Compromis entre direction et salariés de Carrefour

Pour la deuxième fois de l'année, les employés du supermarché ont fait grève, hier, à Fontvieille. Un accord a été trouvé et le mouvement suspendu jusqu'à étude par le conseil syndical ce mardi

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Publié le 09/06/2018 à 05:27, mis à jour le 09/06/2018 à 05:27
Hier à 9 heures, ils étaient une cinquantaine devant le magasin.
Hier à 9 heures, ils étaient une cinquantaine devant le magasin. Jean-François Ottonello

Sifflets, mégaphone, drapeaux... Les employés du supermarché Carrefour se sont rassemblés hier matin, dès 8 h 30, devant le centre commercial de Fontvieille. « Il y a un ras-le-bol général. On demande l'égalité par rapport à nos collègues français », s'insurge Amor Ben Hamida. Selon le délégué syndical et du personnel, les employés du magasin de Monaco ne touchent pas les mêmes compléments de primes que leurs collègues français. « Nous faisons tous partie du même groupe et les cadres monégasques sont à la même enseigne que leurs homologues français. »

« Il faut un rapport de force »

Mais il n'y a pas que cela… Les représentants des salariés affirment que les salaires sont versés avec « un retard de 5 % par rapport aux salariés français », les effectifs sont passés de « 380 à 290 en 10 ans », les conditions de travail sont « exécrables ». Il y aurait même « des cafards » dans les locaux, selon des membres du personnel. Après plusieurs tentatives de négociation avec la direction qui n'ont pas abouti, les employés ont donc décidé d'agir. « Si en discutant ça ne fonctionne pas, il faut un rapport de force », lâche Alexandra Oukdim, déléguée du personnel et secrétaire générale adjoint du syndicat du Commerce.

Contactée à plusieurs reprises hier, la direction n'a pas souhaité donner suite à nos sollicitations sur le sujet.

« On continuera »

Après un premier débrayage en mars, les employés sont déterminés à aller au bout. Les représentants préviennent : « ça ne nous amuse pas de devoir faire ça. On aime nos clients, notre magasin et travailler en Principauté. Mais on continuera tant qu'on n'aura pas ce qu'on demande. » Unis pour cette journée de grève, ils affichent fièrement leur solidarité. « Les employés qui ont peur des représailles de la direction nous envoient des SMS pour nous encourager à continuer le mouvement », souligne Grégory Bernonville, délégué du personnel.

Des pressions de la part de la direction ?

Car, en effet, tout le personnel n'était pas dans la rue hier matin. Grégory Bernonville s'agace : « La direction cherche à nous diviser. Il y a des pressions et du chantage qui sont faits par nos supérieurs. C'est inadmissible ». Selon les autorités, 45 grévistes se sont fait entendre à Fontvieille hier matin, un nombre revu à la hausse par les organisateurs qui ont compté 98 participants. Cela reste une mobilisation importante pour une entreprise en Principauté.

Un accord trouvé

Au cours de la journée, deux délégués ont été mandatés pour négocier avec la direction. C'est finalement à 14 h 25 que Gilles Ugolini, secrétaire général du syndicat du commerce, a présenté la proposition acceptée à majorité. « On a fait des concessions bien sûr, mais un accord a été trouvé », concède le représentant. Les grévistes ont obtenu deux avancées : le complément de prime de vacances sur deux ans et une augmentation de salaire (0,8 %), avancée d'octobre à septembre.

Mardi matin, le syndicat se réunira en conseil pour étudier les termes de l'arrangement proposé par la direction et l'accepter, ou non. Les prochaines négociations se tiendront en janvier 2019.

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