Partenariat avec l'AS Monaco, missions en Bavière, élargissement des compétences... le nouveau patron du MEB se confie

Le Monaco Economic Board mène depuis ce lundi, avec 13 sociétés monégasques, une mission à Vienne axée sur le high-tech et les énergies. C’est la première de Guillaume Rose, le nouveau boss

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Arnault Cohen Publié le 14/05/2019 à 08:08, mis à jour le 14/05/2019 à 08:45
Ce lundi soir, la délégation du Monaco Economic Board, emmenée par Guillaume Rose, a assisté au concert de Cecilia Bartoli et les Musiciens du Prince au célèbre Musikverein de Vienne. Photo A.C.

C’est sa première mission économique depuis son arrivée au poste de directeur exécutif du Monaco Economic Board. Enfin, si l’on excepte un déplacement éclair à Munich vendredi dernier.

Ce lundi, Guillaume Rose s’est envolé vers l’Autriche avec une délégation de treize entrepreneurs de la Principauté, pour trois jours intensifs où culture et économie semblent faire bon ménage.

Dans le vol Nice-Vienne, nous avons interrogé Guillaume Rose afin de comprendre la direction que le nouveau pilote du MEB entend prendre. Il évoque notamment des rapprochements en cours avec les institutions culturelles de la Principauté et l’AS Monaco…

Vous revenez de Munich où vous avez mené une première mission de prospection. Vous conduisez aujourd’hui [ce lundi, NDLR] une délégation à Vienne, pour une mission économique de trois jours. Le MEB se recentrerait-il sur l’Europe?
Pas spécialement. À mon arrivée, j’ai repris le calendrier qui avait été établi par le comité directeur, sous la direction de Michel Dotta, et qui a été présenté lors des vingt ans du Monaco Economic Board.

J’y ai ajouté une touche grâce à la puissance des bureaux de représentation à l’étranger de la Direction du tourisme et des congrès. S’est ainsi greffée la mission de défrichage menée à Munich vendredi dernier, qui a été couronnée de succès. De vrais liens avec la chambre de commerce de Bavière ont pu être tissés.

De quel ordre?
Le consul de Monaco à Munich, Alexander Liegl, et le bureau de représentation de Monaco en Allemagne, basé à Munich, vont assurer un suivi quotidien auprès de la Chambre de commerce de Bavière afin que nos liens se matérialisent et que les entreprises monégasques puissent être bien accueillies à Munich l’an prochain.

Nous programmons en effet de mener une mission économique en Bavière, la région la plus riche d’Europe, au printemps 2020.

C’est comme cela que vous voyez l’élargissement des compétences du MEB?
Le Monaco Economic Board doit être une base de départ afin que tout mouvement de Monaco vers l’étranger se fasse en coordination entre les entités économiques, culturelles, touristiques, mais aussi, pourquoi pas, scientifiques et sportives.

Par exemple, nous sommes en discussion avec l’ASM Football Club pour conclure un partenariat.

Pourquoi ce rapprochement?
Avec l’AS Monaco, nous avons visité, mercredi dernier, les nouvelles loges qui vont être ouvertes au stade Louis-II. Ces loges et le nouveau salon d’accueil pourront être utilisés par nos membres.

D’autre part, la division expansion internationale de l’ASM va participer à nos missions. Nous allons les associer plus étroitement à nos actions. L’objectif est qu’en 2021, lorsque le club sera de nouveau européen, nous puissions profiter des retombées. Nous pourrions par exemple proposer à des entreprises d’accompagner l’ASM dans ses déplacements européens.

Et dans le domaine culturel?
Nous venons de nommer une responsable des relations avec la culture et la diplomatie. Elle s’appelle Fanny Contrault. Dans un premier temps, elle va établir des liens étroits avec les entités culturelles de la Principauté – les Ballets, l’Opéra, l’Orchestre philharmonique ou encore le Printemps des arts –, afin de développer nos relations.

Comment peut se matérialiser ce rapprochement?
Cette étroite collaboration va se bâtir autour du calendrier commun entre ces institutions et le nôtre, afin que, quand une entité culturelle se déplace à l’étranger, une délégation économique l’accompagne.

