Remisées, les symphonies de Mozart, de Beethoven ou de Mahler ! Rangés les concertos de Schumann ou Tchaïkovsky ! Pour son dernier concert de l’année, hier, en l’Auditorium Rainier-III, le Philharmonique a plongé dans un répertoire qui n’est pas le sien : celui de la comédie musicale américaine.
La salle était comble. La scène aussi : sur la gauche et au fond, l’orchestre au grand complet, devant et à droite une section jazz à la batterie de laquelle le célèbre Dédé Ceccarelli trônait comme un prince.
Les éclairages nous en faisaient voir de toutes les couleurs, façon cabaret. L’orchestre et les chanteurs, étaient sonorisés. Et même trop sonorisés. Doucement les basses !
Révélation de la soirée
Pendant deux heures furent déroulées des guirlandes d’airs de Gershwin, Michel Legrand, de chansons de Sinatra, de Nat King Cole et Barbra Streisand.
Yvan Cassar alternait sa présence au clavier du piano et au pupitre de chef - repérable à sa chevelure autant qu’à sa baguette.
Trois solistes étaient en piste : Nathalie Dessay, qu’on a tant aimée naguère en soprano colorature, reconvertie ici dans le jazz, chantant avec une précision de chanteuse classique : juste, propre et lisse ; Hugh Coltman (“l’homme au colt !”) qui, lorsqu’il se donne à plein, dégaine une voix de crooner ; enfin, la troisième, la révélation de la soirée : la jeune Neïma Naouri, qui remporta tous les suffrages.
Elle n’est autre que la fille de Nathalie Dessay. Inutile de dire qu’on eut la larme à l’œil en entendant mère et fille chanter Mother and Child de Michel Legrand.
L’année symphonique s’est donc achevée sur ce programme swingué. C’est cela, le mélange des genres. Et dans trois jours, vive l’année Beethoven !
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