Une "Lucie" de folie débarque à l'Opéra pour la Fête nationale

Jean-Louis Grinda monte « Lucia di Lammermoor » avec, à l’orchestre, un… « harmonica de verre ». L’opéra sera donné trois fois, dont le soir de la Fête nationale, mardi 19 novembre

André PEYREGNE Publié le 13/11/2019 à 09:30, mis à jour le 13/11/2019 à 09:03
Le spectacle, mis en scène par Jean-Louis Grinda, a été donné à Tokyo en 2017. Photo DR

Lucia di Lammermoor, ses airs de bel canto, ses contre-ut, son air de la folie! Voilà un opéra qui, sans nul doute, mérite le détour. Dû au compositeur Donizetti, il est l’un des ouvrages lyriques les plus prisés du XIXe.

Il sera représenté à partir de dimanche au Grimaldi Forum et sera donné pour la Fête nationale. On y raconte une histoire de rivalité entre catholiques et protestants dans l’Écosse du XVIe, d’après un roman de Walter Scott. On y célèbre un mariage contre nature qui mène Lucie à la folie.

"Meilleur spectacle de l’année" en Espagne

La mise en scène sera assurée par Jean-Louis Grinda, directeur de l’Opéra de Monte-Carlo.

Le spectacle, réalisé dans des décors fabriqués en Italie, a déjà été donné à l’opéra de Tokyo il y a deux ans où il a eu un grand succès, et à Valence en Espagne où il a obtenu le prix du "meilleur spectacle de l’année" et de la "meilleure mise en scène".

Cela étant, si vous connaissez Lucia di Lamermoor, vous aurez quelques surprises. La conception générale du spectacle demeure certes traditionnelle - à ceci près que l’action est transposée au XIXe siècle, c’est-à-dire à l’époque où a été composée la musique - mais certains détails sont nouveaux. Et les détails, on le sait, ont leur importance.

Se basant sur le premier vers du livret ("Courez le long des plages voisines…"), Jean-Louis Grinda a situé sa mise en scène au bord de la mer. Or, jamais "Lucia" n’est représentée dans un paysage maritime. C’est à croire qu’aucun metteur en scène n’a jamais pris la peine de lire avec soin le premier vers !

Jean- Louis Grinda dans le décor d’un rivage maritime écossais. Photo Alain Hanel / Opéra de Monte-Calo.

Jean-Louis Grinda a également rajouté un récitatif qu’on coupe toujours mais qui existe dans la partition originale. Il est situé après l’air de la folie et nous fait comprendre que Lucia est encore en vie à la fin de cet air alors qu’on assiste toujours à sa mort à ce moment. D’après ce récitatif, elle meurt plus tard, soyons rigoureux !

Jean-Louis Grinda a aussi rétabli une scène que l’on coupe généralement, dans laquelle Enrico provoque Edgardo. Cela permet de comprendre pourquoi les deux rivaux se retrouvent au cimetière dans la scène finale.

Un harmonica en verres de cristal remplis d’eau

Mais où la rigueur de Jean-Louis Grinda atteint un sommet c’est dans l’air de la folie. Pas dans l’air lui-même mais dans la manière dont il sera accompagné. Généralement on entend là une flûte.

Or, le compositeur Donizetti, soucieux de créer une ambiance irréelle, avait imaginé de faire accompagner cet air par un "harmonica de verre" - instrument constitué d’un ensemble de verres de cristal plus ou moins remplis d’eau dont on frotte le rebord pour obtenir un son.

Un joueur d’harmonica de verre viendra spécialement d’Allemagne. C’est lui qui accompagnera la merveilleuse soprano Olga Peretyatko, laquelle sera entourée d’un ténor et d’un baryton de premier ordre, l’Espagnol Ismael Jordi, et le Polonais Artur Rucksinki.

Avec de tels chanteurs - et, en plus, un harmonica de verre! - une "Lucie" de folie se prépare.


Savoir +
Dimanche 17 novembre, 15 heures, mardi 19 novembre 20 heures (sur invitation), vendredi 22 novembre à 20 heures.
Tarif : 40 -135 euros.
Tél. +377.98.06.28.28.

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