Difficile de trouver pire moment. Les salariés du Méridien Beach Plaza en ont conscience, le regrettent, même. Ils n'ont pas décidé de gaieté de cœur de se lancer dans un mouvement de grève en plein Monte-Carlo Rolex Masters et salon Top Marques, deux événements qui remplissent à ras bord les hôtels de la Principauté.
« On n'avait pas le choix », jure Franck Baret, délégué syndical de cet hôtel de la SBM, niché au bout du Larvotto. Tout en le regrettant : « L'hôtel est plein, les clients n'ont pas droit à la qualité de prestations qu'ils devraient avoir. Ce n'est pas normal… »
« Qu'il nous paie ce qu'il nous doit ! »
Hier matin, dès 6 h 30, les premiers salariés en grève se sont rassemblés devant l'entrée de l'établissement, boulevard Princesse-Grace. En milieu de matinée, ils étaient une soixantaine à manifester leur colère à l'égard de la direction du Méridien.
Des prétentions salariales non exaucées sont à l'origine du conflit. Elles sont de trois ordres. Les grévistes réclament une augmentation de salaire de 3 % pour le personnel payé au fixe, hors Smic ; une répartition plus juste de l'enveloppe de 15 % du chiffre d'affaires versée aux employés payés au pourcentage ; 20 % d'augmentation pour les salariés affichant vingt ans d'ancienneté, « comme c'est le cas dans les autres hôtels de la SBM », précise le représentant syndical.
« Nous avons décidé de lancer ce mouvement parce que le directeur de l'hôtel ne répond à aucune de nos revendications, assure Franck Baret. Il propose 1 % d'augmentation alors que l'inflation était de 1,6 % en janvier et que les bénéfices des hôtels de la SBM le permettent. Nous sommes arrivés à un dialogue de sourds. Ce qu'on demande est minime. Qu'il nous paie ce qu'il nous doit ! »
Le mouvement, prévu pour durer 24 heures, était reconductible. Il sera suspendu ce vendredi à 6 h 30. Ainsi en ont décidé les salariés en grève, à l'issue d'une rencontre en milieu d'après-midi avec le directeur de l'hôtel, Manuel de Vasconcelos.
Ce qui ne signifie pas pour autant que les discussions ont abouti. « Le directeur a dit non à tout, regrette Franck Baret. Ce que l'on réclamait, c'est ce que coûte une journée de grève… »
« La période est difficile et nos résultats ne sont pas suffisamment bons pour permettre ces augmentations », argumente Manuel de Vasconcelos, le directeur du Méridien Beach Plaza. Une réponse qui ne satisfait pas les salariés. Un nouveau débrayage surprise n'est donc pas exclu dans les prochains jours.
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