Preuve d’une attractivité galopante, jamais la Principauté n’avait compté autant de salariés dans le secteur privé. Au terme de l’année 2022, ce petit bout de territoire de 2 km² comptait 60.082 emplois actifs, soit 3.083 de plus qu’en 2021 (+5,4%). "Hormis l’Administration, enseignement, santé et action sociale, dont l’effectif reste assez constant, et les autres activités de services qui accusent une légère baisse, tous les secteurs d’activité ont vu leur main-d’œuvre progresser en un an", fait savoir Alexandre Bubbio, directeur de l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques (IMSEE).
Trois, particulièrement, affichent entre 9 et 10% de croissance par rapport au dernier trimestre de 2021: la construction avec 600 emplois supplémentaires, l’hébergement et la restauration avec 723 emplois de plus (mais 300 emplois de moins que fin 2019), et enfin les activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien avec une hausse de 9,3%. Sur les presque 16.000 emplois que compte ce dernier, la moitié relève de l’intérim.
Un mois d’heures travaillées en plus, "c’est énorme"
Quant au volume d’heures travaillées dans le secteur privé, celui-ci dépasse les 97,5 millions en cumul sur l’année 2022. C’est presque 8 millions d’heures de plus qu’en 2021. "C’est l’équivalent d’un mois d’heures travaillées en plus. C’est énorme", note Alexandre Bubbio. C’est le secteur de l’hébergement-restauration qui connaît la plus forte hausse avec 3,4 millions d’heures travaillées supplémentaires en un an (+32,1%).
L’autre indicateur de la bonne santé de l’économie monégasque est le nombre d’employeurs qui ne cesse de s’accroître: 6.357 fin 2022, soit 49 de mieux qu’un an auparavant (+0,8%).
Le nombre d’employeurs demeure, toutefois, en baisse dans les industries manufacturières, extractives et autres, dans l’administration, enseignement, santé et action sociale, et dans les autres activités de service.
Le nombre d’employés, "le plus grand défi de ces années et décennies à venir"
Pour Jean Castellini, l’augmentation exponentielle du nombre d’employés dans le privé demeure, pour la Principauté et son développement, "le plus grand défi des années et décennies à venir". "On touche à des problématiques très diverses. Les équilibres des caisses de retraite ont besoin, au niveau du secteur privé, de reposer sur des créations d’emploi qui demeurent à un rythme soutenu, argumente-t-il. Sur la question de la mobilité, il faudra par tous les moyens faciliter les déplacements. Il est important, aussi, de continuer à attirer des talents et compétences, de trouver un équilibre entre télétravail et vie en entreprise"
Une allusion à la question du foncier qui, tôt ou tard, risquera de manquer cruellement.
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