C'est un travail sur l'appropriation, plutôt qu'un travail sur l'émotion primaire ». C'est comme cela que Daniel Boeri, propriétaire de la galerie d'art L'Entrepôt, analyse l'exposition Après Marx, Avril.
Gino Gianuzzi, curateur de la galerie, a choisi d'exposer les œuvres de Stefano Boccalini et Fabrizio Basso en même temps. Les artistes italiens travaillent tous les deux sur les mots, leur sens, leur puissance et leur interprétation plurielle.
« Chaque mot a un sens »
Après Marx, Avril interpelle. Par son nom tout d'abord, tiré d'un poème de Giuseppe Conte. Mais surtout par ses œuvres comme l'imposante sculpture DEBT CREDIT, en acier inox de 90 kg sur cinq mètres de long, de Stefano Boccalini, véritable manifeste politique. Sa série PAROLE met en lumière dix mots tels que TRAVAIL, EMOTIONS et NORMALITÉ, imprimés sur des papiers de coton froissés. Daniel Boeri explique : « Chaque mot a un sens, chacun va ensuite lui apporter sa propre idéologie ».
Si Fabrizio Basso s'intéresse lui aussi au poids des mots, c'est de manière plus littérale avec ces petits sacs en PVC noir, chargés de billes de plomb, sur lesquels sont inscrits des mots en lettres blanches. Ses autres œuvres explorent plutôt la négation de l'image.
En écrivant directement ses textes sur des photos ou le plexiglas les encadrant, l'artiste « fait parler l'image. Le mot donne ainsi la lumière », souligne Daniel Boeri. Le résultat, une exposition-concept, en trois langues (italien, français et anglais). Les deux artistes ont également réalisé une performance, vendredi dernier, tous deux attachés à un fil tenu par des diamants.
Se mettre dans la peau de l'autre
À partir du 23 juillet, l'exposition Klinikè prendra possession de l'Entrepôt. Une "histoire de peau" réalisée conjointement par le duo Drifters, deux artistes italiennes, Valentina Miorandi et Sandrine Nicoletta. Photos, vidéos et sculptures autour du thème de la peau, de ses connexions et des émotions, vous attendent. De quoi se mettre dans la peau de l'autre, le temps d'une exposition.
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