À l’abri d’un paravent ou au contact des clients, le p.d.-g du groupe Artcurial, Nicolas Orlowski, n’a rien manqué des vacations d’hiver à l’Hôtel Hermitage, la semaine dernière. Après avoir annoncé une progression des ventes immobilières de luxe de John Taylor de l’ordre de 17 % dans le monde et 37 % sur la Riviera, le boss du groupe Artcurial s’est aussi félicité d’une progression des ventes aux enchères d’Artcurial de 4% en 2019, à 203 millions d’euros (66 % pour l’art, 24 % pour les voitures de collection et 10 % pour le luxe - sacs, bijoux, vins…). Artcurial confortant notamment sa place de n° 1 sur les vins. « L’entreprise reste relativement jeune dans l’environnement des grandes maisons de vente, avec ses 17 ans d’existence, et nous arrivons à un certain niveau où faire des progressions très fortes reste un peu compliqué. Malgré cela, Artcurial est encore en croissance en 2019. »
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Apparue dans le paysage français en 2002, au moment de la libéralisation du marché et la fin du monopole pour les commissaires-priseurs, la maison Artcurial s’est bâti une forte identité par son penchant pour l’innovation et l’audace. "Nous avons défriché beaucoup de secteurs dans le milieu de l’art (design, bandes dessinées, street art), concède Nicolas Orlowski. Des choses qui pouvaient faire marrer quand on les a lancées."
"Prenez les chemins de traverse, mais respectez sans faille l’organisation"
Ne pas avoir peur d’entreprendre, et ne pas hésiter à le faire en France, voilà le credo de ce meneur d’hommes. "Prenez les chemins de traverse, mais respectez sans faille l’organisation", peut-on ainsi lire sur sa dernière carte de vœux. "La santé organisationnelle, c’est quelque chose de très important dans les entreprises", abonde-t-il. Son modèle : un cadre commun et "laisser libre cours aux talents".
Spécialiste de l’intermédiation, le groupe Artcurial s’est ainsi spécialisé dans l’achat plaisir. Ou quand la notion de partage avec son environnement social guide l’acheteur, riche ou non.
Une stratégie semble-t-il payante sur un marché d’offres où les variations dépendent de la tendance d’une spécialité ou de la rareté d’une collection présentée au marteau. "Artcurial réalise une très bonne année dans un marché de l’art assez stable depuis dix ans et estimé aux alentours de 40 milliards de dollars dans le monde."
PME dynamique
Un monde des enchères qui tourne autour d’un duopole historique Christie’s-Sotheby’s mais où Artcurial fait plus que tirer son épingle du jeu selon son fondateur. "Derrière ces deux historiques, Artcurial est incontestablement dans le monde la maison la plus dynamique, mais il faut aussi rappeler qu’on n’a pas la même taille, on reste une PME."
Une PME qui de Lyon à Toulouse, en passant par Montpellier et Strasbourg, a continué en 2019 son maillage territorial car "la France recèle encore beaucoup de possibilités dans les régions".
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