Il est clair, à la lumière de ce que nous avons vécu, que le numérique devait être une composante essentielle de cette relance sur le court et moyen terme, mais aussi, de manière plus générale, un critère majeur de l’économie monégasque pour les années qui viennent. "La crise sanitaire a démontré l’importance du numérique pour rebondir", a expliqué Jean Castellini, conseiller de gouvernement ministre pour les Finances et l’Économie.
Citant l’exemple du domaine bancaire, il a affirmé que c’est bien le numérique et la possibilité de télétravail saisie par de nombreux acteurs de la place, qui ont permis au secteur de connaître "une année qui s’est déroulée sans grande difficulté".
Dès l’annonce du plan de relance, en septembre dernier, il était d’ailleurs clair que le numérique en serait "un axe majeur" comme l’a confirmé Frédéric Genta, délégué interministériel délégué à la transition numérique.
Le numérique n’étant pas qu’une affaire de start-up, le gouvernement a lancé récemment un portail sur internet, qui permettra aux entreprises de se lancer dans la grande aventure du digital en trois points : évaluer, former, financer.
Pour qui ?
Ces démarches s’adressent à l’ensemble des "entreprises monégasques, qui ont un projet de transition numérique créateur de valeur ajoutée", a indiqué le département.
Il peut s’agir de mettre en place une plateforme de vente en ligne, qui permet en moyenne d’augmenter son chiffre d’affaires de 20 % selon Jean Castellini.
Mais il peut aussi s’agir de développer sa notoriété sur internet : " Aujourd’hui 97 % des consommateurs qui cherchent un professionnel de confiance, font appel à Internet ", a-t-il précisé.
Il peut également s’agir de mettre en place des processus digitaux différents : un nouveau logiciel de gestion du personnel, l’accès à la signature électronique, transférer ses données sur le cloud, avoir accès à ce cloud pour augmenter sa puissance de calcul… la liste est longue.
" Le numérique mène à 40 % d’augmentation du résultat opérationnel ", a avancé Jean Castellini, entre autres grâce à l’augmentation du chiffre d’affaires et la réduction de coûts de production.
Par qui ?
Pour que les fonds attribués à ce plan soient le plus vertueux possible, un annuaire a été mis en place, comme l’a expliqué Frédéric Genta : " L’objectif est aussi de développer les entreprises de service numérique monégasques. Pour avoir le label Extended Monaco pour les entreprises, plus de 80 entreprises monégasques ont signé une charte d’engagement : elles doivent accepter de fournir des devis, elles ont dit ce qu’elles savaient faire et ne pas faire, et ont accepté de rediriger vers un professionnel compétent si elles n’ont pas l’expertise demandée. "
L’état des lieux
Avant d’entrer en action, il faut savoir où agir. Alors après l’inscription, le professionnel passe un test. " On parle d’un questionnaire de 20 à 25 minutes qui permet d’évaluer ses forces et ses faiblesses sur cinq axes du numérique ", a expliqué le délégué interministériel.
Le nouvel inscrit est ensuite dirigé vers des ateliers en ligne et des webinaires (des séminaires sur internet) dédiés à ses problématiques, " avec des grands leaders mondiaux du numérique ", comme LinkedIn, Facebook, ou Solocal. Puis l’outil le dirige vers un professionnel pioché dans l’annuaire d’entreprises monégasques.
Le financement
Une fois les devis obtenus par les professionnels sélectionnés, il est possible de faire parvenir une demande d’aide financière par le fond bleu, l’un des fonds défini par le gouvernement pour aider à la relance économique. "La demande est envoyée directement au Welcome office, qui s’engage à vous répondre sous moins d’un mois, et à vous verser l’argent très rapidement. "
50 % de l’aide sera versée immédiatement, et la deuxième moitié à la fin du contrat. La prise en charge varie de 30 à 70 % du montant. " Financer 100 % est absurde, il y aurait des abus. Et financer moins de 30 % n’a pas de sens ", a expliqué Frédéric Genta.
Certains professionnels n’ont pas attendu et ont déjà manifesté leur intérêt pour le fond bleu. Ce qui a permis à Frédéric Genta de réaffirmer que ce dispositif s’adresse vraiment à tout le monde. " On a observé une vraie diversité des entreprises : cela va de l’entreprise industrielle à l’agence immobilière, de 6 salariés à 300 salariés ".
Il espérait donc que les entreprises de Monaco joueront le jeu et se lanceront dans la grande aventure du numérique : " Avec tout ce qui est mis en place, 2021 doit être l’année de la transformation numérique. "
Savoir +
Extended Monaco Entreprises :
www.eme.gouv.mc
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