Coronavirus: les touristes provenant des zones à risque confinés à Monaco

Comme les enfants ou les salariés, les personnes qui viennent de régions ou pays exposés au coronavirus doivent faire l’objet de mesures de confinement à Monaco.

Article réservé aux abonnés
Joëlle Deviras Publié le 28/02/2020 à 08:15, mis à jour le 28/02/2020 à 08:30
Principal centre de congrès, le Grimaldi Forum n'a annulé ni différé aucune manifestation. Photo archives M. A.

"Toute personne qui proviendrait d’une zone à risque ne se verrait pas imposer de mesures de refoulement, puisque les frontières restent ouvertes, mais des mesures de confinement." Le conseiller de gouvernement-ministre des Finances et de l’Économie Jean Castellini lance un appel au civisme, la situation liée au coronavirus étant inédite.

Ainsi, les touristes et les résidents actuellement en voyage ou tout juste de retour, doivent être isolés comme les salariés et les scolaires dès lors qu’ils ont été dans un lieu exposé potentiellement au coronavirus.

"Monaco n’est pas en quarantaine"

"Les autorités ne préconisent pas l’annulation ou le report des congrès et salons, indique Jean Castellini. Ces manifestations font appel à plusieurs types d’intervenants qui sont autant de filtres permettant d’informer les personnes susceptibles d’être considérées comme à risque. Les organisateurs et les lieux de congrès doivent donner l’alerte. Il est préconisé de ne pas convier ces personnes, qui sont encouragées à ne pas se déplacer."

Ce vendredi à 15 heures, le conseiller-ministre des Finances rencontre les hôteliers et professionnels du tourisme pour que la marche à suivre soit la même pour tous. "Une position claire et commune doit être adoptée." Il s’agit d’abord de rappeler les mesures de confinement pour le personnel salarié.

Le mois de février est en saison creuse. "La prochaine croisière prévue est le 23 mars: c’est une chance."

Dans tous les lieux publics, les mesures d’hygiène sont renforcées, des gels hydroalcooliques pour désinfecter les mains et des affiches d’information se multiplient. "L’intérêt économique ne prime pas sur la santé. Dans un pays comme le nôtre qui se réjouit d’avoir un budget en excédent, prendre des mesures de confinement comme nous l’avons fait pour les salariés atteste de l’exemplarité qu’il faut donner. À situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles."

Jean Castellini en appelle au bon sens et au civisme de tous. "Peu importe que vous soyez ou non salarié, nous demandons à tous de respecter les mesures décidées dans l’intérêt général."

Toutefois, le conseiller de gouvernement rappelle que chacun est libre de se déplacer; les zones dites à risque étant, pour l’heure, réduites à la Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao), Singapour, Corée du Sud, Thaïlande, Japon, Taïwan, Malaisie et, en Italie, dans les régions de Lombardie, de Vénétie et d’Emilie-Romagne.

Quels impacts économiques?

"Il est beaucoup trop tôt pour mesurer l’impact économique lié au coronavirus", souligne Jean Castellini.

"Les éléments dont je dispose à ce jour ne me permettent pas d’identifier une baisse en corrélation avec la situation. Toutefois, il serait présomptueux de dire qu’il n’y aura pas de conséquences. À Monaco, les effets des crises financières, attentats, épidémies, sont décalés dans le temps. Le fait que nous soyons en basse saison touristique et dans un segment proposant des produits de luxe pondère l’impact négatif."

Et le conseiller-ministre, ancien banquier, n’oublie pas de pointer du doigt l’effet quasi-immédiat de la crise sanitaire sur les marchés financiers: "Les épargnants et investisseurs constatent une chute des bourses internationales de 10% en quatre jours…"


Mesures décidées depuis le début de la semaine

Rentrée des classes du lundi 2 mars: les établissements scolaires de la Principauté seront ouverts normalement. Toutefois, des mesures préventives seront appliquées afin de réduire au maximum la propagation du coronavirus.

Ainsi, il est demandé aux parents revenant de zones à risque de ne pas mettre les enfants à l’école ou en crèche pendant 14 jours à partir de la date du retour. Des solutions hydroalcooliques seront mises à la disposition des établissements scolaires et des crèches.

Salariés: une approche globale enfants/adultes est préconisée. L’éviction sera recommandée pour les personnes revenant des zones à risques. Dans ce cadre, il appartiendrait aux personnes concernées de se rapprocher des médecins inspecteurs de santé publique:
- Docteur Eric Voiglio (98.98.48.50, les jours ouvrés - evoiglio@gouv.mc),
- Docteur Julie Biga (98.98.44.35, les jours ouvrés - jbiga@gouv.mc).

Personnes âgées: en Ephad, un affichage sur les mesures de précaution pour informer les patients et leur famille sera effectué et des mesures renforcées d’asepsie seront mises en œuvre. De même pour les services dits "sensibles" du CHPG.

À domicile, les personnes séjournant chez elle sont prises en charge par les mesures générales organisées pour l’ensemble de la population.

Travailleurs indépendants: pas d’indemnités

Si les salariés sont indemnisés sans délai de carence par les Caisses sociales de Monaco en cas d’isolement demandé par le médecin et durant un maximum de quatorze jours, les travailleurs indépendants - Monaco comptait 4.882 travailleurs indépendants actifs en 2019, soit plus que de salariés de la fonction publique -, artisans et commerçants relevant de la Carti/Camti ne percevront aucune indemnité.


Le chiffre

18 ou 112. En cas de symptômes (fortes fièvres et des signes respiratoires de type toux ou essoufflement), contacter directement les pompiers au 18 ou 112. Ne pas se rendre chez son médecin traitant ou au service des urgences du Centre hospitalier Princesse-Grace, pour éviter toute potentielle contamination.

la phrase

"Toute personne qui viendrait d’une zone à risque se verrait imposer des mesures de confinement de quatorze jours." Jean Castellini, conseiller de gouvernement - ministre des Finances et de l’Économie

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.