L’avenir de la Société des Bains de Mer s’écrira le long du Larvotto: quels sont les projets envisagés?
De la presqu’île du Sporting au rivage du Monte-Carlo Beach, la Société des Bains de Mer est propriétaire de toute cette zone foncière dans laquelle le nouveau président-délégué, Stéphane Valeri, imagine développer le resort.
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Cédric VéranyPublié le 16/05/2023 à 10:20, mis à jour le 16/05/2023 à 10:54
Inauguré en 1974, sur la presqu’île du Larvotto, le Sporting d’été pourrait faire l’objet d’une grande rénovation, voire d’une refonte urbanistique complète de tout le secteur.Photo Cyril Dodergny
La refonte du Café de Paris et la livraison d’un bâtiment neuf achèveront dans quelques semaines la mue du quartier de Monte-Carlo. Du premier coup de pelleteuse sur le Sporting d’hiver en 2015, à l’inauguration espérée du nouveau Café de Paris l’automne prochain, il se sera écoulé huit ans d’un immense chantier autour de la place du Casino, aux bâtiments désormais renouvelés et optimisés.
Après avoir ravivé son joyau, la SBM a depuis plusieurs années des velléités de changement, plus à l’Est de la Principauté, du côté du Larvotto. "Un très grand défi", assure le président-délégué de la Société des Bains de Mer, Stéphane Valeri, qui lors de sa prise de parole face à la presse s’est montré prêt à relever ses manches pour écrire le futur de la société, dans ce quartier en bord de mer.
Reconstruire ou repenser l’urbanisme?
Avec d’abord un constat. La SBM est propriétaire foncier de toute la presqu’île du Larvotto où se trouve le Sporting d’été, les villas du Sporting et le Monte-Carlo Bay, mais aussi de la route qui part de l’avenue Princesse-Grace pour longer sur quelques centaines de mètres le littoral français jusqu’au Monte-Carlo Beach. À partir de là, plusieurs projets peuvent être envisagés sur ce territoire, même si, Stéphane Valeri le précise, l’équipe dirigeante n’en est "qu’aux ébauches de réflexion".
La première option consisterait à repenser le Sporting d’été, lieu d’entertainment par excellence de la SBM, qui loge actuellement la Salle des Étoiles, le Jimmy’z et le restaurant Coya. "Nous pourrions reconstruire un nouveau complexe", avance Stéphane Valeri face au bâtiment inauguré dans les années 1970, qui mériterait un lifting mais compte beaucoup dans la vie culturelle et festive du pays - qui peut difficilement s’en passer.
La seconde option, plus ambitieuse, permettrait d’envisager la presqu’île dans sa globalité pour revoir en profondeur l’urbanisme du site face à la Méditerranée et y développer de nouveaux espaces, de nouveaux mètres carrés.
"Pourquoi pas enterrer la route qui va de l’avenue Princesse-Grace jusqu’au Sporting, repenser l’emplacement des parkings et même de la salle de spectacles", liste le président-délégué qui, dans ce cadre, envisagerait cette évolution urbanistique "de manière raisonnée" en laissant beaucoup de verdure dans cette zone. "Le débat est devant nous, il sera tranché avec l’actionnaire de référence". En l’occurrence, l’État monégasque.
S’étendre jusqu’au Monte-Carlo Beach?
L’État est également propriétaire du Méridien Beach Plaza, exploité par la SBM, qui engloberait bien l’hôtel dans un projet plus vaste pour redessiner le quartier. Et ainsi développer depuis le Méridien, un projet d’ampleur avec la presqu’île du Larvotto et jusqu’au Monte-Carlo Beach.
"C’est un resort incroyable qui, sur cette zone, peut être pensé de manière globale", glisse Stéphane Valeri. Imaginant aussi que le prolongement de l’avenue Princesse-Grace à Roquebrune-Cap-Martin, pourrait être détourné. La SBM est propriétaire de toute cette voie: la chaussée et le talus adjacent, mis à disposition des autorités françaises historiquement pour permettre la liaison entre la Principauté et la commune française voisine. Dévier cet axe permettrait d’imaginer sur cet espace unique en surplomb de la plage, de nouveaux équipements… "et nous pensons que cela pourrait faire rêver et cogiter des urbanistes".
