La chasse au gaspillage gagne la mer. Les yachts qui restent à quai, des milliers dans la région, sont de vrais gloutons énergivores. Le Yacht-Club de Monaco se lance dans la bataille
Réduire la consommation d'énergie des bateaux dans les ports, en particulier dans notre région où les yachts sont plus souvent amarrés aux quais qu'en mer : la bataille s'annonce longue.
Monaco est plutôt bien placé pour évaluer le problème : le port accueille de belles unités et d'immenses paquebots. Les palaces flottants que sont les bateaux de croisière consomment à eux seuls 10 % de l'électricité distribuée dans la Principauté. De quoi motiver le Yacht-Club à refaire ses locaux version HQE et à organiser, depuis trois ans, des symposiums environnementaux avec les acteurs du nautisme (aménageurs de ports, armateurs, skippers, constructeurs, architectes, équipementiers...).
Les super yachts (plus de 40 mètres) sont aussi légion dans de nombreuses villes de la côte, comme Antibes, Saint-Tropez ou Cannes. D'autant que ce sont précisément ces luxueux jouets qui ont le mieux traversé la crise.
À quai, ces gloutons énergivores ne consomment certes pas de fioul puisque les moteurs sont à l'arrêt, mais dévorent l'électricité : les équipements type éclairage et climatisation représentent 60 % en moyenne de l'énergie totale consommée sur un yacht, pour 40 % seulement pour la propulsion. Le géant Lady Mouraconsacre ainsi plus d'un million d'euros annuel pour sa facture énergétique.
Cap sur des bateaux verts
Alors quelles solutions ? Certaines sociétés fabriquent déjà des moteurs additionnels, des circuits hybrides, des batteries au lithium, des systèmes utilisant la force centrifuge des bateaux. D'autres équipent les nouveaux navires de panneaux solaires. Les chantiers, déjà, travaillent sur des bateaux plus profilés, avec des carènes longues et étroites, et dotés à bord d'équipements type LED, de matériaux plus économes. Reste à savoir si les riches propriétaires y seront sensibles, eux, qui, bien souvent considèrent leur rafiot comme un lieu de réception, une vitrine qui se doit d'être clinquante.
Quant aux structures portuaires, elles ont encore une sacrée marge de manœuvre : si le port de Monaco veut fonctionner au solaire pour alimenter les yachts qu'il accueille, il lui faudra 160 000 m² de panneaux photovoltaïques...
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