Des centaines de cadeaux sont suspendus tout autour du stand. Un vrai trésor qui pourrait faire tourner la tête de plus d’un enfant. C’est peut-être ça qui fait le charme de la pêche aux canards. Ce grand classique. Indétrônable. Un peu comme la famille Noël. Assis sur leurs chaises de part et d’autre du stand, on retrouve Élodie, son mari Mickaël et leur fils Curtiss. Ils tiennent le "Lac bleu", au centre de la foire. "Mes parents ont repris l’affaire de leur oncle il y a 32 ans, retrace Élodie. Personnellement j’ai pris la suite en 2001." Et cela a été une évidence, comme pour beaucoup de forains. "On a été élevés dedans. J’avais 12 ans quand mes parents ont repris cette affaire. a a été facile." Pas de pression familiale ni d’obligation donc pour celle qui a repris les rênes avec son mari, Mickaël.
(Presque) pas de vacances
Si le choix a été facile, le métier, lui, ne l’est pas. Car il faut suivre le rythme. Celui qui est imposé par les différents rendez-vous dans tout l’Hexagone. "On fait neuf fêtes d’un mois dans l’année donc on bouge neuf mois sur douze, poursuit Élodie. Et la plupart dans le nord-est de la France.
Mais n’allez pas croire que la famille Noël s’octroie des vacances pour les trois mois restants. "C’est très rare. Depuis 23 ans que je suis mariée, nous sommes partis deux fois." Car le travail ne s’arrête jamais. "Quand on est à l’arrêt il faut remettre le matériel en état. Et puis il faut pouvoir se les payer aussi, ce qui est de plus en plus dur." Les journées, elles, sont tout aussi remplies que l’année. "Ici on ouvre généralement à partir de 11 heures du matin. Il faut qu’on aille à la réserve – parce qu’on n’en a pas au stand – pour chercher de la marchandise et faire le réassort. On est présents à partir de 9h jusqu’à 23h/minuit tous les soirs [elle sourit]." Chaque fin de journée, la famille retrouve l’appartement qu’ils louent à Cap-d’Ail. "Monaco, on ne prend pas notre caravane."
"Le Prince venait pêcher"
Avec 32 ans au compteur, les Noël font partie des plus anciens forains présents en Principauté. Et au fil des ans, ils ont noué des liens avec certains habitués. D’autres viennent moins fréquemment mais leur présence est remarquée. "La Princesse Charlotte est venue avec son fils l’autre jour. À l’époque de mes parents, le prince Albert II venait pêcher alors qu’il n’était pas encore régent. Il emmenait ses nièces et neveux."
La relève est assurée
Curtiss, 20 ans, a toujours vécu autour de ses parents. "Je travaille avec eux depuis que je suis né, se souvient-il. Toute l’année je suis avec eux, je ne suis jamais séparé d’eux. Je les ai toujours suivis, c’est mon style de vie." À tel point que les études ont parfois été délicates. "Jusqu’en sixième je changeais d’école tous les mois dès qu’on changeait de ville. partir de la sixième j’ai fait un an en internat mais je ne l’ai pas bien vécu. Finalement j’ai repris une scolarité à domicile avec le Cned jusqu’en seconde, où j’ai arrêté mes études pour me consacrer au métier de forain à 100% avec mes parents."
Le message est clair: il veut, à terme, reprendre l’affaire de ses parents, comme eux avant lui. Et il se sent prêt. "On espère toujours, après ce sera à lui de choisir", conclut Élodie.
"Je fais partie de la 4e génération",
Ce n’est pas une généralité mais ils sont nombreux à entrer dans cette case familiale. Comme chez les Noël, les Borsarelli ont fait de leur métier une affaire de famille. "Je fais partie de la 4e génération", glisse avec fierté Damien Borsarelli, qui tient le "Tir des as". "Mon grand-père a été le premier forain à s’installer sur la place d’Armes avec un stand de tir à balles." Encore aujourd’hui, son père tient un stand de tir à l’arbalète également à la Foire Attractions.
Comme d’autres, ce père de famille espère lui aussi passer le flambeau à la future génération. à sa fille Noa. "Je n’ai aucun doute là-dessus [rires]."
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