Mais aussi, à l’inverse, que les entités culturelles soient à l’écoute sur tel ou tel déplacement de nature économique ou diplomatique. C’est le cas lors de cette mission à Vienne, comme d’ailleurs à Munich vendredi dernier, où les entrepreneurs de la Principauté, pendant leur mission, ont pu assister au concert de

Cecilia Bartoli et des Musiciens du Prince. Quand culture et économie font bon ménage…
C’est exactement la stratégie que va mener le MEB: toujours suivre les entités culturelles lors de leurs déplacements dans les pays qui nous intéressent sur le plan économique, mais aussi, à long terme, proposer des destinations aux entités culturelles afin qu’elles puissent nous suivre.

Chacune d’entre elles est connue mondialement, nous devons en profiter pour développer un réseau de contacts dans le monde entier.

Souhaitez-vous faire évoluer le format des missions économiques menées par le MEB?
Le format des rencontres BtoB et des forums économiques fonctionne bien. Nous le conserverons. En revanche, il me semble que des missions plus fréquentes avec des délégations moins nombreuses, par secteur d’activité, seraient une excellente évolution.

C’est ce que nous allons tester à Dubaï en 2020, pendant l’Exposition universelle, où nous allons conduire les entreprises, lors de cinq ou six déplacements, secteur par secteur, afin qu’elles puissent rencontrer leurs homologues. Chaque mission ne sera pas une grand-messe mais un voyage ciblé, avec des buts de retombées économiques directes.

Multiplier le nombre de déplacements, ça risque de coûter cher…
Monaco a parfaitement compris l’enjeu de ce type de mission. Le budget alloué par l’État a ainsi été légèrement augmenté pour 2019. Et nous espérons que les retombées que nous obtiendrons en 2019 et en 2020 nous permettront de l’accroître encore pour 2021 et les années suivantes.

Quels sont les temps forts de cette mission à Vienne?
Il y aura d’abord le concert de Cecilia Bartoli et des Musiciens du Prince, ce soir [hier soir, NDLR]. Il faut savoir qu’elle fait un triomphe dans chaque ville où elle se produit.

Cela donne une image de Monaco absolument merveilleuse dans toutes les villes d’Europe où fait étape cette tournée. En dehors de la famille princière, elle est probablement l’un de nos meilleurs ambassadeurs individuels au monde, avec Alain Ducasse et Charles Leclerc.

En quoi cela peut être bénéfique sur le plan économique?
Quand nous montrons que notre culture est vivante, nous montrons en même temps que Monaco est un lieu dynamique, que nous avons un tissu d’entreprises actif, y compris dans le domaine des nouvelles technologies. Il est donc primordial de bénéficier des retombées d’une artiste comme Cecilia Bartoli.

Ce mardi sera la grosse journée de cette mission…
Ce sera le second temps fort. Le matin, il y aura un forum économique au cours duquel seront exposés les atouts de chacun des deux pays. Puis, les dirigeants monégasques rencontreront près de 180 homologues autrichiens en tête-à-tête. L’après-midi sera dédiée aux visites de sites.

Lesquels?
Nous allons rencontrer les acteurs de la production d’énergie à Vienne, avec Pierre Weill, chef du service technico-commercial de la Smeg, afin d’échanger les savoir-faire. Nous allons également visiter un quartier dédié aux énergies renouvelables. La troisième visite portera sur les innovations high-tech. Les énergies renouvelables et le high-tech sont les deux secteurs prioritaires pour Monaco.

Quel est le rôle de Michel Dotta, aujourd’hui?
Michel Dotta est un président actif qui participe à l’ensemble des décisions prises au sein du MEB. Il continuera aussi à participer à des missions économiques, notamment en Corée du Sud.

Et vous, après sept ans à la tête de la Direction du tourisme et une année plutôt consacrée à la politique, vous être heureux de recommencer à parcourir le monde?
Ma vocation est de faire briller la Principauté à l’étranger et de donner au club des entreprises de Monaco, le maximum de contacts et de débouchés. 

Vous êtes conseiller national de la majorité. La politique et la direction du MEB, c’est compatible à long terme?
Oui, dans la mesure où il s’agit de se battre pour Monaco, dans les deux cas. Il n’y a qu’une seule équipe, celle de Monaco.

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Monaco-Matin

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