Monaco présente un budget primitif en déficit de 114 millions d’euros

Le gouvernement a dévoilé, ce mercredi, ses projections pour le budget national 2021. Il est sans surprise déficitaire, alors que l’État entend maintenir ses grands engagements pour le pays

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Cédric Verany Publié le 04/11/2020 à 18:13, mis à jour le 04/11/2020 à 18:15
La Principauté de Monaco. Photo J-F. O

"Nous devons réagir, et en même temps, préparer l’avenir. Un budget, c’est une ambition, et c’est une vision », souligne Jean Castellini, à l’heure de présenter, mercredi matin devant la presse, le budget primitif du pays pour l’année 2021.

Dans le contexte très incertain imposé par la pandémie, les services de l’État ont monté ce budget au regard du rectificatif voté il y a quelques semaines, affichant un déficit de 165 millions d’euros. Et sans surprise, pour la première fois depuis 2015, le département de l’Économie et des Finances avance un budget primitif déficitaire.

Les chiffres ? Des recettes estimées à 1,468 milliard d’euros. Et des dépenses envisagées de 1,583 milliard d’euros. Le delta montre un écart de 114 millions d’euros, nécessaire pour assurer le train de vie de l’État et aussi assumer la facture et les besoins créés par la crise de la Covid-19.

« On a cherché à être volontariste sur les grandes lignes politiques du gouvernement. Le défi est de préserver le modèle économique et social monégasque en assurant les déficits de 2020 et 2021. Et notre objectif, à moyen terme, est de retrouver l’équilibre budgétaire qui rassure les investisseurs et les résidents, qui permet d’investir pour les Monégasques. Même si cet objectif n’est pas assuré, dans ce contexte d’incertitude, pour 2021 », continue le conseiller-ministre des Finances et de l’Économie.

Moins de dépenses de fonctionnement

Côté recettes, par rapport à 2020, le budget primitif 2021 table sur une baisse de 2,7 %. Laissant entrevoir notamment une baisse de TVA interne, en recul de 10 points déjà sur l’exercice 2020. En termes de dépenses, le gouvernement ambitionne un excédent de 5,2 %, notamment marqué par le maintien des investissements dans les grandes opérations d’équipement pour le pays.

Les dépenses de fonctionnement, elles, devront être contenues. « Nous avons demandé aux services de l’État de faire des efforts très significatifs et raisonnables », explique Jean Castellini, qui assure qu’aucun secteur n’a subi de coupe cinglante dans ses finances.

Alors, où ont été faites les économies ? « Déjà, sur le budget rectificatif, la baisse des déplacements ou des coûts de formation qui n’ont pas pu se tenir ont permis de contenir les dépenses. Et à nouveau, pour le primitif, les dépenses de déplacement ou des coûts de réceptions, par exemple, baissent naturellement, détaille Sophie Vatrican, directrice du Budget et du Trésor. Certaines entités ont aussi fait des efforts, en ne demandant pas de subvention à l’État cette année ; c’est le cas de la fondation Prince Albert II. Cela montre un caractère responsable de certaines entités qui puisent dans leurs ressources propres ou font appel à d’autres sources de financement pour équilibrer leurs dépenses. »

Rester attractif

Pour l’heure, sans visibilité sur les prochains mois, difficile de dire si, dans un an, ce déficit se soldera par une bonne surprise. Même si certains facteurs peuvent soulever un peu d’optimisme. Exemple ? Estimé à 500 millions d’euros avant l’été, le déficit du budget national pour l’année en cours, a été finalement ramené à 165 millions d’euros lors du vote du rectificatif. Principalement grâce à des recettes de TVA immobilière émises par l’urbanisation en mer.

« Il est très peu probable, voire exclu, que nous terminions l’année 2020 en excédent », recentre quand même Jean Castellini, qui y voit un signe, celui de maintenir le niveau de développement du pays pour assurer l’avenir. « Ces recettes témoignent de l’attractivité de la Principauté. Si nous n’étions pas attractifs, les investisseurs ne dépenseraient pas des sommes importantes pour acquérir ou louer de l’immobilier de luxe en Principauté. »

Ainsi, le gouvernement espère garder ce tempo.

Logement, numérique, cadre de vie: des dépenses sanctuarisées

- Plan logement: 200 millions d’euros sont mis au budget de l’État pour assurer la construction de nouveaux ensembles de logements domaniaux pour les Monégasques sur l’exercice 2021, ainsi que 20 millions d’euros de côté en cas de besoin pour des acquisitions foncières.

« Avec la livraison de Testimonio I et II, d’Honoria et du Grand Ida, 600 appartements seront livrés. Auxquels s’ajouteront, en 2025, 200 logements au terme de l’opération Bel Air », détaille Jean Castellini, pour montrer l’importance et la volonté de ne pas ralentir ces chantiers. Ces jours-ci, une commission d’attribution a d’ailleurs permis d’attribuer 116 nouveaux logements, dont les 26 appartements gagnés dans la surélévation de deux des quatre blocs des Jardins d’Apolline.

-Transition numérique: « elle va être accélérée », promet Jean Castellini. Le primitif 2021 y consacre 45 millions d’euros. Une somme qui permettra le développement d’infrastructures pour la souveraineté numérique nationale, la modernisation des services de l’Administration et le développement d’une économie numérique monégasque pour moderniser les manières de travailler.

- Poursuite de la politique de mobilité: des sommes sont inscrites pour l’amélioration des parkings publics, des liaisons mécanisées, la livraison de onze nouvelles stations de vélo Monabike.

- Amélioration du cadre de vie: les investissements se poursuivent. Notamment : 17 millions d’euros pour la rénovation du Cap Fleur ; 11 millions d’euros budgétés pour l’entretien de l’actuel CHPG. Et 44 millions d’euros pour achever l’opération du Larvotto (budget global 110 millions d’euros) et livrer un quartier et des plages rénovées à l’été prochain.

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