Hier midi, le cadre idyllique du départ invitait plus à la baignade sur la plage des Marinières à Villefranche-sur-Mer qu’à une grosse partie de manivelles dans l’arrière-pays niçois. Certains coureurs en profitaient pour aller toucher la mer, autour de familles déjà en maillots de bain, alors que le mercure affichait 18 degrés.
Pas le genre de pensée qui traversait l’esprit de Nairo Quintana. Le Colombien, battu au sprint samedi à La Turbie par Tim Wellens, n’avait qu’une chose en tête. Prouver que c’était bien lui le patron de ce début de saison. Le grimpeur d’Arkéa-Samsic l’a démontré de fort belle manière, en s’imposant en solitaire à Blausasc, signant un deuxième succès sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, après son sacre de 2020.
"Important pour l’équipe"
"C’est une victoire importante pour moi, mais plus encore pour l’équipe. Cette année, je me suis fixé des objectifs, je veux la faire grandir et l’amener au World Tour. Ça a toujours été un engagement personnel, depuis le jour où Emmanuel (Hubert) m’a fait signer", réagira le coureur de 32 ans, après la remise des prix.
Une semaine après sa démonstration sur le Tour de La Provence, Quintana a profité des pentes les plus sévères du col Saint-Roch, à 3 kilomètres du sommet mais 35 de l’arrivée, pour laisser sur place tous ses adversaires. C’est Nicolas Edet, son coéquipier et membre de l’échappée, qui lui a cette fois servi de rampe de lancement.
"L’idée, c’était de se glisser dans l’échappée, pour avoir un coup d’avance quand Nairo attaquerait dans le col Saint-Roch, expliquait, juste après l’arrivée, le grimpeur français. On a fait une super course et il a fini le travail comme il faut. Il fallait durcir la course, parce que l’étape n’était pas propice pour un homme fort."
Sauf que Quintana n’est pas n’importe quel coureur. Hier, il était largement au-dessus de ses adversaires. "J’ai senti que l’équipe Lotto était fatiguée avec ce rythme si rapide, alors j’ai attaqué avec l’aide de Nico (Edet)..."
Wellens trop esseulé
Alors, après avoir repris tous les coureurs échappés, le Colombien a démontré son aisance également dans la descente du col Saint-Roch, où il creusait l’écart, puis dans la partie en faux plat descendant de la vallée du Paillon. Après avoir distancé Pinot, le dernier à s’accrocher, le grimpeur continuait d’accroître son avance sur Wellens, qui ne bénéficiait d’aucune aide à l’arrière.
"C’est la course, le plus fort a gagné, reconnaissait beau joueur le Belge, 2e au général. Je n’ai pas eu d’aide mais c’est normal, j’aurais fait la même chose. On n’était pas dans un monde parfait mais en course. On savait que Quintana attaquerait dans le Saint-Roch. J’ai essayé de revenir, mais c’était bien le plus fort. Il n’y a pas de déception, je suis content de ma victoire hier (samedi) et de ma condition."
En attendant Paris-Nice?
Depuis la reprise, le résident monégasque ne quitte pas les premières places (six "top 10" en sept jours de course) et compte déjà deux succès. Une forme exceptionnelle qui lui aurait certainement permis de s’imposer en l’absence de Quintana. Mais l’orgueil du champion a parlé. "Il avait une revanche à prendre après la déception d’hier (samedi), assurait Yvon Ledanois, son directeur sportif. L’équipe a fait un super boulot et Nairo avait à cœur de taper sur la table et montrer qui était le patron."
La démonstration n’a laissé aucun doute. Et, dans trois semaines tout juste, il se pourrait bien que ce soit le même homme qui revienne lever les bras à quelques kilomètres de Blausasc. Sur Paris-Nice, Quintana sera attendu samedi 12 mars au sommet du Turini et le lendemain dans l’étape escarpée de l’arrière-pays niçois. Une journée qui ressemble énormément à celle qu’il a survolée hier…
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— Team Arkéa Samsic (@Arkea_Samsic) February 20, 2022