L’Opéra de Monte-Carlo dévoile sa nouvelle saison

Le directeur artistique de l’Opéra de Monte-Carlo a présenté la programmation lyrique 2020-2021 sur internet.

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Joëlle Deviras Publié le 22/06/2020 à 12:00, mis à jour le 22/06/2020 à 11:19
Le Comte Ory de Gioachino Rossini, initialement programmé en mars dernier, est de nouveau à l'affiche de l'Opéra de Monte-Carlo et met en scène Cécilia Bartoli (à droite sur la photo). Photo Jef Rabillon

Drôles de scènes. D’un côté, sur la Toile, des images de la Fête de la musique rassemblaient dimanche soir, dans les rues et sur les places, ici et là dans Paris, des centaines de personnes virevoltant en toute liberté sur des rythmes endiablés. Et de l’autre, ce lundi midi, le directeur artistique de l’Opéra de Monte-Carlo qui révèle la programmation lyrique 2020-2021 sur internet, « les conditions sanitaires ne permettant pas de faire une présentation publique ».
Deux poids, deux mesures.

Jean-Louis Grinda permet au moins d’envisager un retour d’heureuses soirées de spectacles dès l’automne. Lui qui cédera sa place à Cécilia Bartoli le 31 décembre 2022 entend bel et bien proposer une pleine saison d’opéras. « Faisons le pari que tout revienne normalement. Il faut maintenant que tout le monde retrouve le plaisir d’aller au spectacle. Le public a beaucoup manqué aux artistes. »

Pas question donc de faire une programmation en demi-teinte ; même si les conditions d’accueil du public à la rentrée prochaine restent inconnues. « Ce sera une saison normale ; et même assez riche, nous explique le directeur artistique. Il y aura sans doute une surprise, voire deux...»

Un programme qui oublie la crise

Mais il y a celles révélées hier midi ; avec quelques temps forts qui prennent d’ores et déjà des allures d’événements. Jean-Louis Grinda souligne notamment une nouvelle production de Boris Godounov de Modeste Moussorgski jouée dans sa version originale (les 23, 27 et 29 avril et le 2 mai 2021). « C’est un acte avec sept tableaux qui va durer près de deux heures. Cette version est beaucoup plus intime que toutes les relectures de l’œuvre habituellement donnée et elle n’a jamais été donnée à Garnier.

Elle sera dirigée par Konstantin Coudovski, un chef exceptionnel que j’ai rencontré à Santiago du Chili. J’attends cet opéra avec beaucoup d’impatience car il conjugue l’intimité et l’humanisme de l’œuvre de Moussorgski avec le charisme d’un grand artiste. »

Mais bien avant cette dernière série de spectacle, le public retrouvera l’art lyrique le 21 octobre avec Nosferatu, un ciné-concert de Jean-François Zygel, donné salle Garnier.

Le premier temps fort - sur invitation uniquement - sera donné par la mezzo-soprano Cécilia Bartoli, à l’occasion de la Fête du Prince, pour une soirée d’opéra du baroque au bel canto.

Puis le 20, 22 et 24 novembre, Carmen de Georges Bizet sur une mise en scène de Jean-Louis Grinda donnera le lancement véritable de la saison d’opéra dans la salle des Princes du Grimaldi Forum.

Enchaînera le 5 décembre I Due foscari de Giuseppe Verdi avec, notamment, Placido Domingo. «C’est une œuvre qui n’a jamais été donnée à Monaco», souligne Jean-Louis Grinda.

Puis le 7 janvier, les Musiciens du Prince, sous la houlette de Cécilia Bartoli, avec le ténor Javier Camarena, se produiront salle Garnier.

Place ensuite à la comédie lyrique avec Thaïs de Jules Massenet. La mise en scène est également de Jean-Louis Grinda. Les représentations auront lieu salle Garnier, les 22, 24, 26 et 28 janvier 2021. C’est avec ce programme que démarreront réellement les abonnements. « Nous sentons une envie du public et des abonnés tout particulièrement, explique le directeur artistique. Mais nous ne savons pas comment ils vont réagir après la crise sanitaire. Avec Cécilia Bartoli, nous avons donc décidé d’assouplir nos règles d’abonnements qui commencent en 2021 seulement. » Le public peut s’abonner, dès maintenant, et jusqu’à fin septembre. Les abonnés seront « prioritaires » sur les spectacles donnés à l’automne.

Les 5 et 7 février, à l’Auditorium Rainier-III, des airs de Belcanto seront chantés par la soprano Olga Peretyatko et la mezzo-soprano Karine Deshayes. « Les plus grands noms du monde viennent volontiers en Principauté. Ce n’est pas une question d’argent. Nous avons des liens de confiance avec tout le monde », explique Jean-Louis Grinda.

Différé pour cause de crise sanitaire, Le Comte Ory de Rossini revient à l’affiche et met en scène Cécilia Bartoli les 19, 21, 23 et 25 février. L’opéra qui n’avait pas été plus loin que les premières répétitions en mars dernier saura certainement être apprécié à sa juste mesure. « C’est un programme avec les musiciens du prince. Les investissements ont été faits. Il était donc important de trouver une série de dates pour ne pas annuler le spectacle. »

Le baryton basse Bryn Terfel se produira, avec une harpe et un piano, pour un récital unique le 24 février, salle Garnier.

Les 20, 23, 25 et 28 mars, c’est un opéra de Verdi qui est une première à l’Opéra de Monte-Carlo : I Lombardi alla prima Crociata. Une découverte donc pour les mélomanes qui voient enfin venir des jours meilleurs.

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