Printemps des arts : quand est-ce que vous passez chez Schütz ?

Après le somptueux concert de l’orchestre de la BBC, Heinrich Schütz sera le compositeur marquant de la quatrième semaine du festival

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André PEYREGNE Publié le 02/04/2019 à 10:14, mis à jour le 02/04/2019 à 10:14
Alain Hanel-Printemps des arts

Il serait faux de croire que les Anglais, confrontés aux interrogations du Brexit, ne savent plus où ils sont. On peut vous affirmer qu’observés au travers de leur Orchestre symphonique de la BBC, ils apparaissent en pleine forme et parfaitement sûrs d’eux.

Le Printemps des arts a accueilli cet orchestre dimanche au Grimaldi Forum, en présence de la princesse Caroline. Il a été éblouissant.

Certes en coulisses, les discussions allaient bon train. Il y avait, comme partout dans le pays, ceux qui étaient pour le Brexit, ceux qui étaient contre et ceux qui étaient inquiets - ces musiciens étrangers qui sont à l’orchestre de Londres comme dans tous les grands orchestres européens et qui s’interrogent sur leur sort.

Mais, une fois sur scène, c’était l’union qui faisait la force.

L’ensemble du concert était consacré au compositeur hongrois Bela Bartok. Entre Bartok et Brexit, ils n’hésitaient pas, c’est au premier qu’ils faisaient confiance. On entendit trois œuvres de ce compositeur : l’extraordinaire « Concerto » pour orchestre, ainsi que les deux superbes concertos pour violon.

Sous la direction de ce chef d’élite qu’est Peter Eotvos, et avec un super-soliste nommé Renaud Capuçon, ils nous firent entendre trois interprétations flamboyantes, d’une précision inouïe, avec un éventail de nuances qui allait du murmure au tonnerre.

Jeudi, la Grande Sonate de Liszt

Ce concert clôturait la troisième semaine du Printemps des Arts. Une nouvelle semaine s’ouvre. Pas l’ombre d’une lassitude, on est toujours en forme pour entendre de la grande musique !

Jeudi, à nous la « Grande sonate » de Liszt - œuvre monumentale de virtuosité pianistique ! Elle jaillira sous les doigts du jeune concertiste Josquin Otal, qui l’a enregistrée dans un disque produit par le Printemps des arts. C’est dire si son interprétation est recommandable.

Dans le cadre des grands écarts stylistiques qu’affectionne le Printemps des Arts, on entendra aussi cette semaine une série de Psaumes mis en musique par le grand compositeur allemand du XVIIIes. Heinrich Schütz. On connaît Bach, on connaît moins Schütz.

Ce compositeur sérieux, ordonné, puissant, mérite le détour. Venez l’entendre, vous serez surpris. Quand est-ce que vous passez chez Schütz ? Le concert sera donné par l’excellent ensemble des « Cris de Paris ».

Aucune allusion, dans ce titre, à l’actualité agitée de la capitale française, ces temps-ci. Cette appellation fait référence aux manifestations vocales des différents corps de métier en France au Moyen-Âge.

Le premier Psaume commencera par ces mots : « Pourquoi ce tumulte des nations, ce vain murmure des peuples ? » Non, il ne s’agit pas du Brexit…

L’ensemble des « Cris de Paris » interprétera vendredi en l’église Saint-Charles une série de Psaumes mis en musique par le compositeur allemand, Schütz.	(DR)
L’ensemble des « Cris de Paris » interprétera vendredi en l’église Saint-Charles une série de Psaumes mis en musique par le compositeur allemand, Schütz. (DR)

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