Enorme, joyeux, festif. En un mot… fellinien ! Tel a été le concert d'hier du Philharmonique de Monte-Carlo. Son programme n'était pas pas composé des symphonies habituelles mais de morceaux qui avaient pour titre « La strada », « Armarcord », la « Dolce Vita ». Oui, des musiques de Nino Rota composées pour les films de Fellini !
Direction énergique, efficace, festive, du chef Philippe Béran. Bonne humeur à tous les pupitres. L'orchestre entier a fait rutiler ces mélodies populaires, colorées, truculentes, fanfaronnantes, jazzy qu'on a si souvent entendues dans les salles obscures. Et le public, heureux, en a scandé le rythme en frappant dans les mains. Pour raviver nos souvenirs, il y avait un écran au dessus de l'orchestre, qui présentait des affiches ou des images des films fournies par la Fondation Fellini de Sion en Suisse.
Une vraie fête fellinienne, ce concert ! Il y eut un autre événement, hier : la création d'un concerto pour violon du compositeur italien Marco Taralli. Alors que la musique contemporaine nous présente si souvent des partitions squelettiques, décharnées, la musique de ce concerto était consistante, lyrique, colorée, expressive. Elle aurait pu être une musique de film dont on n'aurait plus eu qu'à tourner les images ! Mais les Fellini ne se trouvent pas à tous les coins de rue.
Dans le rôle de vedette de ce film imaginaire, on avait hier un soliste d'élite : le violoniste David Lefèvre. Il fit vivre ce concerto avec panache, ajoutant en bis une pièce étincelante de Kreisler. Nous avons expliqué dans notre édition de samedi qu'à la place de la partition traditionnelle, il lirait la musique sur une tablette numérique placée sur son pupitre. Il l'a fait sans problème. Mais l'important, bien sûr, n'est pas la manière dont il a lu la musique mais celle dont il l'a jouée. Et cela, il l'a fait de manière magistrale !
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