Ce photographe de guerre vit entre stress et adrénaline

Photographe et grand reporter depuis presque 30 ans, Bernard Sidler est un personnage passionnant. Rencontre à l’occasion de la sortie de son livre Les Forces spéciales.

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Nicolas Cuoco Publié le 05/02/2023 à 10:00, mis à jour le 04/02/2023 à 21:06
Bernard Sidler entouré de commandos estoniens et maliens. Photo Bernard Sidler

Le monde des Forces spéciales est très peu connu. En effet, la discrétion est le mot d’ordre pour ces hommes qui partent réaliser, au bout du monde, un éventail de missions particulières comme la libération d’otage, la recherche et transmission de renseignement ou encore la neutralisation d’objectifs. Cet univers peu connu par le grand public dévoile quelques-uns de ses secrets à travers 150 images inédites dans un ouvrage de 168 pages "Les forces spéciales, dans l’objectif de Bernard Sidler ". Niçois d’origine et très attaché à la région, l’homme de 60 ans vit aujourd’hui à Paris. Photographe et grand reporter indépendant, il a notamment travaillé pour Le Figaro Magazine ou encore Paris Match. également ancien photographe militaire au début des années 80, il nous explique comment il a pu se faire accepter par les unités d’élite au fil du temps: "J’ai une approche assez délicate. Je ne braque pas tout de suite les gens avec mon appareil, j’attends et j’apprivoise. " Il développe: "Dans les régiments ça va assez vite car le soir, dans les pays d’Afrique, il fait nuit très rapidement. Alors, on prend le temps de discuter, de se raconter nos vies et nos expériences. Rapidement, on fait partie de leur mission et ils ont confiance.".

Avec ce livre, préfacé par le chef d’état-major des Armées Thierry Burkhard, et après la découverte d’une cinquantaine de pays, Bernard Sidler est un baroudeur qui souhaite partager ses expériences: "J’ai eu la chance de partir en reportage avec les Forces spéciales au Mali, au Kurdistan Irakien, en République centrafricaine ou encore au Burkina-Faso mais je me suis retrouvé avec énormément d’archives. J’avais déjà publié quelques clichés de ces expériences dans Paris-Match et Le Figaro Magazine mais il me restait beaucoup de photos qui n’étaient pas diffusées."

Un métier de privilégié

Photo Bernard Sidler .

Ce qui ne pourra jamais être publié c’est une expérience qui a failli lui coûter la vie lors d’un reportage en ex-Yougoslavie où des extrémistes Serbes ont essayé de le noyer après qu’il ait vu certaines images sensibles. Mais alors, quelle est la difficulté de ce métier où le photographe est en première ligne, à quelques mètres du feu? Le stress? "Cette sensation, on l’a avant et après. Mais pendant, l’action élimine le stress. C’est l’adrénaline qui prend le dessus et on fait le travail." Mais le métier de reporter ce n’est pas seulement des situations inconfortables. Au contraire: "Je suis un privilégié. J’ai eu la chance de réaliser des reportages dans un sous-marin ou encore dans des hélicoptères. J’aime ramener les meilleures images et la plus belle histoire ". Le père de deux filles conclut: "Ce qui me plaît c’est l’aventure. J’ai eu une vie ahurissante et ce n’est pas fini!"

Les Forces spéciales, dans l’objectif de Bernard Sidler. Editeur: ECPAD. Prix: 15 euros.

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