Le groupe Signe… signe son retour

Mouvement fantasque et poétique d’artistes de Monaco entre 1971 et 1974, le groupe Signe a les honneurs d’une rétrospective - très réussie - à la Villa Paloma.

Cedric Verany Publié le 21/04/2012 à 07:04, mis à jour le 21/04/2012 à 10:28
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La création du groupe Signe est tournée vers l'interaction et la participation du public. Au dernier étage, les artistes appellent les visiteurs à se poster devant un écran vidéo ou à laisser des messages sur une installation. Eric Dulière

Mouvement fantasque et poétique d’artistes de Monaco entre 1971 et 1974, le groupe Signe a les honneurs d’une rétrospective - très réussie - à la Villa Paloma.

L'art doit retourner d'où il n'aurait jamais dû sortir : la rue ! Le principe est tatoué sur le fronton. Et pourtant… pour sa première rétrospective, le groupe Signe entre au musée. Groupe Signe ? Collectif d'artistes qui a sévi dans la région monégasque entre 1971 et 1974.

Années libres et libertaires dans lesquelles le groupe entendait« faire une suite d'expériences pour créer des univers plus poétiques ».

L'exposition marque les retrouvailles de quatre membres du collectif : Michel Cresp, Pierre Lequien, Roland Marghieri et Claude Rostichier. Plasticiens, photographes, poètes sur une époque disparue qui ont les honneurs d'une rétrospective « impertinente et juste » orchestrée par les équipes du NMNM à la Villa Paloma, comme pour « donner une autre idée de l'art, un pied-de-nez à un certain nombre d'expressions artistiques » juge la directrice, Marie-Claude Beaud.

« Pas la prétention de changer le monde »

«L'art n'est pas à vendre mais à vivre». Leitmotiv pour le groupe Signe entre 1971 et 1974, passé maître dans l'art des interventions. Leur terrain de jeu ? Lancer une montgolfière sur la plage du Larvotto, faire un happening devant la cathédrale dénonçant la société de consommation, couvrir les terrasses des prisons d'installations plastiques.

Les photos qui jalonnent l'exposition témoignent d'un joyeux bordel en plein Monaco-ville… qu'on aurait peine à imaginer en 2012. « Acheter plus pour vivre moins » lit-on lire sur une fausse campagne publicitaire placardée par le groupe en 1972. Écho troublant au monde d'aujourd'hui.

« Le premier niveau de la démarche était de mettre des œuvres dans la rue. Avec la volonté de faire un art de la fête, composé d'œuvres éphémères. La philosophie était de faire participer le public, qui n'avait évidemment pas l'habitude des galeries. À l'époque, on touchait autant les habitants du Rocher que les touristes ». De ces performances participatives, il ne reste pas grand-chose. Des bribes et des photos. Principe de l'éphémère. Mais le souffle créatif de cette époque se répand sur les quatre niveaux de la Villa Paloma, témoignages des performances et installations imaginées du Rocher à la France entière jusqu'au bout de l'aventure en 1974. Presque naturel.

« Les systèmes s'usent au bout d'un moment. Nous y passions tout notre fric, notre temps, notre énergie. Nous nous sommes épuisés dans cette voie, sans pour autant avoir la prétention de changer le monde ».

Pour rentrer dans le système ? Pas vraiment, mais si les trajectoires de vie ont été variées, « l'important est que les choses sont à vivre. Il n'y a pas de nostalgie, on ne peut pas revenir à cette époque mais aujourd'hui il faut remettre l'humain au centre des choses. Que ce soit faire de l'art ou faire une tarte aux pommes, il faut privilégier les rapports humains ».

La philosophie est intacte. Quarante ans après, ces papys rock'n'roll de l'art contemporain - et les créations - n'ont rien perdu de leur mordant. Heureusement !

Savoir +
Groupe Signe - à la Villa Paloma jusqu'au 17 juin.
Tous les jours de 10 heures à 18 heures.
Entrée : 6 euros.

“Rhôooooooooo!”

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