Retour sur la stratégie internationale de Monaco Telecom en 5 points

La récente acquisition de MTN Chypre ne fait pas oublier que, dès sa création en 1997, l’opérateur monégasque a misé sur une stratégie hors de ses frontières. Retour sur deux décennies à l’étranger

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Thibaut Parat Publié le 26/09/2018 à 10:30, mis à jour le 26/09/2018 à 09:03
Du Kosovo à l’Afghanistan en passant par Chypre, Monaco Telecom a su adapter sa stratégie. Photo Cyril Dodergny

À chaque époque sa stratégie. En deux décennies, l’opérateur de télécommunications, Monaco Telecom, a su la faire évoluer au gré du marché. Les débuts furent fructueux dans des pays en reconstruction.Kosovo, Afghanistan… Là où, à l’époque, la société construisait des réseaux mobiles sur-mesure, elle amorce désormais une phase de consolidation du marché. En témoigne la récente acquisition de MTN Chypre, le deuxième opérateur du pays. Retour sur le volet international de l’opérateur monégasque.

1. Kosovo, la première affaire à l’international

1999. La guerre du Kosovo prend fin après plus d’une année sanglante. Le réseau mobile du pays, lui, est à néant. C’est Monaco Telecom, deux ans seulement après sa création, qui rafle l’appel d’offres lancé par les Nations unies pour déployer et étendre le réseau GSM du Kosovo. La première grosse affaire à l’international.

"Le Kosovo n’avait pas de code pays et il était hors de question d’utiliser un code serbe. C’est donc le (+377) qui a été mis à disposition. Pendant près de vingt ans, on a fourni tout le trafic international du Kosovo", détaille Martin Péronnet, directeur général de Monaco Telecom.

Mis en service en février 2000, l’équipement complet (commutateur, facturation, liaison satellite…) avait été inauguré dans la foulée par Bernard Kouchner, alors représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Kosovo.

L’indépendance téléphonique récente du Kosovo, avec l’attribution de l’indicateur (+383), pousse désormais Monaco Telecom à se désengager doucement de ce pays.

2. En Afghanistan, le temps de la reconstruction

Là encore, Monaco Telecom a jeté son dévolu sur un pays à risques. Après le Kosovo, l’Afghanistan en 2003. Dès la chute des Talibans et la mise en place d’un nouveau gouvernement, l’opérateur monégasque se porte candidat pour installer un réseau GSM, bien appuyé par la fondation Aga Khan et la société Alcatel.

"Aujourd’hui, nous sommes actionnaires à 37% de Roshan. Beaucoup de nos ingénieurs sont allés sur place pour définir le réseau, l’implanter physiquement et en définir les évolutions: la 3G, la formation sur la 4G", explique Martin Péronnet.

Des collaborateurs qui, par soucis de sécurité, ne vont plus sur site depuis plusieurs années, au regard de la situation instable du pays (lire ci-dessous).

3. En mer et dans les airs

"À Monaco, on a de grosses infrastructures pour un tout petit pays. Lesquelles peuvent accueillir d’autres utilisations. Sur notre cœur de réseau, on héberge le plus gros opérateur de télécommunications dans les avions: OnAir."

Depuis 2006, donc, les services vocaux, SMS et e-mails à bord des avions, transitent par le réseau terrestre de Monaco Telecom.

"On a aussi lancé une activité de téléphonie dans les bateaux, cette fois en notre nom propre, pour permettre aux gens dans les croisières de téléphoner. L’activité décolle depuis cet été", poursuit le DG de Monaco Telecom.

4. Retrait de toutes les opérations en Afrique

Ombre au tableau international: l’Afrique. Continent duquel s’est retiré Monaco Telecom en vendant ses activités, notamment dans le développement de solutions de télécommunication via satellite. "On n’a jamais atteint les objectifs de développement fixés. Et ce pour beaucoup de raisons: la gouvernance sur place, le choix technologique…"

5. Xavier Niel entre en scène

Avec l’arrivée en 2014 de Xavier Niel comme actionnaire majoritaire, via sa holding NJJ, c’est un nouveau tournant que prend Monaco Telecom dans sa stratégie internationale, en accord avec l’autre actionnaire qu’est le gouvernement. D’autant qu’une fin de cycle se fait sentir avec les affaires au Kosovo et en Afghanistan. "Une discussion a mené au fait qu’on cherchait à créer autour de Monaco Telecom un groupe d’opérateurs de tailles comparables dans une géographie méditerranéenne", affirme Martin Péronnet.

Chose faite avec la récente acquisition (31 août) pour 260 millions d’euros, de MTN Chypre. "On amène l’expertise de nos ingénieurs comme on l’a fait dans d’autres pays pour réinvestir dans le réseau mobile, pour développer leur stratégie sur le fixe… Nous sommes heureux de pouvoir réécrire une page internationale de la société."

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