Rencontre au cœur même de ce nouvel outil monégasque dont Xavier Niel, le patron de MonacoTelecom, et l’État sont co-actionnaires.
Jean Castellini, pourquoi innover en Principauté et qu’attendez-vous de MonacoTech?
Le conseiller de gouvernement-ministre des Finances et de l’Économie: MonacoTech est une heureuse conjonction de planètes.Ce projet s’inscrit avant tout dans une logique. Monaco est une terre d’innovation, une terre de startups. On crée MonacoTech parce qu’on veut définir des lignes stratégiques et dessiner le Monaco de demain dans le domaine de l’industrie, la technologie et de l’innovation. On est dans la lignée des travaux entrepris par l’Observatoire de l’industrie il y a deux ans. On veut définir le Monaco de demain en s’associant à des oncles bienveillants.Xavier Niel, serial entrepreneur s’il en est, connaît le monde de l’innovation mieux que quiconque. Il peut apporter aux startups sélectionnées comme à la structure son réseau et son expérience. Une fois la volonté stratégique affirmée, il a fallu trouver un animateur, terme que j’aime beaucoup car il contient le mot anima qui veut dire l’âme.C’est Fabrice Marquet qui a été désigné et c’est autour de lui et de son équipe que tous les petits papillons, les startups, vont s’envoler, se cross-fertiliser. Plein de bonnes idées vont jaillir d’ici et aideront Monaco à se positionner sur le marché de l’innovation.
Fabrice Marquet, MonacoTech fait le choix de l’éclectisme des profils, pourquoi?
Notre feuille de route est d’aider les projets plus ou moins jeunes mais toujours en phase de structuration pour les amener à se pérenniser et se développer en Principauté. L’économie a beaucoup changé.Il y a vingt ans, j’ai monté ma boîte seul.Aujourd’hui, la compétition est mondialisée. Les autres sont structurés et armés, le seul moyen de nous battre à armes égales est de monter ce type de structure. Tout l’enjeu est de réfléchir à la vision à l’esprit que l’on veut insuffler.La Silicon n’a pas réussi parce qu’elle a monté des incubateurs mais parce qu’elle a insufflé cet esprit de business collaboratif, complètement ouvert et qui part du principe que quel que soit notre ego, individuellement nous sommes tous stupides et collectivement intelligents.
Quelle valeur ajoutée voulez-vous apporter?
C’est justement ce lieu avec un écosystème très international avec des profils juniors et seniors, avec des degrés de maturité différents. Si c’est pour travailler avec mon clone, aucun intérêt. La richesse vient aussi de l’expérience des autres. L’enjeu pour une startup est aussi de networker, de se mettre en réseau.
MonacoTech va lui mettre le pied à l’étrier?
Nous allons mettre en contact chaque startup avec des entrepreneurs, des structures implantées à Monaco et de faire en sorte que leur carnet d’adresse s’ouvre. On a la chance à Monaco d’avoir un réseau professionnel très dense, très qualitatif d’entrepreneurs qui sont venus en Principauté et qui ont réussi. On va les impliquer avec du mentorat. On aura des oncles bienveillants, qu’ils soient consultants, professionnels ou investisseurs.
Vous capitalisez sur l’image du luxe et du glamour de Monaco mais aussi sur sa dimension internationale?
Jean Castellini: On préfère avoir l’esprit ouvert. L’hétérogénéité avec des startups issues des FinTech, NewTech et de GreenTech va être féconde. Plutôt que de sélectionner une startup parce qu’elle appartient à un domaine, nous préférons choisir des profils intéressés et intéressants pour Monaco.Attirer des entrepreneurs intéressés par l’écosystème monégasque et qui sont susceptibles d’être intéressants pour aider la Principauté à se positionner dans l’innovation de demain. Le vrai challenge avec nos deux kilomètres carrés, c’est qu’il est vite tentant d’en sortir. Le but est de pérenniser la présence de ces entreprises incubées ou accélérées ici à Monaco et qu’elles viendront enrichir notre capacité de rayonner à l’international.
commentaires