Ni Michel Vaillant, ni ses célèbres automobiles, les vaillantes, n'ont véritablement brûlé l'asphalte. Et pourtant, il a affronté Juan Manuel Fangio et a reçu une récompense des mains du prince Rainier III. L'auteur, Jean Gratton, a toujours eu à cœur d'intégrer son héros dans le monde réel.
« Il était tellement soucieux du détail, qu'il a effectué un travail quasi documentaire. À tel point que Michel Vaillant représente une véritable encyclopédie qui retrace soixante années de sport automobile » raconte son fils, Philippe Gratton. Si méticuleux qu'il ira jusqu'à appeler le pilote Jacky Ickx pour lui demander comment bien placer l'aiguille du compte-tours à une vitesse déterminée.
L'exposition présente des planches originales, qui ne sortent jamais des archives de la fondation. L'événement se concentre sur les étapes monégasques de Michel Vaillant, parce qu'il se déroule à Monaco, mais aussi parce que c'est ici qu'est né le héros.
« Une très mauvaise idée »
C'est en 1957, dans le numéro 47 de l'hebdomadaire Tintin, qu'apparaît pour la première fois le coureur automobile, pour un test dans une histoire intitulée « Bon sang ne saurait mentir ». Car au début, personne ne croyait possible de consacrer une bande dessinée à l'univers du sport automobile. « L'éditeur était emballé par ses dessins, son style, il lui a demandé quelle serait l'histoire. Quand Jean Gratton lui a répondu que ce serait celle d'un pilote de course, l'éditeur lui a dit "c'est une très mauvaise idée, quand il aura fait trois tours de piste, vous n'aurez plus rien à raconter"», s'amuse Philippe Gratton.
Soixante-douze albums plus tard, il gère avec Dominique Gratton, son épouse, la fondation Jean-Gratton, dont l'objectif est de conserver et faire vivre ce patrimoine.
Et c'est en manipulant les planches originales que Dominique a eu l'idée d'en extraire des vignettes pour en faire des art-strips, des œuvres à part entière : « Les planches originales sont toujours plus grandes que ce qui est publié. C'est le seul art où on réduit le travail de l'artiste. Et je voyais des détails qui se suffisaient à eux-mêmes. »
C'est ainsi que sont nés les tableaux visibles à l'exposition. Tirés en 30 exemplaires chacun, ils sont commercialisés au profit de la fondation pour des tarifs allant de 1 100 à 3 900 euros.
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