Après les aides d'urgence, voici comment l’État monégasque compte soutenir les entreprises

L’Aide aux sociétés (AS) et le Revenu minimum extraordinaire (RME), c’est fini. Le gouvernement propose un nouveau dispositif dont le but est d’accompagner la relance économique.

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Arnault Cohen Publié le 21/06/2020 à 13:15, mis à jour le 21/06/2020 à 13:16
Les entreprises des secteurs les plus touchés, comme la restauration, pourront solliciter une aide auprès de la Commission d’accompagnement pour la relance économique. Photo Dylan Meiffret

Dans les prochains jours, le gouvernement princier devrait annoncer les conditions de l’arrêt progressif du Chômage total temporaire renforcé.

Le dispositif a pleinement joué son rôle en évitant tout licenciement pendant la crise du Covid. La disparition du CTTR ne sera pas pour autant brutale.

En revanche, d’autres aides de l’État, mises en place au plus fort de la crise sanitaire, vont disparaître à la fin du mois de juin.

Vendredi, le gouvernement a présenté le nouveau dispositif d’aides aux entreprises, qui vise à relancer l’économie du pays. Voici ce qu’il faut en retenir.

La fin des aides d’urgence au 30 juin

L’Aide aux sociétés (AS) et le Revenu minimum extraordinaire (RME), c’est (presque) fini. "Elles ont rempli leur objectif qui était le soutien large, dans l’urgence, ciblé sur les plus petites entreprises", rappelle Jean Castellini, conseiller-ministre des Finances et de l’Économie.

Ces dispositifs, qui ont été prolongés en juin, vont disparaître en juillet. Le RME et l’AS, au titre de juin, seront toutefois versés en juillet, sans en faire la demande.

Le montant de ces aides est maintenu à 5.000 euros pour les bénéficiaires dont l’activité a été maintenue fermée jusqu’au 2 juin, et réduit de moitié pour les autres. Question d’équité. Mais après, terminé.

Le nouveau dispositif

Les entreprises en difficulté ne seront pas pour autant abandonnées par le gouvernement.

Elles pourront se tourner vers la Commission d’accompagnement pour la relance économique (1), dont l’acronyme est de circonstance (Care, "soin" en anglais). "Les entreprises rencontrant des difficultés pourront soumettre leur dossier à l’examen de cette commission", expose Jean Castellini.

Ce dispositif, qui s’adresse toujours aux petites structures, s’ouvre désormais à toutes les entreprises.

Une bonne nouvelle pour celles qui évoluent dans les secteurs les plus touchés par la crise: le tourisme, l’événementiel, le voyage, l’hôtellerie et la restauration.

La commission examinera les dossiers qui lui sont soumis dès la fin du mois de juin. Elle pourra apporter des aides financières mais aussi des conseils à long terme.

Fonds de garantie

Grâce au fonds de garantie, 46 millions d’euros de prêts bancaires ont pu être accordés aux entreprises durant la crise. "Ce dispositif, qui a fait ses preuves, doit évoluer pour continuer à aider tout en responsabilisant", prévient Jean Castellini.

La garantie de l’État est désormais réduite à son taux initial de 65 %, la différence étant à la charge de l’emprunteur. De plus, le taux d’intérêt à 0 % passe à 1,5 %, dont 0,75 % est pris en charge par l’État.

En somme, après avoir financé le chômage et le soutien aux petites entreprises, l’État monégasque oriente maintenant sa dépense publique vers la relance économique.

Vers la fin progressive du CTTR

Le Chômage total temporaire renforcé, mis en place au début de la crise sanitaire pour éviter une vague de licenciements en raison de l’arrêt de l’activité pendant le confinement, vit ses derniers jours, ses dernières semaines. "Le CTTR ne peut pas rester indéfiniment en application, estime Didier Garmedinger. En lien avec le Conseil national et en concertation avec [le patronat] (Fédération des entreprises monégasques (Fedem) et Association des industries hôtelières monégasques (AIHM)), nous réfléchissons à une sortie en douceur du dispositif."

La fin du CTTR ne sera donc pas brutale. Elle dépendra des secteurs d’activité, des quartiers de la Principauté. "Monaco-ville souffre particulièrement, reconnaît Didier Gamerdinger. Ses commerçants et restaurateurs mériteront plus d’attention."

Par exemple. Mais le gouvernement et le patronat jugent qu’il est temps de remettre tout le monde au travail.

Le CTTR – c’était le but – a permis d’éviter tout licenciement durant la période de la crise du Covid-19.

Il a coûté 13 M€ en mars, 32 M€ en avril et l’on attend ceux de mai.

1. Présidée par Jean Castellini, la "Care" est composée de représentants de l’Amaf, de l’Ordre des experts-comptables, de la Direction du Budget et du Trésor, de Laurence Garino en charge du Welcome Office, et du président de la commission des Finances et de l’Économie du Conseil national, Balthazar Seydoux.

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