Ce que l'on sait sur les deux dernières étapes du Tour de France 2024 sur la Côte d'Azur

On le sait depuis quelques jours: les deux dernières étapes de la 111e édition de la compétition de cyclisme se tiendront sur le secteur. Renouant avec les mythiques cols de Braus et de Turini.

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Alice Rousselot Publié le 22/03/2023 à 08:23, mis à jour le 22/03/2023 à 08:09
Le peloton du Tour des Alpes-Maritimes et du Var au col de Braus. Photo archives E.O.

On savait qu’en raison des Jeux olympiques, le Tour de France 2024 trouverait son épilogue à Nice. Mais les fous de la petite reine attendaient d’avoir davantage d’éléments à se mettre sous la dent pour crier leur enthousiasme. L’annonce des deux dernières étapes de cette 111e édition - la semaine dernière - est venue conforter les espoirs. L’avant-dernière ralliera Nice au col de la Couillole en passant par le col de Braus, Sospel, Moulinet et le col de Turini (puis la vallée de la Vésubie). L’ultime étape consistera en un contre-la-montre entre Monaco et Nice, via La Turbie.

"Incontournables lieux historiques de l’épreuve"

Auteur d’ouvrages sur le cyclisme, Patrick Bernard résumait la pensée de bon nombre d’aficionados sur les réseaux sociaux: "Très bien, l’avant-dernière étape du Tour 2024, avec enfin le retour de la Grande Boucle du côté de Braus, Sospel et Turini, qui furent d’incontournables lieux historiques de l’épreuve il y a bien longtemps, et une arrivée au merveilleux col de la Couillole 48 ans après l’unique passage lors d’une des plus fameuses étapes de son histoire."

Même son de cloche du côté de l’équipe cycliste professionnelle "Team Nice Métropole Côte d’Azur": "Col de Braus, col de Turini, col de La Colmiane, col de la Couillole: menu 4 étoiles avec notamment le col de Braus souvent gravi par le Cannettan René Vietto lors de sa carrière professionnelle!"

Si les communes de la Riviera française qui seront traversées n’ont pas encore commenté - il faut dire que ladite compétition est prévue dans… un an et demi - les abonnés au compte "La Petite musette" sur Facebook ne se sont pas privés. Et pour la plupart d’entre eux, pas de doute : l’étape des quatre cols sera la plus stupéfiante du Tour. Celle qui marquera les esprits. "Enfin un tour qui se terminera au finish! On n’avait pas vu ça depuis le duel Fignon/Lemond en 89!", ose même l’un d’entre eux.

Cadeau pour les locaux ?

D’aucuns espèrent que le tracé de cette avant-dernière journée sera celui retenu pour l’Étape du Tour - l’événement qui permet aux cyclistes amateurs de courir une étape dans les mêmes conditions que les professionnels (mais à une autre date).

Et puis il y a une autre réalité que beaucoup d’Azuréens ont en tête, bien résumée par un internaute: "Comme sur le dernier week-end de Paris-Nice, ils connaissent tous ces routes par cœur, soit pour habiter entre Cagnes-sur-Mer, Nice et Monaco, soit pour y venir régulièrement en stage seul ou en équipe. Que ce soit Pogacar, Roglic, Vingegaard, de nombreux sprinteurs étrangers ou David Gaudu venant régulièrement voir sa douce dans le secteur. C’est aussi le cas de Bernal lorsqu’il n’est pas sur le sol colombien."

Du côté des locaux de l’étape, on pensera bien évidemment à Clément Champoussin, qui décrivait son parcours d’entraînement préféré dans nos colonnes, en 2020: "L’hiver, j’aime aller dans l’Estérel, ou monter le col de la Madone. L’été, je grimpe souvent le col du Turini par Sospel, parce que mes parents ont une maison là-bas." Membre de l’équipe Saint Michel-Auber 93, Romain Cardis se serait quant à lui installé récemment à Menton - tout proche du formidable terrain de jeu qu’est la Bévéra. Mais chez les connaisseurs, on anticipe déjà majoritairement - au vu de ces deux étapes finales - la victoire de… Remco Evenepoel.

Bobet et Robic dans le col de Turini. Photo archives NM.

Un secteur plébiscité par les Tours de France d’avant-guerre

La Grande boucle a plébiscité de nombreuses fois le haut pays mentonnais, la plupart du temps dans une épreuve ralliant Nice à Cannes. Anecdotes...

1911: Nice-Marseille

En 1911, la 7e étape emprunte les cols de Braus et de Castillon pour la première fois de l’histoire du Tour. Ernest Paul arrive parmi les premiers à Menton. Mais après avoir cassé sa jante au sommet du Castillon, il doit parcourir 5 km - vélo sur l’épaule - jusqu’à Sospel, où il répare son bolide et repart. François Lafourcade ne fait pas mieux : trois crevaisons avant le passage à Menton, jante cassée à Monti puis course à pied de 15 km jusqu’à Sospel.

1930: Cannes-Nice

Benoît Faure franchit le col de Braus largement en tête. Tout le monde pense qu’il va remporter l’étape de la boucle de Sospel - comme en 1929. Mais il y a un mais. Des milliers de clous ont été déposés par des mains criminelles dans la descente du col de Braus. Tous les cyclistes en font les frais, à l’exception du Marseillais Louis Péglion.

1934: Nice-Cannes

Ce jour-là, le héros local René Vietto gagne la fameuse boucle de Sospel, déclenchant une émeute dans son public. Les spectateurs se ruent sur lui pour le porter en triomphe. Des coups de poing se perdent.

1950: Menton-Nice

L’étape implique de gravir les cols de Castillon et de Turini. Les Français Bobet et Robic attaquent et faussent rapidement compagnie au peloton. Ils franchissent en tête le sommet du Turini avec une large avance sur le Belge Ockers et le Suisse Kubler. Mais dans la descente vers Lucéram, celui-ci revient à leur niveau. Suffisamment pour ravir le maillot jaune jusqu’à la fin du Tour.

La Boucle de Sospel

L’avant-dernière étape rappellera aux amateurs une course mythique : la Boucle de Sospel, organisée entre 1922 et 1983. Son tracé ne fait alors « que » 96 km, mais il est casse-pattes au possible. Et pour cause : il s’agit d’une boucle au départ de Nice qui serpente vers Sospel et revient à Nice par le Grande Corniche. Nommée à l’origine La Boucle de l’USTNL (Union sportive des tramways de Nice et du littoral), cette compétition avait pour particularité d’être ouverte aux débutants et aux amateurs. Mais pour beaucoup, elle consistait en une véritable guerre d’usure.

En 1928, le coureur Nicolas Frantz déclarait ainsi: "Le Tourmalet, c’est difficile, parce qu’il y pleut généralement, mais votre Braus, quel enfer!" D’un intérêt certain, le parcours de la Boucle sera intégré dans différentes éditions du Tour de France. S’il fallait retenir un nom associé à ce secteur? René Vietto, bien sûr.

Vainqueur de la Boucle en 1931 et 1933, puis de l’épreuve du Tour de France qui en épousait les contours, en 1934. Une (discrète) stèle a d’ailleurs été apposée en son honneur au sommet du col de Braus.

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