joue une carte assez différente des autres, en disant que l’association entre Galaxy et la SBM, c’est the best of Asia et the best of Europe. »
Une stratégie que Jean-Luc Biamonti imagine porteuse. « Au Japon, il y a de fortes résistances à l’ouverture des jeux, où la peur de l’addiction est crainte. Mais quand ils viennent en délégation à Monaco, comme ça a été le cas récemment, les Japonais voient qu’on peut avoir un casino intégré dans une ville. Et ce n’est pas tout pour le casino, rien que pour le casino, comme à Las Vegas par exemple. »
Pour autant, si le tandem Galaxy-SBM est choisi par les autorités japonaises, l’établissement sera d’abord un projet Galaxy. « Il y aura aussi des partenaires japonais dans ce projet. On parle d’investissements entre 8 et 10 milliards d’euros ; ce sera un peu moins, je pense, estime Jean-Luc Biamonti. Dans ce consortium, notre tandem sera majoritaire mais au sein de notre accord avec Galaxy, notre investissement sera bien moindre que le leur. »
Pour autant, le resort japonais, s’il ne porte pas le nom Monte-Carlo, pourrait accueillir un Jimmy’z, un Grill ou un Café de Paris. « Tout ça sera discuté, le jour où nous aurons été choisis. »
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