Banque en ligne, néobanque: Peut-on avoir confiance?

Elles tissent leur toile. Les banques en ligne et les néobanques se multiplient. Avec leur lot d’arnaque. Comment s’assurer de la fiabilité de l’établissement? Eléments de réponse avec Thierry Dissaux du Fonds de garantie des dépôts et résolution et Alexandre Giros, le directeur général de Ma French Bank, banque digitale de La Banque postale.

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Agnès Farrugia Publié le 02/02/2023 à 18:30, mis à jour le 03/03/2023 à 14:26
40 à 50% des ouvertures de compte sont des comptes en ligne. "Attention aux promesses extravagantes et ayez en tête qu’il n’y a pas de rendement sans risque", dixit Thierry Dissaux, président du Fonds de garantie des dépôts et de résolution. iStock ArisSu

"Tout ce que l’on appelle banque en ligne et néobanque ne sont pas forcément des banques." Voilà qui donne le ton de la problématique qui entoure le monde de la banque digitale. Histoire de s’y retrouver et de savoir à qui et comment confier ses économies quand on veut s’affranchir d’un établissement physique, nous avons discuté avec Thierry Dissaux, président du Fonds de garantie des dépôts et résolution (FGDR) à Paris. Un fonds qui protège les avoirs des clients et les indemnise en cas de défaillance de l’établissement, si celui-ci est enregistré comme étant une "banque".

Être une banque

La première chose à vérifier selon Thierry Dissaux est donc de savoir si l’on a affaire à une banque au sens juridique du terme. "L’activité de banque est soumise à un agrément préalable de la Banque centrale européenne. Les banques, appelées aussi “établissements de crédit”, sont habilitées à recueillir des fonds du public, octroyer des crédits et commercialiser des livrets d’épargne. A distinguer des “établissements de paiement et de monnaie électronique”, habilités à proposer des comptes et des services de paiement du type Compte Nickel, qui ne sont pas des établissements bancaires. Un établissement de paiement n’offre pas le même niveau de garantie." Un système de protection unique dans le secteur bancaire." Tous les autres sont à risques. Pas forcément à écarter mais à risque. À l’image de la Lilloise Swoon, dénommée à tort "néobanque" car ne disposant d’aucune autorisation pour exercer en tant qu’établissement bancaire, et qui a laissé sur le carreau quelque 500 clients en 2021 quand elle a fait faillite.

Comment s’y retrouver ?

Quel établissement est sécurisé et sécurisant? Réponse: les offres de services en ligne des banques traditionnelles comme Hello Bank de BNP par exemple, les banques exclusivement en ligne, filiales de grands groupes, comme Boursorama (Société Générale), Orange Bank (Groupe Orange), BforBank (Crédit Agricole) ou Ma French Bank (Banque Postale, lire par ailleurs) et les services bancaires offerts par des banques étrangères de l’Union européenne, comme l’Allemande N26 où la garantie du fonds allemand s’applique ou Revolut, elle,  garantie par le fonds lituanien en cas de faillite.

Se méfier

Attention aux propositions trop alléchantes comme des compte courant rémunérés à 3%, faite par téléphone ou reçues par mail. Thierry Dissaux conseille de "Rassembler les éléments nécessaires pour se faire une opinion juste. Vérifier les mails, les numéros de téléphone, celui du standard... Appelez vous-même, voire demander un contact physique dans un local appartenant à ladite société qui vous contacte. Cherchez à obtenir un nom et prénom... Votre argent, c’est comme votre enfant, vous ne le confiez pas après un simple coup de fil. Ayez en tête qu’il n’y a pas de rendement sans risque."

Quels fraudeurs?

Ceux qui ne sont pas des acteurs autorisés par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour exercer des activités bancaires ou de paiement.
"En 2022, sur les 1.243 inscriptions sur notre liste noire des sites ou entités proposant des crédits, des livrets d’épargne, des services de paiement ou des contrats d’assurance sans y être autorisés, la quasi-totalité des offres frauduleuses identifiées concernait de faux crédits ou livrets d’épargne", alerte l’ACPR.
Les fraudeurs usurpent de plus en plus l’identité d’établissements autorisés, utilisent des informations officielles ou publiques pour tromper la confiance de leurs victimes (dénomination, logos...).
Parmi les dossiers reçus par l’ACPR en 2021, la perte moyenne observée concernant les faux livrets s’élève à 72.000 € avec même un dossier à 600.000 euros. Concernant les faux crédits, la perte moyenne est de 12.000 euros, mais peut être plus élevée dans certains dossiers (montant maximum observé en 2021 par l’ACPR étant de 84.000 euros).
Voyez si le service proposé est en adéquation avec l’usage pressenti et soyez vigilant.


> www.abe-infoservice.fr

Prévention arnaque : www.garantiedesdepots.fr ;

 INFO ESCROQUERIES: 0 805 805 817

> Faire un signalement www.internet-signalement.gouv.fr.

Ma French Bank, l’autre service


La Banque Postale a développé en juillet 2019 sa banque digitale Ma French Bank, dont les fonds sont protégés par le FGDR. Déjà 600.000 clients dont 10% en Région Sud. Un succès qui en dit long? On en parle avec Alexandre Giros, directeur général de Ma French Bank.

Pourquoi, alors que vous avez des bureaux physiques avec la Banque Postale, vous lancer dans le digital?
Cela répond à un besoin des clients. Un compte, une carte bancaire et une application mobile pour tout gérer en temps réel depuis son smartphone, c’est ce que nous proposons au travers de trois forfaits (2 euros, 2,90 euros et 6,90 euros) avec plus ou moins d’options. 50% des ouvertures de comptes aujourd’hui se font avec une offre digitale.

Quelle cible?
Les 12-17ans, les 18-28 ans qui recherchent une banque 100 % mobile en temps réel, sans conseiller dédié, mais aussi les clients à revenu plus modeste, car l’offre est simple est peu onéreuse. Également, les clients bi-bancarisés car Ma French Bank est un très bon complément pour celles et ceux qui ont un compte dans un établissement.

Des frais cachés?
Pas d’offres gratuites chez nous, mais pas de frais cachés! Et pas de conditions de ressources pour ouvrir le compte. De plus, nous sommes distribués dans 100% des bureaux de poste, donc un commercial vous accompagne. Ce qui fait de notre banque digitale, une banque où l’usager n’est pas seul. Notre service client est basé en France et nous avons également un personal finance manager qui intervient pour conseiller le client à point nommé.

Selon vous, la banque en ligne, vraie ou fausse banque?
Nous sommes une banque à part entière, et pas uniquement un établissement de paiement comme certaines néobanques. Nous figurons dans le top 5 des banques digitales qui recrutent le plus. Le fait que nous soyons intégrés à un groupe comme La Poste sécurise aussi le futur client.

Alexandre Giros, directeur général de Ma French Bank. D.R..

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