Ce qu'en pense Marcel Ragni, président de l'UIMM06
Seuls quatre candidats se sont prêtés à ce grand oral proposé par l’UIMM: Anne Hidalgo, la candidate PS ; Valérie Pécresse (Les Républicains); Marine Le Pen (Rassemblement national) et Éric Zemmour (Reconquête !).
Chacun y est allé de ses propositions: simplification des normes, suppression des droits successoraux et patrimoniaux, baisse des impôts de production, création de zones franches industrielles, utilisation d’une partie du livret A pour protéger les fleurons industriels français…
Accompagné d’une délégation d’industriels azuréens, Marcel Ragni, président de l’UIMM06 élu en début d’année, était présent dans l’assemblée. Voici ce qu’il a retenu de chaque intervention.
Premier à s’être essayé à l’exercice, le candidat d’extrême droite Éric Zemmour. "Je retiendrai en priorité sa proposition de mise en place d’un mécanisme de commande publique européen permettant à chaque État de réserver une part à ses entreprises nationales sur la commande publique, estime Marcel Ragni. On peut aller plus loin en faisant de l’écologie une forme de préférence nationale et européenne. La commande publique peut redonner du sens, sans faire du protectionnisme politique ni du racisme de marque, en mettant l’accent sur le développement durable. Mieux vaut un matériel qui est produit à 200 km qu’un qui vient de Chine."
Deuxième dans l’ordre de passage, la socialiste Anne Hidalgo. "À mon avis, elle a tenu un meeting devant des potentiels électeurs et non pas des chefs d’entreprise qui avaient besoin de donner du sens à leur mission. Je n’ai noté aucune proposition alléchante. Certes, elle a parlé d’alternance mais les contours de ses propos étaient trop flous."
"Marine Le Pen (Rassemblement national) propose de faire le ménage sur les normes. Mais celles-ci ne me gênent pas car elles permettent de structurer nos entreprises, de les rendre plus propres, accueillantes, plus protectrices des salariés et des consommateurs. Dommage, en revanche, que la candidate n’ait pas proposé qu’on s’en serve pour faire barrage à la concurrence déloyale. On fait rentrer des biens provenant de pays où il n’y a aucune norme sur la sécurité, ni sur le travail des enfants. Marine Le Pen est aussi la seule à avoir suggéré la création d’un ministère des Fraudes pour contrôler les produits qui ne sont pas conformes. Quant à son idée d’aider les entreprises qui produisent en France, c’est une excellente idée et ça s’appelle les circuits courts."
Dernière à passer, Valérie Pécresse (LR) qui suggère notamment "d’alléger le train de vie de l’État pour rediriger les fonds vers l’industrie".
Conclusion? Si tous les candidats ont parlé d’alléger les impôts de production, de revoir les droits successoraux et patrimoniaux, de soutenir l’alternance et la formation, "leurs mesures me semblent insuffisantes. Il faudrait par exemple effacer les charges des entreprises qui emploient des alternants, étendre les aides aux ETI. La situation de l’industrie est très préoccupante en raison des problèmes d’approvisionnement et de la flambée des prix des matières premières et nous n’avons pas forcément une grande écoute des décideurs. Pourtant, l’industrie 4.0 a redonné du sens à l’emploi avec des postes de programmeurs, ingénieurs, administratifs... Il y a désormais une multitude de métiers et non plus seulement chaudronnier ou tôlier comme autrefois…" Et de conclure: "J’aurais aimé entendre Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Emmanuel Macron."
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