La salle est le théâtre depuis 50 ans des plus grandes soirées de la Principauté, comme le récent Bal de la Rose en mars dernier, sur le thème de Bollywood.Photo Cyril Dodergny.
Quels projets pour la Salle des Étoiles?
Mythique, la salle de spectacles a vu défiler sur sa scène les stars du monde entier et abrite depuis un demi-siècle les galas les plus prestigieux de la Principauté. Avec ce charme singulier d’avoir un toit rétractable pour dîner à ciel ouvert.
En 2024, le Salle des Étoiles au cœur du Sporting d’été soufflera donc ses cinquante bougies, depuis cette première soirée de 1974 avec Joséphine Baker au micro. "C’est un endroit merveilleux qui a extrêmement bien vieilli, assure Stéphane Valeri, mais qui, pour autant, a cinquante ans". Un âge où il faut envisager quelques rénovations.
"Il faut l’agrandir"
Des rénovations d’abord d’ordre technique. Les règles de sécurité ayant évolué en un demi-siècle, elles demandent au lieu de s’adapter. "Les normes européennes qui nous sont imposées, notamment pour des évacuations en cas d’incendie, nécessitent de libérer des espaces", explique le président-délégué de la SBM.
En chiffres, la Salle des Étoiles dimensionnée pour un millier de couverts, ne peut désormais, en se conférant aux directives, n’asseoir que 670 convives. "Alors si nous voulons continuer à faire de grandes soirées à Monte-Carlo, il faut l’agrandir".
"Entretenir le mythe"
L’évolution de la salle passera aussi par un changement de personne. À la tête de la direction artistique, Gilles Marsan est en fin de carrière. "Nous avons la chance de l’avoir, c’est un homme extraordinaire qui, avec ses équipes, fait beaucoup pour préparer la saison d’été. Nous choisirons, avec lui, son successeur pour renouveler dans les prochains mois la direction artistique, souligne Stéphane Valeri. À nous de savoir attirer de nouveaux talents, de créer de nouveaux spectacles pour continuer à entretenir le mythe et notre très longue tradition de spectacles. »
Une frange que le nouveau président, en poste depuis janvier, entend poursuivre. Voire doper. "Quand j’ai vu que la Salle des Étoiles n’était pas utilisée pendant 22 jours au mois d’août, je me suis dit qu’avec l’attractivité de la Côte d’Azur à cette période, il y avait matière à remplir la salle pour ouvrir tous les soirs." C’est pourquoi la SBM s’est associée avec Flavio Briatore et son concept Billionnaire qui sera décliné version cabaret avec 250 couverts entre le 1er et 22 août, "dans un décor éphémère inédit, avec une cuisine agréable et accessible à tous. Le concept marche d’ailleurs très fort à Dubaï".
Vers un nouveau complexe au Méridien
Quatre cents chambres et une plage privée, l’hôtel Méridien Beach Plaza occupe une situation unique dans la liste des établissements hôteliers en Principauté. Les murs appartiennent à l’État et la Société des Bains de Mer exploite le fonds de commerce depuis 2012, loué à Marriott International, propriétaire de la chaîne Méridien pour encore trois ans.
Et la suite ? Personne ne se cache derrière son petit doigt pour dire qu’il faudra faire évoluer ce bâtiment vieillissant et revoir l’exploitation du site, en dopant pourquoi pas la capacité hôtelière ? Ce sera à l’État propriétaire, d’en décider. Mais la Société des Bains de Mer entend bien candidater pour y proposer un projet. "Nous serons bien placés pour savoir quel est le bon programme pour le futur resort et être le groupe qui va repenser cet hôtel et l’exploiter avec notre savoir-faire. C’est un endroit extraordinaire, le seul endroit où l’on peut faire une plage privée".
Pour Stéphane Valeri, le bâtiment ex-Holiday Inn construit dans les années 1970 devra être détruit et reconstruit complètement, "sans forcément faire du massif, pourquoi pas deux bâtiments aérés avec, au milieu, des espaces verts et des piscines". Et il se dit prêt à relever ce défi. "La SBM sera candidate pour proposer au gouvernement un nouveau complexe hôtelier et balnéaire dans un lieu exceptionnel, 5-étoiles ou 4-étoiles, nous verrons. Rien n’est décidé".
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