Comment Monaco veut accentuer son attractivité

Le ministre d’État Pierre Dartout a présenté ce mardi, en conférence de presse, les grands axes de la politique du gouvernement princier en faveur du développement économique et social.

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Joelle Deviras Publié le 11/05/2022 à 19:05, mis à jour le 11/05/2022 à 11:06
Le ministre d’État Pierre Dartout et Frédéric Genta, nouvellement nommé délégué interministériel à l’Attractivité. Photo Stéphane Danna-Direction de la Communication

"La période de crise sanitaire a laissé des traces. Il faut repenser nos politiques et prendre des exemples ailleurs."

Ce mardi, aux côtés de sa cheffe de cabinet Laurence Garino, le ministre d’État Pierre Dartout a convié la presse locale pour présenter les grands axes de la réflexion du gouvernement princier qui s’articulent autour d’un mot: l’attractivité.

Au cœur de ce vaste projet politique un homme: Frédéric Genta, déjà délégué interministériel à la Transition numérique et depuis quelques jours délégué interministériel à l’Attractivité. Lui va avoir une feuille route pour orchestrer tous les savoirs faire. Et ils sont nombreux.

"L’attractivité en elle-même doit être traitée de manière interministérielle, souligne le ministre d’État. Cela concerne la santé, l’emploi, l’intérieur, la culture, les relations internationales, l’Équipement,..."

Moderniser l’administration

Pierre Dartout souligne que certaines villes État ont su proposer des modèles particulièrement attirants pour les étrangers et investisseurs. Il cite notamment Dubaï, qu’il a pu visiter lors de la Journée nationale monégasque à l’Exposition universelle, et Singapour. Il souligne avoir bien conscience de l’importance des initiatives privées.

"Ce n’est pas seulement l’affaire du secteur public; mais aussi des entreprises qui ont des ambitions et objectifs importants. La covid a modifié les aspirations des personnes. Nous sommes amenés à nous réorganiser. Le Conseil de l’Attractivité a fait des propositions très intéressantes et nombreuses qui méritent d’être prises en compte. Mais il faut une vision stratégique pour savoir quel type de personnes attirer sur le territoire et savoir comment nous allons nous y prendre. Nous considérons que nous avons des atouts importants : stabilité, offres de santé et d’éducation, environnement… Mais nous sommes conscients par exemple qu’au niveau gouvernemental, il faut que nous soyons plus efficaces. C’est un défi pour toutes les administrations."

Moderniser l’administration pour attirer des talents, c’est donc le défi qui est lancé. "Des procédures administratives sont à changer. C’est ambitieux. Il faut que l’on réfléchisse bien à la manière de réaliser ces projets."

Travailler en bonne intelligence et fédérer

Et pour faire évoluer les habitudes de travail et proposer des process plus efficaces, le ministre d’État est convaincu de l’importance d’une transversalité. D’où une fonction de délégué interministériel à l’attractivité confiée à Frédéric Genta, en plus de sa fonction dans le numérique. "J’ai pu apprécier toutes ses qualités. Il a toujours fait preuve de dynamisme et d’ambitions."

Il faudra aussi faire preuve d’imagination pour poursuivre le développement de Monaco, préserver son image - notamment en termes de qualité de vie et d’excellence - et conjuguer cela dans un territoire restreint à 2 km2.

"Il faut redonner une activité importante au CSA. Il faudra aussi travailler en bonne intelligence avec tous les organismes publics et privés (comme le MEB) et fédérer. C’est incontestablement une priorité pour nous. On va dresser une feuille de route que l’on va définir ensemble. Ce sera un bon cadre. Je travaillerai étroitement avec Frédéric Genta."

L’attractivité dépasse évidemment largement le cadre du développement numérique. Pour Pierre Dartout, il s’agit de trouver des solutions dans de nombreux domaines : logement des pendulaires, mobilité, évolution du droit commercial et économique... De quoi donner du pain sur la planche à Frédéric Genta.

Frédéric Genta considère que "L’attractivité, c’est l’affaire de tous". Photo Stéphane Danna-Direction de la Communication.

Une approche collaborative

Cette mission confiée par le souverain et le ministre d’État à Frédéric Genta est destinée à moderniser significativement l’administration. "Je vais être amené à travailler avec l’ensemble des conseillers de gouvernement-ministres pour développer le modèle économique et social, souligne le nouveau délégué interministériel à l’Attractivité. Avec la crise de la covid et ses conséquences géopolitiques, Monaco se doit de changer. Beaucoup a été fait par le CSA. Je note également le travail de Laurence Garino avec le Welcome Office. Chacun fait beaucoup."

Le Monégasque entend s’appuyer sur ce qui fait la singularité et la réputation de Monaco. "La Principauté a énormément d’atouts. Les villes-Etats se développent bien. Il s’agit de mettre à profit nos atouts, dans un monde qui a changé, pour que ce soit un succès dans l’intérêt de tous. Nous aborderons une méthode interministérielle. L’attractivité, c’est l’affaire de tous. Il faut une approche collaborative."

Frédéric Genta veut se mettre au travail sans tarder. Même si Pierre Dartout considère que Monaco, en comparaison de certaines villes-Etat particulièrement dynamiques, n’est pas en retard.

"Nous sentons bien la compétition sur le plan international, note le ministre d’État. Mais je ne crois pas qu’on a perdu du temps par rapport au reste de l’Europe. Nous avons beaucoup plus de contraintes sur certains aspects, le foncier notamment. Il faut agir vite, mais sans précipitation non plus. On est condamné à trouver de bonnes idées pour dépasser la contrainte du foncier."

Cela imposera donc, entre autres, de respecter le temps législatif là où le droit est inexistant, obsolète ou à moderniser.

Frédéric Genta souligne les "projets colossaux" qui ont été faits, dans le numérique avec le cloud souverain, la 5G, la semaine européenne du coding pour les scolaires,... "Mais l’attractivité, ce n’est pas que du numérique. On a l’ambition d’aller plus loin et de fédérer. En coordonnant, on peut réussir."

Et Frédéric Genta de noter par exemple l’importance du réseau des ambassadeurs. (Un milieu qu’il connaît bien lui-même étant le fils d’Évelyne Genta, ambassadeur de Monaco à Londres.) "Une fois que la stratégie est validée, elle doit être portée par les ambassadeurs qui sont les premiers visages de l’entreprise. Écouter et impliquer nos ambassadeurs, c’est essentiel."

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